Nord Céréales espère se rattraper avec la nouvelle campagne 2022/2023
La mauvaise récolte 2022 sur l’hinterland de Dunkerque a conduit à une nette baisse de l’activité de Nord Céréales sur la campagne qui vient de s’achever. Le silo portuaire voit d’un bon œil les bonnes moissons en céréales à paille, actuellement en cours.
La mauvaise récolte 2022 sur l’hinterland de Dunkerque a conduit à une nette baisse de l’activité de Nord Céréales sur la campagne qui vient de s’achever. Le silo portuaire voit d’un bon œil les bonnes moissons en céréales à paille, actuellement en cours.
La campagne qui vient de s’achever ne restera pas dans les annales de Nord Céréales, le terminal céréalier du port de Dunkerque. « Nous n’avons exporté que 1,565 Mt en 2021/2022, contre 2,212 Mt la campagne précédente », affirme Joël Ratel, directeur général de Nord céréales. Dans le détail, ce sont 1,138 Mt de blé tendre qui ont été chargées (contre 1,591 Mt en 2020/2021), 421 000 t d’orge fourragère (579 000 t) et 2 420 t d’orge de brasserie (32 800 t), sans oublier 3 150 t de pulpe de betterave sèche (9 700 t). Concernant les destinations à l’exportation, la Chine reste le principal client de Nord Céréales, avec 1,2 Mt livrées (contre 1,6 Mt en 2020/2021)
En termes d’importation, Nord Céréales a importé 214 000 t en 2021/2022, contre 231 000 t la campagne précédente. Il s’agit de maïs, pour la plus grande partie, et de pellet de bois pour le reste, en provenance d’Allemagne. En 2020/2021, on comptait également quelques tonnes de blé et de féverole.
Faible qualité et disponible exportable en 2021/2022
La campagne 2021/2022 a été caractérisée par des rendements moindres que de coutume dans la région, et notamment sur l’hinterland du port de Dunkerque. « La qualité n’a également pas été au rendez-vous en blé, avec de faibles poids spécifiques (PS). Nous avons exporté davantage de blé fourrager que de blé meunier sur la campagne », commente le dirigeant.
Un autre fait marquant est la forte concurrence de la Belgique et des Pays-Bas (Hollande), au détriment de la place portuaire dunkerquoise.
En revanche, le conflit armé russo-ukrainien n’a pas eu d’impact sur l’activité de Nord Céréales. « On aurait pu imaginer que cette guerre conduise à de plus importantes sorties de grains de notre silo. Hélas notre disponible exportable n’était pas suffisant », regrette Joël Ratel.
Une bonne récolte d’orge en termes de quantité et de qualité en 2023
L’orge fourragère, dont la récolte régionale devait se terminer en fin de semaine 27, présente une qualité et des rendements satisfaisants, selon les premiers échos. « Les rendements atteignent 100 q/ha localement », souligne le directeur général. Quant à la moisson de blé, elle est pour l’heure prometteuse. « Traditionnellement, quand on est bon en orge, on est bon en blé », indique-t-il. Quant aux cultures de betterave, elles ne se présentent pas trop mal visuellement parlant, mais quid de la densité de sucre ? Dans tous les cas, le disponible exportable de pulpe de betterave sèche ne sera pas au rendez-vous cette campagne. « D’une part, les éleveurs sont davantage demandeurs en pulpe de betterave sèche et humide ; d’autre part, un certain volume part en méthanisation », explique Joël Ratel.
En termes de destinations, le Maroc est très demandeur en ce début de campagne 2022/2023, ce qui est assez inhabituel. Et ce, en raison de la sécheresse qui sévit dans le pays. L’Egypte achète également du blé français, en ce moment, l’origine hexagonale étant compétitive dans le contexte du conflit armé russo-ukrainien. « La Chine n’est pas au rendez-vous pour l’instant, le prix de la céréale au niveau international étant jugé trop chère. Le pays vit sur ses stocks », ajoute le dirigeant.
Au vu de ces éléments, Joël Ratel table sur un objectif de 2,5 Mt de trafic à l'exportation et de 200 000 t à l'importation sur la campagne 2022-2023.
Un nouveau silo opérationnel en 2024
En cours depuis deux campagnes, la rénovation du silo de Nord Céréales va se terminer en fin novembre, avec la réception d’un nouveau portique de chargement. S’il présente la même cadence de chargement que l’ancien, soit 1 200 t/h, il se caractérise par son système de captage des poussières.
En août 2022 va voir le démarrage de la construction du nouveau silo de Nord Céréales, qui devrait être opérationnel au premier trimestre 2024. « Installé sur une nouvelle darse, comblée par Dunkerque Port, il ne sera doté que d’une capacité de stockage de 30 500 t, au lieu des 45 000 t initialement projetées, en raison de la flambée des coûts des matériaux de construction », regrette Joël Ratel. Le silo sera constitué de 8 cellules de 3 600 t, entre lesquelles sont insérés trois as de carreaux. La nouvelle installation sera dotée d’une tour de manutention, avec un outil de nettoyage des grains, d’une fosse de déchargement train, d’un poste de chargement train et d’un poste de chargement conteneur. « Sénalia en a installé un il y a deux ans sur ses installations du port de Rouen, il charge aujourd’hui 200 000 t de marchandise par an, ce qui en fait un marché porteur. D’autant que le port de Dunkerque développe son activité conteneurs », explique le directeur général de Nord Céréales.