Nutrition animale : baisse de 5 % des fabrications d'aliments françaises à l'horizon 2030, selon La Coopération agricole
La Coopération agricole Nutrition animale livre la seconde édition de son étude prospective : à horizon 2030, ses adhérents anticipent une baisse de la production française d’encore 1 Mt pour s’établir autour de 18 Mt en 2030.
La Coopération agricole Nutrition animale livre la seconde édition de son étude prospective : à horizon 2030, ses adhérents anticipent une baisse de la production française d’encore 1 Mt pour s’établir autour de 18 Mt en 2030.
Les coopératives produisant des aliments pour animaux prévoient un léger sursaut des fabrications d'aliments pour animaux en 2024, lié au dynamisme de la production du segment volailles. Elles l’avaient espéré en 2023, mais la reprise a été un peu retardée par la difficulté de reconstituer le cheptel décimé par l’influenza aviaire.
L’alimentation des volailles pourrait, selon l’étude prospective réalisée pour la seconde année consécutive par la section nutrition animale de La Coopération agricole, se stabiliser ensuite autour de 8 Mt et ne reviendrait donc pas au niveau des années d’avant l’Influenza aviaire. Cette tendance, couplée à des baisses attendues des aliments pour bovins et, surtout, pour porcs donnerait donc une baisse globale de -5 % en volumes entre 2024 et 2030, soit une perte d’environ 1 Mt, pour une production nationale d’aliments un peu au-dessus de 18 Mt dans sept ans.
Comme la précédente étude, l’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon d’adhérents du syndicat, répartis dans les huit zones qui représentent 96 % de la production nationale : Hauts-de-France, Normandie, Grand-Est, Bretagne, Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, Sud-Est et Sud-Ouest. Il n’y a en effet plus d’usines d’aliments dans toute la région Ile-de-France depuis 2018 et la région Centre-Val-de-Loire ne pèse plus que 1 % des tonnages nationaux. La période a vu une certaine déconcentration de la Bretagne vers les régions limitrophes alors que les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté résistent mieux que les autres zones.
La contraction pourrait se poursuivre
Après une baisse globale de 11 % de 2010 à 2023, la fabrication d’aliments connaît des évolutions contrastées également selon les espèces : l’alimentation pour les porcs a ainsi perdu 25 % de volumes, la nutrition pour volailles a chuté de 9,6 % (en raison des épisodes d’influenza aviaire) alors que les bovins voyaient les tonnages d’aliments progresser (+6,4 % entre 2015 et 2023, par exemple).
A l’horizon 2030, les coopératives prévoient une baisse du cheptel bovin qui risque de se poursuivre avec un manque de renouvellement des éleveurs. A l’inverse, l’augmentation de la taille des cheptels et le développement des robots de traite constituent des opportunités pour les fabricants d’aliments. En porc, la contraction du cheptel se poursuit. Quant à la volaille, après la reprise suite à l’influence aviaire, le passage de la cage au plein air devrait aussi déconcentrer la production vers d’autres zones.
Les principales tendances devraient donc s’accentuer : décapitalisation, non renouvellement des générations d’éleveurs, difficultés d’installation (contrainte de travail, coût d’un bâtiment neuf, conflits de voisinage…). Cette réduction de la production nationale se traduit déjà par la hausse des importations qui devrait se poursuivre. La décapitalisation connue chez nos voisins exacerbe aussi la concurrence dans les zones frontalières comme dans les Hauts-de-France avec le Benelux, un phénomène qui semble se développer dans d’autres zones aussi.
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