Le volailler le Gars Daudet veut valoriser les poussins mâles de souche ponte
Accompagné par le programme Food Heroes, le volailler Le Gars Daudet lance le Coquet de Mayenne, une petite volaille issue de l’élevage de poussins mâle de souche ponte.
Accompagné par le programme Food Heroes, le volailler Le Gars Daudet lance le Coquet de Mayenne, une petite volaille issue de l’élevage de poussins mâle de souche ponte.
La fin de l’année 2021 va signer l’interdiction d’éliminer les poussins mâles issus de souches ponte. Si le sexage dans l’œuf est aujourd’hui la solution alternative la plus avancée, il existe toutefois deux autres possibilités. Il s’agit de l’élevage de souches à double fin (utilisées pour la production de chair et d’œuf) ainsi que l’élevage des frères de pondeuse, une solution coûteuse difficilement imaginable en filière longue mais qui pourrait être exploitée à petite échelle, à l’image de l’initiative engagée par l’entreprise mayennaise Le Gars Daudet.
Trouver un débouché rentable
Dans cette optique, il a testé avec l’un de ses éleveurs fournisseurs, l’élevage mixte de coquets et de poulets de chair fermiers, c’est-à-dire démarrés dans un même lot puis abattus en décaler. « On obtient les mêmes performances qu’avec des poussins mâles élevés seuls. » Ce test concluant a aussi confirmé qu’une durée d’élevage de 10 semaines était le meilleur compromis en termes de coût de production et de taille de carcasse. « Avec un poids vif de 1,1 kg, on obtient une volaille entière de 800 g, qui peut convenir pour deux personnes. »
Un goût et une histoire différents
Carte d’identité
L’entreprise familiale le Gars Daudet fondée en 1961, dirigée par Baptiste Daudet et Alain Livernais, emploie 11 personnes. Son abattoir agréé CE et basé à Fromentières abat des volailles traditionnelles venant d’élevages partenaires situés dans un rayon proche (essentiellement des poulets, dindes, canards, pintades, lapins et volailles festives). Elle est présente sur deux activités, l’abattage à façon qui représente 40 % de ses volumes (autour de 120 000 volailles par an) et la vente de volailles auprès de bouchers, de restaurants, de commerces de gros et en direct dans son magasin à Laval ainsi que sur deux marchés. Elle a récemment développé un petit atelier de transformation.
Vers un modèle d’élevage plus rentable
Les essais réalisés en conditions expérimentales puis en élevage montrent un âge d’abattage optimal de 8 à 10 semaines.
Dans le cadre du projet Food Heroes, le lycée agricole d’Agricampus Laval a mené deux essais d’élevages de frères de poules pondeuses pour étudier leur croissance et apprécier l’intérêt économique de cette production. Chaque lot de 100 poussins mâles de génétique Lohmann Brown a été élevé dans des structures légères (niches à veaux) avec accès à un parc extérieur (2,5 m2/animal). Le premier a été abattu à 81 jours avec un poids vif de 1,577 kg et un peu plus d’un kilo de carcasse tandis que le second élevé jusqu’à 60 jours a atteint un poids d’1 kg pour 700 g de carcasse (indice de consommation de respectivement 2,78 et 3,3).
L’élevage mixte cohérent
Un troisième lot de poussins mâles, mis en place dans un élevage partenaire du volailler Le Gars Daudet, a montré le même niveau de performances. Il s’agissait cette fois-ci d’une autre souche de poussins mâles (Novoblack) démarrée avec un lot de 1 400 poulets cou nu JA 657, dans des bâtiments déplaçables avec accès au parcours à partir de 4 à 8 semaines. « Mélanger les deux souches est une bonne idée. Elles ont très bien démarré, il n’y a pas de compétition entre elles », explique l’éleveur. Même si l’élevage mixte permet de rationaliser les coûts, « il reste encore du chemin pour trouver une meilleure rentabilité. Les coquets consomment autant que les poulets de chair et grossissent deux fois moins », résume-t-il.