Les chargeurs télescopiques compacts et ultracompacts s’affichent comme les nouveaux valets de ferme
De plus en plus présents dans les exploitations d’élevage, les petits automoteurs de manutention à bras télescopique remplacent un tracteur ou complètent un gros chargeur télescopique dédié aux travaux lourds.
De plus en plus présents dans les exploitations d’élevage, les petits automoteurs de manutention à bras télescopique remplacent un tracteur ou complètent un gros chargeur télescopique dédié aux travaux lourds.
Les ventes de chargeurs télescopiques ont à nouveau dépassé les 5 000 unités en 2023, preuve que l’engouement pour ces engins de manutention ne faiblit pas. Si les gros modèles de plus de 4 tonnes de capacité et 7 mètres de hauteur de levage ont le vent en poupe, les engins plus modestes (inférieurs à 4 t et 7 m) ont aussi progressé. Dans cette catégorie, figurent notamment les chariots télescopiques compacts et ultracompacts. Ces appareils, qui répondent en premier lieu à des contraintes d’accès aux bâtiments, sont aussi plébiscités pour d’autres raisons, en remplacement d’un tracteur avec chargeur ou d’un valet de ferme articulé. Avec l’agrandissement des structures, ils viennent également en complément d’un gros télescopique, qui est dédié aux travaux lourds.
Des performances de levage préservées
Les compacts s’identifient à leurs dimensions réduites, généralement une hauteur et une largeur avoisinant les deux mètres. Ils proposent des performances de levage pas très éloignées des télescopiques « standards », avec des capacités aux alentours de 2,5 tonnes et des hauteurs approchant les 6 mètres. La plupart de ces appareils se contentent d’un moteur de 75 chevaux, économique aussi bien en termes de consommation que d’investissement, compte tenu des normes antipollution moins sévères jusqu’à ce niveau de puissance. Ce dernier est amplement suffisant pour les travaux de manutention sur la ferme, auxquels ces télescopiques sont majoritairement dédiés. Il est en revanche peu adapté aux travaux de traction sur route, la plupart de ces machines compactes étant d’ailleurs équipées d’une transmission hydrostatique, dont la vitesse est limitée à 25-30 km/h.
Une cabine plus accessible
En parallèle des utilisateurs habituels, que sont par exemple les éleveurs de volailles impactés par la hauteur de leurs bâtiments, les télescopiques compacts séduisent les éleveurs bovins qui souhaitent remplacer un tracteur avec chargeur frontal cantonné à la manutention. Passer au télescopique leur donne accès à un engin plus maniable, avec de meilleures capacités de chargement, notamment en hauteur, tout en gagnant en confort d’utilisation, grâce à la cabine basse de ces appareils compacts. Ce dernier point est un argument majeur pour bon nombre d’éleveurs, qui montent et descendent de leur machine plusieurs fois par jour. À noter d’ailleurs, que la plupart des modèles compacts bénéficient de la même taille de cabine que les plus gros, offrant ainsi des prestations similaires sur le plan du confort et de l’ergonomie.
Un remplaçant du tracteur chargeur
Avec son petit moteur, le télescopique compact a aussi l’avantage de moins consommer qu’un tracteur, qui fait généralement une centaine de chevaux. Pour couronner le tout, en restant sous la barre des 100 000 euros, il pourra même se montrer moins cher qu’un tracteur avec chargeur. Attention toutefois, il faudra bien garder à l’esprit que l’on abandonne la polyvalence du tracteur en choisissant cet engin de manutention. Autre limite de ces appareils compacts, l’implantation assez basse de leur cabine peut impacter la visibilité sur la droite. Un temps d’adaptation sera parfois nécessaire pour les habitués du tracteur chargeur.
Les ultracompacts font de l’ombre aux valets de ferme
La catégorie des ultracompacts s’est largement étoffée ces dernières années. Ces chargeurs télescopiques mesurant moins de 2 mètres de haut et 1,60 mètre de large, répondent aux besoins des bâtiments les plus exigus. Ils concurrencent les valets de ferme, en proposant, à gabarit identique, une capacité et surtout une hauteur de levage supérieures (jusqu’à 1,5 tonne et 4,50 mètres). Leur direction à quatre roues directrices est également plus sécurisante que l’articulation des chargeuses. Attention toutefois à la stabilité de ces automoteurs très étroits, lorsqu’on empile des balles à 4 mètres de haut… Ces petits engins sont aussi appréciés pour la frugalité en carburant de leurs motorisations de 25 à 50 ch. En revanche, leur transmission hydrostatique limitée entre 20 et 30 km/h et leurs petites roues les rendent inadaptés aux trajets routiers. La cour de ferme et les bâtiments sont leurs seuls terrains de prédilection.
Des engins compacts plus faciles à électrifier
Demandant des puissances modestes et se cantonnant à la cour de ferme, les chargeurs télescopiques compacts et ultracompacts font partis des premiers engins de manutention à bénéficier d’une électrification. Ces conditions d’utilisation permettent en effet de limiter la taille de leur batterie, facteur essentiel du surcoût de l’électrification. Même si ces appareils sont encore très onéreux face à leurs homologues thermiques, l’offre se développe rapidement chez tous les constructeurs. Après les précurseurs comme Merlo et son e-Worker, JCB et son 526-60e et Faresin avec le 6.26 Full Electric, de nombreuses marques leur ont emboîté le pas. Au sein du groupe Wacker Neuson, Kramer et Weidemann ont mis à profit leur expérience dans l’électrification de leurs chargeuses pour décliner une version électrique des télescopiques ultracompacts KT144 et T4512. Plus récemment, Dieci a présenté son Mini Agri-e à batteries amovibles et Manitou son MLT 625 en version électrique.
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