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Bourse de Sète
Mélanie Mezza : "Des fondamentaux haussiers a priori en blé dur pour 2019/2020"

Mélanie Mezza, présidente du Cobesud et, à ce titre, organisatrice de la 22e Bourse de Sète, qui se déroulera les 16 et 17 mai, revient sur le marché du blé dur.

Mélanie Mezza, présidente du Cobesud et courtière en grains (Victor Giral & Co)
© Cobesud

La Dépêche-Le Petit Meunier : Quel bilan pouvez-vous tirer de cette campagne 2018/2019 pour le marché du blé dur français ?

Mélanie Mezza : Le bilan est morose avec une combinaison perdante en 2018/2019. Pour l’ensemble du sud de la France, la production 2018 était réduite avec peu de volume et une mauvaise qualité. Pour couronner le tout, la volatilité était assez absente. Les prix ont été plutôt bas par rapport au blé tendre. Les prix des blés durs du Sud n’étaient pas compétitifs par rapport aux prix du blé fourrager. Une grande partie des blés durs du grand Sud a été vendue en qualité fourragère sur l’Espagne et la France. Les vendeurs ont, certes, bénéficié des prix calculés en fonction d’Euronext, mais ce phénomène a ralenti le marché Alimentation humaine. Pour la partie Centre et La Pallice, nous avons bénéficié de volumes corrects et d’une meilleure qualité que dans le Sud. Même si nous avons observé parfois une forte rétention des producteurs et une volatilité des prix peu engageante pour les vendeurs, c’est dans cette zone que se sont conclues le plus d’affaires et, en réalité, le gros du marché.

 

La Dépêche-Le Petit Meunier : Quel est votre sentiment concernant la prochaine campagne en blé dur ?

Mélanie Mezza : La campagne 2018/2019 laisse des traces puisque les surfaces semées en 2019 sont en nette baisse. Des replis de 30 % environ sont observés dans le sud de la France et de près de 8 % dans le Centre et sur la façade Atlantique. L’Italie, l’Espagne et la Grèce attendent des collectes à des niveaux historiques moyens. Le bilan s’annonce plus étroit que l’année dernière, avec des stocks de report très bas dans l’Union européenne. Les besoins d’importations de l’Afrique du Nord devraient augmenter en comparaison à l’année dernière où ils ont été exceptionnellement bas. A priori des fondamentaux haussiers donc, pourtant, une fois de plus le marché du blé dur repose sur le Canada. Les deniers prix très agressifs sur l’Algérie (270 $/Mt Caf) laissent penser que les baisses de surfaces annoncées par les autorités canadiennes (-18 %) ont été surévaluées. S’ajoute à cela un très important stock de report (2,5 Mt) de bonne qualité et des difficultés de commercialisation des autres produits, laissant plus de place au blé dur. Dans ce contexte l’enjeu climatique de l’été à venir est crucial.

 

La Dépêche-Le Petit Meunier : Présidente du Comité d’organisation de la Bourse d’échange du Sud (Cobesud) depuis un an, quel bilan tirez-vous de ce premier exercice et quels sont vos objectifs pour la 22e édition de la Bourse de Sète et les suivantes ?

Mélanie Mezza : L’objectif était de poursuivre ce qui avait été lancé depuis vingt-deux ans et rattraper la 20e bourse, il y a deux ans, entachée par le  mauvais temps et une soirée non satisfaisante. Nous avons perdu quelques participants que nous avons pu récupérer un peu l’an passé.
Par ailleurs, nous avons basculé vers de nouveaux outils de communication avec les évolutions réalisées sur la billetterie et le site internet.
Nous avons également renouvelé la stratégie du sponsoring en offrant davantage de visibilité à nos partenaires. Trois offres sont à disposition et s’adaptent à toutes les bourses. À plus ou moins long terme, nous souhaitions faire venir la filière bio, pas suffisamment présente sur notre événement traditionnellement. Ce sera un des objectifs pour l’année prochaine. C’est possible puisque la majorité des coopératives a, aujourd’hui, une activité en production biologique.

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