COT'Hebdo Oléagineux et coproduits
Marché des oléagineux et coproduits du 27 mai au 4 juin 2025 - Les prix du colza repassent sous la barre des 480 €/t
L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole) et des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) sur le marché physique français entre le 27 mai et le 4 juin 2025, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole) et des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) sur le marché physique français entre le 27 mai et le 4 juin 2025, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.

Les prix du colza sur Euronext (échéance août) et le marché physique français (période juillet-septembre en FOB Moselle) ont reculé entre le 27 mai et le 4 juin, perdant tous deux 8 €/t. Et ce, dans le sillage du canola canadien et du soja états-unien. Cependant, la production européenne de colza pour 2025-2026 a été révisée à la baisse par Stratégie Grains. Il en va de même pour la récolte australienne de canola par Abares.
La cotation du tournesol tricolore en qualité oléique sur le rendu Saint-Nazaire n’a quant à elle pas évolué d’une semaine sur l’autre, demeurant à 485 €/t.
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L'activité sur le marché physique français des oléagineux demeure calme en cette période de soudure où les disponibilités sont très restreintes. Seules quelques affaires en colza ont été enregistrées, en l’absence de nombreux opérateurs en cette semaine tronquée par le jeudi férié de l'Ascension. En tournesol, la tendance haussière des prix freine toute velléité vendeuse, producteurs et organismes stockeurs attendant de voir si la hausse tarifaire va perdurer dans les prochaines semaines.
Les valeurs du canola canadien à Winnipeg se sont repliées sur les sept derniers jours. La grande majorité des oléagineux connaissent un développement normal actuellement dans les Prairies canadiennes. Cependant, si les insectes et le gel ont causé des dommages mineurs, ce sont le vent et les conditions sèches qui pourraient pénaliser le potentiel de récolte. De plus, la baisse tarifaire a été modérée par la bonne dynamique des exportations de la graine canadienne.
Les cours du soja sur le CBOT à Chicago ont perdu du terrain d’une semaine sur l’autre, l’arrivée des récoltes sud-américaines sur le marché mondial. Et ce dans un contexte d’inquiétude concernant la politique sur les biocarburants de la part du gouvernement états-unien et de nouvelles tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, avec à la clé des inquiétudes sur la demande en soja états-unien. De plus, outre-Atlantique, les semis avancent bon train, malgré une légère dégradation des conditions de culture. Les opérateurs états-uniens ont par ailleurs bien accueilli la décision du Vietnam d’acheter pour 2 milliards de dollars de produits agricoles états-uniens.
Les valeurs de l’huile de palme malaisienne à Kula Lumpur ont quant progressé par rapport à notre précédente mercuriale, soutenues par une bonne dynamique à l’exportation en lien avec la baisse de moitié des taxes indiennes à l’importation d’huiles comestibles.
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Côté macroéconomie, le pétrole a renchéri. La décision du Congrès états-uniens d’alourdir les sanctions sur les exportations russes, pour pousser Vladimir Poutine à négocier un cessez-le-feu avec l’Ukraine, a soutenu les cours. Par ailleurs, l’Iran a refusé tout accord avec Washington pour encadrer son programme nucléaire, si l’objectif est de le « priver de ses activités pacifiques » d'enrichissement d'uranium. De plus, au Canada, des incendies de forêt perturbent la production dans le Saskatchewan. Cependant, si la hausse de la production de brut par les pays de l’Opep+, de 411 000 barils par jour en juillet, a déjà été intégrée par les marchés, des échos du marché font état d’une nouvelle hausse de la production d’or noir par les membres de l’organisation pétrolière.
L’euro s’est renforcé face au dollar, en raison du passage ce jour de 25 % à 50 % des taxes douanières états-uniennes sur l’acier et l’aluminium européen. Par ailleurs, les opérateurs s’attendent à ce que la Réserve centrale états-unienne (FED) abaisse ses taux directeurs au cours de l’année après la publication de données économiques plus faibles qu’attendu aux Etats-Unis.
