Pulpes de betterave
Un bilan 2005/2006 plutôt positif
Les tonnages en matière sèche sont équivalents à la campagne précédente, grâce à une restitution pulpe en hausse de 1,1 % sur 2004/2005
D’APRÈS LA RÉCENTE enquête réalisée par l’Union des Sica de transformation des pulpes de betteraves (Usica) concernant la production et l’utilisation des pulpes en France pour la campagne 2005/2006, le premier bilan apparaît plutôt positif pour ce qui concerne la production de betteraves. En effet, pour 2005/2006, elle est quasi équivalente à celle de la campagne précédente. Les surfaces betteravières ont reculé de 1,3 % tandis que les rendements sont toujours aussi élevés et estimés à 68,6 tonnes de betteraves par hectare, selon la CGB. La restitution pulpe, calculée par le Syndicat national des fabricants de sucre, est égale à 53,95 kg de matière sèche par tonne de betteraves transformées, soit une hausse de 1,1 % par rapport à la campagne 2004/2005.
Production de pulpes en baisse
La campagne 2005/2006 a fourni quelque 1.409.930 tonnes de matière sèche pulpe, soit un niveau équivalent à la précédente campagne (-0,2 %). Mais, selon les différentes formes de produits, les résultats ne sont guère surprenants, au vu de l’évolution des marchés depuis plusieurs années et des aspects d’ordre réglementaire. Ainsi, l’érosion de la production de pulpe humide se confirme une fois de plus. Elle diminue de 19 % en matière sèche (MS) et représente seulement 1,5 % de la production nationale de matière sèche pulpe. La forte décroissance constatée sur les deux dernières campagnes serait très liée à des aspects écologiques et économiques, « en particulier la contrainte de la mise aux normes des élevages », d’après Marjorie Clément, directrice générale déléguée de l’Usica. D’autre part, la production de pulpe surpressée est elle aussi à nouveau orientée à la baisse (-100.000 t), après une stabilisation en 2004/2005. Toutefois, le taux de MS moyen des pulpes destinées à l’ensilage continue d’augmenter. Il atteint 27,13 %, qui est donc la valeur la plus élevée jamais rencontrée. Troisième forme destinée aux rations sèches pour l’alimentation animale, la production de pulpe déshydratée s’élève à 1.260.145 t, soit un niveau quasi équivalent de la campagne précédente (-1,7 %). La part de pulpe déshydratée se situe désormais à hauteur de 75,7 % dans la production nationale, part largement majoritaire par rapport aux deux autres formes. Au niveau national, la Picardie reste la plus importante région productrice de pulpe déshydratée, depuis quatre campagnes, avec plus de 430.000 t cette année.
Marché intérieur alourdi par les stocks
Certes, la production totale de pulpe est globalement en repli, mais le commerce extérieur a montré des aspects positifs après dix mois de campagne, notamment pour la pulpe déshydratée. Hormis le fort déclin des exportations vers les pays tiers (dont -20.000 t sur le Maroc principalement à cause de « sur-taxes » douanières), 250.000 t de pulpe déshydratée ont été exportées sur octobre-juillet, contre 217.000 t sur la même période à un an d’intervalle. Le principal client reste la Belgique, et l’Espagne a plus que doublé ses achats.
Alors que les prix de vente n’ont guère évolué au niveau “commerce” et “dans les droits” en pulpe supressée par rapport à la campagne précédente (prix moyen de vente à 55,94 €/t de MS), il n’en est pas de même pour la pulpe déshydratée. Le prix de vente moyen s’établit en effet à 100,30 €/t, soit -4,40 €/t de moins que sur la campagne 2004/2005. Selon l’Usica, « la conséquence est une forte baisse de la valorisation pulpe, rapportée à la MS ou à la betterave (-38 %). Comme les rendements des deux dernières campagnes sont égaux, la recette pulpe moyenne pondérée à l’hectare diminue aussi de 37 % pour atteindre 22,04 €/ha ».
Par rapport à la commercialisation des pulpes, la campagne a démarré avec un important stock de report, conséquence du peu d’affaires réalisées durant l’été de la campagne 2004/2005. En parallèle, la demande est restée faible sur l’ancienne comme sur la nouvelle récolte. Les acheteurs ne se sont pas pressés au vu des bonnes perspectives de production. Les mois suivants, le marché de la pulpe est resté calme. Seules quelques affaires ont été traitées et les cours se sont maintenus entre 103 et 104 €/t. Après un léger regain en mars, la fin de l’hiver et le printemps se sont accompagnés d’une nouvelle baisse des demandes. Les cours se sont bloqués à 103 €/t. Comme en 2005, les ventes sur le marché intérieur se sont montrées difficiles. Conséquence : les opérateurs ont allégé les ventes en exportant vers les pays tiers à des prix inférieurs aux cours en vigueur.
En juillet dernier, les stocks étaient visiblement encore conséquents mais l’épisode caniculaire de juillet et les prévisions de récolte de fourrages en baisse ont animé quelque peu le marché. Avec la flambée des cours des céréales, ceux des pulpes se sont raffermis et sont passés de 100 à 104 €/t en deux mois. Le commerce ne devrait pas s’affaisser dans les prochaines semaines. En particulier, les niveaux actuels des cours du blé incitent les fabricants d’aliments pour animaux à se replier sur d’autres matières premières.