Sénalia : des exportations record en 2019/2020
Si la campagne dernière a atteint des sommets en termes de chargement de grains, les expéditions en 2020/2021 pourraient être divisées par deux, estime le prestataire de services, basé sur le port de Rouen.
Si la campagne dernière a atteint des sommets en termes de chargement de grains, les expéditions en 2020/2021 pourraient être divisées par deux, estime le prestataire de services, basé sur le port de Rouen.
« Nous avons chargé 5,3 Mt de grains en 2019/2020, ce qui représente le nouveau record d’activité pour Sénalia », se réjouit Alain Charvillat, directeur Céréales Export de l’opérateur rouennais. Globalement, les exportations des quatre opérateurs céréaliers de Haropa-Port de Rouen ont également atteint un nouveau sommet, avec 9,8 Mt exportées sur l'ensemble de la campagne (cf. encadré).
Hausse de 36 % des expéditions en 2019/2020
Dans le détail, ce sont 3,6 Mt de blé (tendre et dur), 1,6 Mt d’orge (dont 550 000 t brassicoles) et 100 000 t d’oléoprotéagineux qui ont été exportées par Sénalia sur la campagne dernière. En 2018/2019, les sorties de grains se sont élevées à 3,9 Mt (dont 2,5 Mt de blé tendre), ce qui fait une croissance annuelle de 36 %.
Les principales destinations en 2019/2020 sont l’Algérie et le Maroc, pour 55 % des chargements, l’Afrique de l’Ouest (13 %) et la Chine (12 %).
Concernant la part modale du train dans l’approvisionnement des silos portuaires de Sénalia, elle atteint 7,5 % en 2019/2020, contre 14,9 % en 218/2019, notamment en raison du mouvement social de protestation contre le projet de réforme des retraites, qui a pénalisé la desserte ferroviaire du port de Rouen en décembre-janvier. « Pour 2020/2021, il est difficile de se prononcer car la baisse de la production céréalière nationale d’un an sur l’autre met à mal nos prévisions de réception sur les origines plus éloignées », déclare Alain Charvillat.
En 2019/2020, 5,3 Mt de grains ont été chargées, contre 3,9 Mt la campagne précédente.
Baisse estimée de 40-50 % en 2020/2021
Si les résultats de la campagne dernière sont excellents, il ne va pas en être de même pour l’exercice commercial actuel. Bien que l’objectif d’exportation de grains pour 2020/2021 soit à l’instant t « difficile à définir », Sénalia estime voir « transiter [dans ses installations portuaires] 40 % à 50 % de tonnage en moins que la campagne passée ». Sur juillet-août, seules 500 000 t à 550 000 t de grains vont être chargées, soit 100 000 t de moins que sur la même période l’an dernier, selon les statistiques de Sénalia. En termes d'approvisionnement, ce sont 400 000 t de moins qui vont être réceptionnées sur les deux premiers mois de la campagne, soit un volume de 500 000 t.
En cause ? La forte baisse de la production céréalière, cette année. « Concernant les récoltes d’été, les quantités de blé moissonnées sont nettement inférieures à celle de 2019, avec un impact sur notre activité qui va se chiffrer à plusieurs centaines de milliers de tonnes en moins. On espère que l’orge tamponnera un peu cette baisse », tempère Alain Charvillat. Quant aux récoltes d’automne, Sénalia n’a jusqu’ici que très peu travaillé ces marchandises car « son hinterland est moins propice à l’exportation de ces marchandises ». Cependant, « l’évolution forcée des emblavements au profit du maïs, par exemple, nous laisse peut-être présager une modification de la situation, cette campagne, si la météo permet de préserver les rendements », estime Alain Charvillat.
Quant aux clients potentiels sur la campagne 2020/2021, « si ce sont nos clients exportateurs qui fixent les ventes et donc les destinations, il reste cependant important que la France garde un lien avec ses principaux acheteurs qu’est l’Afrique du Nord et de l’Ouest, ainsi que la Chine qui est bien présente en ce début de campagne », considère Alain Charvillat.
Bonne qualité et prix compétitifs, les clefs du succès