COT'Hebdo Oléoprotéagineux et coproduits
Net renchérissement des prix du colza, dans le sillage des huiles et du canola canadien
L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole), des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) et des légumes secs sur le marché physique français entre le 27 novembre et le 4 décembre 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole), des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) et des légumes secs sur le marché physique français entre le 27 novembre et le 4 décembre 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
Les prix de la graine de colza ont nettement progressé entre le 27 novembre et le 4 décembre sur Euronext et par ricochet le marché physique français, tirés vers le haut par la progression de ceux des huiles (palme à Kuala Lumpur, soja à Chicago…) et du canola à Winnipeg.
Le marché s’attend à une nouvelle révision à la baisse de la production canadienne. Le rapport de StatCan, à paraître le 5 décembre, sera à suivre. En Australie, le déficit hydrique a pénalisé les cultures sur la fin de cycle, et la production régresse d’une année sur l’autre. Toutefois, Abares (services détachés du ministère de l’Agriculture australien) a légèrement revu à la hausse sa prévision de production d’un trimestre à l’autre, passant de 5,5 Mt à 5,6 Mt. L’an dernier, elle s’affichait à 6 Mt. Alors que ces deux grands bassins de production disposent de volumes inférieurs à l’an dernier, l’Union européenne a des besoins plus importants, justifiant une certaine tension sur le marché mondial. Du côté des huiles, les inondations en Asie du Sud-Est affectent la production locale de palme, alors que l’intérêt indien se manifeste. Ajoutons à cela la volonté des gouvernements locaux de développer davantage l’industrie des biocarburants. Enfin, les opérateurs attendent les futures taxes à l’import en Indonésie. Notons l’effritement des valeurs du soja sur le CBOT, en raison de la forte concurrence brésilienne. Les semis se déroulent dans de bonnes conditions en Amérique du Sud.
Sur le marché physique hexagonal, les primes en graine de colza sont toujours peu évolutives. Les échanges ne sont pas légion. En tournesol, les cotations ont également eu tendance à progresser, mais dans une moindre mesure. Les prix avaient en effet augmenté très vite lors des dernières semaines, et le marché est actuellement en train de reprendre son souffle.
Kévin Cler
Protéagineux
Prix en recul en pois, légère hausse en féveroles
Les prix du pois fourrager cèdent 5 €/t dans l’Est et restent stables sur la Bretagne, entre les 27 novembre et 4 décembre. Ceux de la féverole fourragère gagnent 2,5 €/t sur Pontivy, et s’établissent à 290 €/t dans l’est de la France. Ces évolutions sont mineures, et traduisent une activité à l’arrêt.
Tourteaux
Progression technique des valeurs en colza
Les cotations du tourteau de soja ont évolué dans des marges étroites entre les 27 novembre et 4 décembre sur le marché physique français. En colza, les prix ont progressé, dans le sillage de la graine. Toutefois, le produit, peu compétitif en formulation, est peu demandé. En tournesol, les valeurs sont inchangées, en raison d’un manque d’attractivité aux yeux des FAB. De son côté, la prime de tourteau de soja non-OGM est assez stable, aux alentours de 163-164 €/t selon les échéances de livraison. Là non plus, les transactions ne sont pas légion.
A noter que les États membres et le Parlement européen ont trouvé dans la soirée du 3 décembre un accord visant à repousser d’une année la date d’entrée en vigueur du règlement pour lutter contre la déforestation (RDUE), selon nos confrères d'Agra. Le règlement s’appliquera donc à partir du 30 décembre 2025. Contrairement à ce que demandait le Parlement européen (sous la poussée des groupes politiques de droite notamment du PPE), aucun changement de fond n’a été apporté au texte, précise le média. « La Commission européenne s'est seulement engagée à finaliser le système d'information et le dispositif de classification des risques au plus tard six mois avant l’entrée en vigueur. Et dans le cadre du réexamen du règlement prévue mi-2028, Bruxelles analysera des mesures supplémentaires pour réduire la charge administrative. »
Issues de meunerie
Nouvelle hausse des cours
Les prix des issues de meunerie en région Île-de-France ont de nouveau progressé entre le 26 novembre et le 3 décembre, gagnant de 3 €/t à 7 €/t, exceptions faites du remoulage demi-blanc et de la farine basse, dont les valeurs se sont stabilisées. La consommation monte en puissance, avec l’entrée du bétail en stabulation en ce début d’hiver, à une époque où la meunerie est traditionnellement moins active.
En province, les cotations du son fin blé tendre gagnent 3 €/t sur la Bretagne (de la demande mais peu d’offre) et sur Lille (dans le sillage du marché francilien) entre le 27 novembre et le 4 décembre, pour les mêmes raisons qu’en Île-de-France. Elles restent stables sur les autres places de marché, faute d’élément nouveau. Les cours du son fin blé dur n’évoluent pas sur la semaine. Aucune cotation n’est disponible en remoulage de blé tendre.
Coproduits de l’amidonnerie
Evolution contrastée des prix
Les prix de la drêche de blé sur le marché physique français ont baissé de 4 €/t sur l'échéance décembre et se sont stabilisés sur la période janvier-juin, entre le 27 novembre et le 4 décembre. Les échanges sont au point mort. De leur côté, les cotations de la drêche de maïs sont stationnaires d'une mercuriale à l'autre, faute d'élément nouveau.
Les cours du corn gluten feed sur le marché physique français se sont effrités sur l'échéance rapprochée, et ont progressé sur l'éloignée, entre le 27 novembre et le 4 décembre. Les évolutions constatées sont purement techniques, les échanges étant au point mort.
Coproduits laitiers
Cotations nominalement reconduites
Les prix de la poudre de lait et de la poudre de lactosérum à destination de l'alimentation animale ont été nominalement reconduits en disponible sur le marché physique français entre le 28 novembre et le 5 décembre. Aucune nouvelle affaire a été enregistrée cette semaine.
Farine de poisson
Cours reconduits
Les prix de la farine de poisson sur le marché physique français sont sans évolution entre le 20 et le 27 novembre. Les marchés sont attentistes.
Produits déshydratés
Cours baissier en pulpe de betterave
Le prix en pulpe de betterave déshydratée a enregistré une toute petite baisse sur le marché physique français entre le 27 novembre et le 4 décembre. On note aucun changement tarifaire en luzerne déshydratée.
Pailles et fourrages
Baisse des prix de référence en foin de Crau
Les prix de la paille sur le marché physique français n'ont pas évolué entre le 27 novembre et le 4 décembre en général. Le Comité de foin de Crau a quant à lui révisé à la baisse ses prix de référence pour le mois de décembre.
La rédaction
A surveiller
Soja
- Évolution de la parité dollar-réal, pour le moment favorable aux exportations brésiliennes.
- Avancée des semis en Argentine et au Brésil, pour le moment dynamiques.
- Niveau des exportations états-uniennes de soja.
Colza
- Rapport de StatCan du 5 décembre 2024, production canadienne de canola.
- État de la production d’huile de palme en Malaisie et en Indonésie.
- Niveau des huiles (soja à Chicago, colza à Rotterdam).
- État des marges des triturateurs, actuellement faibles, pénalisant la demande en colza.
Tournesol
- Niveau de la demande des industriels, encore pénalisée par les marges réduites.
- Niveau de la récolte hexagonale.
Kévin Cler