Protéines végétales
Structurer des marchés premium pour développer la production des légumineuses
L’essor des légumineuses passera par l’organisation de filières à haute valeur ajoutée. C’est un des enseignements des 3es Rencontres francophones Légumineuses.
L’essor des légumineuses passera par l’organisation de filières à haute valeur ajoutée. C’est un des enseignements des 3es Rencontres francophones Légumineuses.
Les légumineuses sont au cœur des débats sur la transition agroécologique, l’autonomie protéique et l’équilibre de consommation entre protéines animales et végétales. Partout dans le monde, des moyens sont mis en œuvre pour développer leur production.
Les légumineuses, sensibles aux stress, et pour lesquelles les moyens ont été limités en sélection et protection des cultures, s’avèrent toutefois complexes à produire. Plusieurs leviers existent (rotations, itinéraire technique, variétés, biocontrôle, association de cultures…), mais les défis restent importants. Un enjeu est de mettre au point des procédés technologiques pour l’utilisation en boulangerie, biscuiterie…
Un autre élément, essentiel, est la valorisation des graines. « L’essor des légumineuses ne se fera que par l’alimentation humaine et les marchés premium de l’alimentation animale, seuls à même d’assurer des prix attractifs pour les agriculteurs. Un autre driver pourrait être le profil Santé des légumineuses et produits d’animaux nourris aux légumineuses », estime Marie-Benoît Magrini, ingénieur de recherche en économie à l’Inrae.
Légumineuses à graines et tri-stockage
Les agriculteurs s’y intéressent déjà. Le soja se développe en Europe. En France, des moyens ont été dégagés pour les légumineuses avec le plan Protéines, doté de 100 M€. Quelque 20 M€ dédiés aux agroéquipements ont été rapidement consommés, surtout pour la récolte de légumineuses fourragères.
Un appel à projets, plus spécifique aux légumineuses à graines et à la partie tri-stockage, pourrait être lancé en 2022. « L’essor des légumineuses implique un changement profond des systèmes et une structuration des filières de transformation et distribution. À terme, pour l’équilibre agronomique, l’idéal serait de 10-12 % des 13 Mha de grandes cultures en légumineuses. Et d’ici deux ans, 500 000 ha sont un objectif réalisable », estime Laurent Rosso, directeur de Terres Univia.