Les clés pour réussir le transfert des poulettes en bâtiment volière
À l’occasion de la journée technique des anciens de Ploufragan, Laurent Richard d’Hy-Line a listé les points clés qui favorisent l’adaptation des futures pondeuses à leur nouvel environnement après transfert et limitent la ponte hors nid.
À l’occasion de la journée technique des anciens de Ploufragan, Laurent Richard d’Hy-Line a listé les points clés qui favorisent l’adaptation des futures pondeuses à leur nouvel environnement après transfert et limitent la ponte hors nid.
La forte participation (230 personnes) à la journée technique du 14 mars 2019, organisée par l’Association des techniques avicoles de Ploufragan, a témoigné de l’intérêt des présentations sur des thèmes techniques et d’actualité, dont celle de Laurent Richard, d’Hy-Line France. Il a détaillé les quatre points clés de réussite du transfert des futures pondeuses dans les systèmes de volière.
Une augmentation progressive de la lumière
Laurent Richard conseille d’appliquer des conditions d’éclairage (durée et intensité) identiques à celles du bâtiment d’élevage pendant les trois-quatre jours qui suivent le transfert. L’intensité, qui se situe en général à 15-20 lux, est ensuite augmentée de 5 lux tous les trois jours pour atteindre 35-40 lux. « Celle-ci doit être bien homogène dans tout le bâtiment, précise-t-il. La poule est capable de percevoir un écart de 5 lux et de considérer la zone moins éclairée comme un pondoir. » Pour savoir à quel moment augmenter la durée d’éclairement, le spécialiste suggère de se fier au pourcentage de ponte et d’augmenter d’une heure à chaque fois qu’il atteint 30 %, 60 % puis 90 % de ponte. L’augmentation se fait par alternance sur l’heure du matin puis du soir. « En cas de ponte hors nid, il est possible de maintenir la lumière au niveau des pipettes une à trois heures de plus, voire toute la nuit. L’objectif est d’inciter les poules à être plus actives autour de cette zone et de les amener à visiter le pondoir."
L’allumage du matin se fait en l’espace de 10-15 minutes en démarrant par la sous-toiture, le module puis le sol. Pour l’extinction en fin de journée, Laurent Richard propose un pas de temps plus long, soit 45 minutes. « L’objectif est de faire remonter les poules le plus haut possible en les faisant passer devant le pondoir avant de se percher. » Par exemple, si l’extinction est programmée à 19h, celle-ci démarre par le sol (de 19h à 19h15), puis par le module (entre 19h10 et 19h30) et enfin par la sous-toiture de 19h25 à 19h45.
Concernant le matériel d’éclairage, Laurent Richard préfère les ampoules aux néons car elles génèrent moins de scintillements, qui peuvent être une source de stress pour la volaille. Ceci est valable en sous toiture comme dans les modules.
Les pondoirs ouverts dès l’arrivée
Avec les poules blanches, il est habituel d’attendre un taux de ponte hors nid de 0,1 % à 0,2 % pour ouvrir les nids. « Mais cette règle n’est pas valable pour les poules rousses », estime Laurent Richard, qui conseille d’ouvrir les pondoirs 24/24 h durant les sept premiers jours qui suivent le transfert. « Il faut que les poules découvrent leur environnement, quitte à ce qu’elles dorment dans le pondoir durant cette période. » Après la première semaine, les pondoirs sont ouverts 1 heure avant l’allumage du bâtiment et deux heures avant l’extinction. « En cas d’éclairage dans les pondoirs, celui-ci est également allumé une heure avant l’éclairage du bâtiment et éteint à 11 heures. »
Très peu de vide de mangeoires au démarrage
« La poule en démarrage de ponte a encore d’énormes besoins pour sa croissance et sa production d’œufs. Sa consommation ne doit pas être restreinte. » Jusqu’à 24-25 semaines, il faut éviter les vides de mangeoires trop longs. Le repère est de commencer à apercevoir les maillons de la chaîne d’aliment une heure avant le tour de distribution de fin de matinée. Dans le module, l’aliment est distribué en deux fois le matin (un passage à l’allumage puis en fin de matinée) puis à volonté l’après-midi. À l’étage de la volière, l’aliment n’est distribué qu’à partir de la fin de matinée. Cela oblige les poules à descendre de l’étage du haut au moment de l’allumage pour s’alimenter puis boire en passant devant le nid.
Les faire descendre le matin
Enfin, pour le spécialiste, la vraie clé de réussite, c’est de faire remonter les poules le soir… mais aussi de les faire redescendre le matin. Et cela pendant les 15 premiers jours qui suivent le transfert. « Les poules ne doivent pas rester à l’étage supérieur. Il faut les inciter à découvrir leur environnement », insiste-t-il.