Les six points clés du séchage de foin en balles rondes
Demandant moins d’investissement que le vrac, le séchage du foin en balles rondes peut répondre aux éleveurs soucieux de mieux valoriser l’herbe dans leur ration hivernale tout en réduisant le recours à l’enrubannage, à condition de viser des tonnages modestes.
La réussite du séchage se prépare à toutes les étapes de la récolte au champ, de façon à obtenir des balles de foin dont l’humidité est inférieure à 35 %. Ce critère est essentiel pour assurer un passage d’air efficace dans les balles rondes, ainsi qu’un temps de séchage et une consommation d’énergie acceptables pour atteindre un taux de matière sèche de 87 %, nécessaire à la stabilisation du fourrage.
Le pré-séchage au champ passe par un premier fanage intensif juste après la fauche, pour bien décoller le fourrage du sol et l’exposer au soleil. Cela évite notamment de laisser des paquets de vert qui se retrouvent ensuite dans l’andain. Pour les fanages suivants, il est conseillé de réduire le régime de prise de force et l’angle d’inclinaison des toupies pour préserver la qualité du fourrage.
Afin d’optimiser l’alimentation de la presse, il est préférable de confectionner des andains larges, doubles et bien aérés.
Une presse à chambre variable pour une densité homogène
La formation des balles rondes est une phase-clé dans la préparation du séchage. L’utilisation d’une presse à chambre variable est incontournable, de façon à serrer les balles dès le début du pressage. La densité homogène évite un passage d’air préférentiel, notamment au cœur de la botte. Le diamètre de balle préconisé pour le séchage est souvent de 1,30 mètre, le liage filet étant préférable à la ficelle pour obtenir une forme régulière. Celui-ci devra correspondre au diamètre des bouches du séchoir. Le chantier de pressage s’organise pour produire des lots de balles homogènes en termes d’humidité. Les andains plus humides sont à presser en priorité au début du remplissage de la chambre, le centre de la balle étant plus facile à sécher. Mais en cas d’humidité importante, en bord de haie par exemple, il sera parfois préférable de réserver ces andains à de l’enrubannage. Le séchage des balles doit ensuite intervenir le plus rapidement possible, afin d’éviter les risques d’échauffement.
Les séchoirs « en dur » propices à l’autoconstruction
200 à 250 tonnes de matière sèche par an comme limite de stockage de foin séché en balles rondes.
140 litres d’eau sont extraits par le séchage d’une balle ronde de 1,30 m de diamètre pressée à 65 % de MS pour atteindre 87 % de MS. Cela représente 25 % de son poids initial de 554 kg.
150 kWh/TMS de consommation électrique moyenne pour le séchage
Source : Segrafo
Valoriser les sources de chaleur renouvelables
En parallèle de l’incontournable capteur solaire, le séchage peut tirer parti du bois déchiqueté ou de la chaleur issue d’une méthanisation.
Le capteur peut être construit de deux façons, selon que les PV sont intégrés à la toiture ou installés en surexposition. La première solution utilise des panneaux OSB sous les PV, dont l’agencement doit être étanche à l’air et à l’eau, tandis que la seconde récupère l’air chaud passant entre les bacs acier et les PV montés sur cales.
L’efficacité du capteur solaire étant dépendante de la météo, il peut être complété par un générateur d’air chaud fonctionnant au bois déchiqueté et utilisant un échangeur air-air.
La source de chaleur peut aussi provenir d’une chaudière à plaquettes ou d’un cogénérateur d’unité de méthanisation. Le système emploie dans ce cas un réseau d’eau chaude avec un échangeur air/eau.
Dernière solution, le déshumidificateur d’air fonctionne à l’aide d’échangeurs, à la manière d’une pompe à chaleur. Il complexifie la construction du séchoir en nécessitant de fermer le bâtiment pour recycler l’air sortant des balles. Il se prête ainsi davantage aux installations de séchage en vrac.