Biotechnologies
Un rapport sur les OGM dénonce certaines « contrevérités »
THE GMO EMPOROR has no clothes (ndlr, l’empereur des OGM est tout nu), un pavé, de près de 250 pages, dans la mare aux idées reçues sur les OGM en agriculture, a été présenté le 19 octobre à Paris par Vandana Shiva directrice de l’association Navdanya qui a coordonné le rapport (avec l’aide d’une vingtaine d’associations à travers le monde). Cet ouvrage synthétise les résultats de nombreuses études sorties depuis l’arrivée des OGM à l’échelle mondiale.
Hausse des rendements et baisse des intrants, « de fausses promesses »
Largement présenté comme l’une des solutions pour nourrir les 9 milliards d’êtres humains à l’horizon 2050, les plantes génétiquement modifiées permettraient selon leurs défenseurs d’accroître les rendements par rapport aux cultures conventionnelles et de réduire les intrants. Il n’en est rien selon l’étude pilotée par Navdanya. Pire, les OGM, dans certains cas, présenteraient des rendements moindres que les moyennes nationales. Selon les recherches de Navdanya sur la culture de coton Bt en Inde, les rendements observés sont compris entre 400 et 500 kg par acre, contre 1.500 kg/acre selon le semencier Monsanto. Dans le même sens, selon l’étude “Failure to Yield” de l’UCS (Union Concerned Scientist in the US) publiée en 2009, la progression des rendements observée aux Etats-Unis est le fruit de celle obtenue en cultures conventionnelles et non en cultures modifiées. Cette même étude observe qu’en 2001 en Australie, le rendement observé en cultures de canola classique atteignait 1,144 t/ha contre seulement 1,055 t/ha pour les surfaces OGM traitées avec deux passages de Round Up, et 0,977 t/ha avec un passage. Concernant l’usage de produits chimiques, plusieurs études en soulignent une progression, avec le développement de résistances important des mauvaises herbes et des insectes. Aux Etats-Unis, l’emploi d’herbicide aurait progressé de 15 % de 1994 à 2005, avec une moyenne de 25 % de hausse pour les surfaces plantées en OGM résistants au Round Up, selon un rapport d’Organic Center de 2009.
Monsanto : « nous fournissons des variétés répondant aux besoins des agriculteurs »
« Ce rapport n’apporte rien de nouveau », assure Yann Fichet, directeur des Affaires institutionnelles et industrielles de Monsanto Agriculture France. Concernant les phénomènes de résistance, « ces problèmes ne datent pas des OGM, explique Yann Fichet, et nous y sommes très attentifs, notamment par l’incitation à créer des zones refuges, comme en Espagne, où aucune résistance chez la pyrale n’a été constatée ». Et de conclure, « il ne faut pas se focaliser sur la seule question des OGM. Les agriculteurs veulent produire plus avec moins d’intrants. Nous répondons à cette attente avec notre savoir-faire, en passant si besoin par la transgénèse.(.…). Les surfaces OGM ne cessent de progresser, ce qui prouve l’intérêt du monde agricole pour ces variétés ».