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AGPB, AGPM, Fop
Sommet du végétal, « baptême » de l’Union

Pour leur congrès commun, les associations syndicales de producteurs de grandes cultures se retrouveront à Paris La Défense du 13 au 15 juin

PREMIERE GRAINE. Après leur union il y a trois mois, les principaux syndicats de producteurs de grandes cultures (AGPB, AGPM, et Fop) organisent leur premier congrès commun. S’il n’est pas encore question de fusion, l’économie, les relations avec le terrain et l’environnement sont déjà mutualisés. Ne restent plus que la communication et le lobbying à mettre en commun. Le Congrès, baptisé “Le Sommet du végétal”, aura lieu à Paris La Défense du 13 au 15 juin. Il sera l’occasion pour cette récente association de présenter leur rapport d’orientation intitulé: “Une agriculture compétitive pour des filières conquérantes”. Ces trois jours de congrès accueilleront aussi plusieurs conférences tournées vers l’avenir et les nouveaux débouchés.

La «compétitivité» moteur de l’union

«Compétitivité», le maître mot de l’AGPB, l’AGPM et la Fop. Revenu à maintes reprises dans les bouches des dirigeants de l’Union des Grandes Cultures, ce terme est l’axe central de ce nouveau regroupement de producteurs. La charte fondatrice commune des associations de producteurs AGPB, AGPM et Fop sera présentée au Congrès. Pour Philippe Pinta, président de l’Union, «les marchés exigent des exploitations qu’elles améliorent régulièrement leur comptitivité grâce à l’innovation. Dans le même temps, il faut des entreprises d’aval performantes et compétitives et cela doit passer par des économies d’échelle donc il faut des volumes». Le productivisme reste donc à l’ordre du jour des grandes cultures, «le tonnage traité est l’un des éléments clés de la compétitivité de l’aval: seule la quantité permet d’amortir les coûts des infrastructures existantes et de faire apparaître des économies d’échelle», ajoute le Président de l’Union. Le président de la Fop, Xavier Beulin, a d’ailleurs souligné que pour lui «toutes les terres en Europe doivent être cultivées. Le terme productif n’est pas synonyme de pollution». Pour mieux répondre à cet objectif, «les exploitations agricoles doivent être en mesure de rester aux avant-postes de l’innovation. Il est donc nécessaire que leurs agro-fournisseurs puissent exprimer leur créativité».

Ce lien étroit avec l’agro-industrie se manifestera par la participation au congrès des entreprises Syngenta, Limagrain et Yara, partenaires de l’évènement. L’Union des Grandes Cultures, comme l’AGPM qui en fait partie, ne cache pas sa volonté de tirer partie des biotechnologies, et notamment des OGM. «Nous voulons que les exploitations puissent accéder à tout progrès technologique, qu’il s’agisse de génétique ou de technique de production. Les agriculteurs français et européens doivent pouvoir cultiver les plantes génétiquement modifiées autorisées». Une position claire qui va dans le sens de l’objectif de conquête de marché et de gain de productivité affiché par l’Union des Grandes Cultures, mais qui ne répond pas véritablement aux attentes citoyennes. «Des efforts de communication sont à faire, car il y a des doutes dans la tête des citoyens concernant les méthodes culturales des grandes cultures», a admis Xavier Beulin. Toutefois, toutes les exploitations ne pourront pas suivre ce mouvement et l’Union des Grandes Cultures en est bien consciente. «Il serait opportun d’envisager un plan de restructuration pour ce secteur» avec le soutien des pouvoirs publics, a reconnu Philippe Pinta.

Outre ce désir de compétitivité, l’Union des Grandes Cultures a fait part de ses inquiétudes. En premier lieu et comme de coutume, les négociations de l’Organisation mondiale du commerce que l’Union espère voire échouer plutôt que de donner raison aux défenseurs d’une agriculture totalement libéralisée. «La dernière proposition du G20 est très mauvaise car les céréales étrangères rentreraient fortement en Europe, elles feraient exploser l’intervention et affecteraient profondément la production», a déclaré Philippe Pinta. Les problèmes liés à l’évolution des parités monétaires –sujet occulté par l’OMC– sont aussi au centre des préoccupations. «Ne tombons pas dans le piège de régler des problèmes commerciaux si on a d’autres problèmes à côté comme la monnaie», a martelé Xavier Beulin.

Rapport d’orientation et conférences

La première matinée est consacrée aux assemblées générales avec celles des Associations générales des producteurs de blé, de maïs et de graines oléoprotéagineuses, qui se dérouleront en même temps, dans trois amphithéatres différents, précédées de celle des producteurs de semences de maïs et de sorgho. Le rapport d’orientation de l’Union des Grandes Cultures sera présenté et débattu en fin d’après-midi. Trois ateliers viendront occuper les congressistes, elles auront pour thèmes: “Biochimie, bioénergie: l’atout céréalier”; “L’énergie verte au cœur de la société” et “Semence, vecteur d’innovation et source de richesse”. La première journée s’achèvera à 18 heures pour «suivre le premier match de l’équipe de Fance».

La deuxième journée consacrée aux «défis du futur» proposera trois conférences: “Les sciences de la vie au service de la compétitivité”; “La nutrition animale: premier client des grandes cultures” et “Quelle exploitation en grandes cultures, demain?”

Enfin, le dernier jour s’intéressera à des questions plus économiques avec la conférence matinale intitulée: “Demande mondiale et compétitivité européenne: les producteurs relèvent le défi”. Puis les responsables des organisations professionnelles agricoles viendront clore ce premier congrès de l’Union des Grandes Cultures. Le président de l’Union, Philippe Pinta, fera également un discours suivi par le ministre de l’Agriculture, Dominique Bussereau.

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