Karine Floquet
Protéagineux
Quelques affaires en féverole
Le prix du pois fourrager en départ Marne sont restés stables en nouvelle campagne, entre le 27 mai et le 4 juin. Le marché est calme. En féverole fourragère, le rendu Pontivy-Guingamp en nouvelle récolte a perdu 12 €/t d'une semaine sur l'autre, avec quelques affaires traitées.
Tourteaux
Poursuite de la baisse des cours en soja et colza
Les prix des tourteaux de soja OGM sur le marché physique français suivent une tendance baissière entre le 27 mai et le 4 juin. La prime pour le tourteau de soja non OGM n'a pas évolué d’une semaine sur l’autre. Elle demeure à +125 €/t sur les 3 de mai et 3 d'août, et à +120 €/t sur les 2 de novembre. La prime pour le tourteau de soja mass balance est inchangée, comprise entre 3 et 4 €/t sur toutes les périodes.
Les prix du tourteau de colza et de tournesol sur le marché physique français ont reculé sur la semaine, faute de demande.
La faible activité s’est focalisée sur le tourteau de soja, avec quelques affaires conclues en camion sur le rapproché. Les fabricants d'aliments pour animaux attendent les décrets d'application du réglement européen contre la non déforestation (RDUE) avant de se positionner sur la fin de l'année.
Issues de meunerie
Évolution irrégulière des cours franciliens
Les prix des issues de meunerie en Île-de-France ont évolué irrégulièrement entre le 27 mai et le 3 juin. Les cours des sons fins (farine et pellet) et du remoulage demi-blanc ont reculé, perdant entre 3 €/t et 5 €/t, tandis que ceux de la farine basse de blé tendre et du gruau de blé dur se stabilisaient. D'un côté, les fabricants d'aliments pour animaux reformulent leurs recettes en privilégiant les céréales aux coproduits minotiers. De l'autre, l'activité meunière redémarre sur les chapeaux de roue. En résumé, l'offre est supérieure à la demande, ce qui pèse sur les cotations.
En Bretagne, les prix du son fin farine ont progressé de 6 €/t entre le 27 mai et le 4 juin. La demande des fabricants d'aliments pour animaux est un peu plus pressante, face à une offre de la meunerie guère étoffée. En départ Isère, les cours sont nominalement reconduits, sur un marché calme. Sur la zone de Marseille, les cotations se sont également stabilisées, d'une semaine sur l'autre. En région toulousaine, les valeurs ont perdu 5 €/t, en l'absence de demande.
Coproduits de l'amidonnerie
Évolution contrastée des drêches et PSC
Les prix de la drêche de blé sur le marché physique français ont encore reculé entre le 27 mai et le 4 juin, perdant 1 €/t sur la période août-décembre. Ceux de la drêche de maïs sont repartis à la baisse, se repliant de 2 €/t à 3 €/t selon la période en départ Saint-Malo et Brest, voire de 3 €/t à 6 €/t selon la période en départ Gand. Le volume d'affaires est très réduit.
Les prix du corn gluten feed sur le marché physique français se sont de nouveau tassés entre le 27 mai et le 4 juin, perdant 2 €/t sur la période août-décembre. Le marché se caractérise par une faiblesse de la demande.
Coproduits laitiers
Reconduction nominale des cours
Les prix de la poudre de lait et de la poudre de lactosérum à destination de l'alimentation animale en vrac sur le disponible sont nominalement reconduits sur le marché physique français entre le 28 et le 5 juin 2025. Le marché est très calme. Les fabricants d'aliments révisent à la baisse leurs prévisions de fabrications.
Farines de poisson
Prix sans évolution
Le prix des farines de poisson sur le marché physique français n'ont pas évolué entre le 27 mai et le 4 juin, en origines sud-américaines comme en origine scandinave. Et ce, en raison d'une constance des disponibilités.
Produits déshydratés
Un retour des pluies bénéfiques aux cultures
Les cours en luzerne déshydratée sont nominalement reconduits entre le 27 mai et le 4 juin. Le temps humide est favorable à la pousse de l'herbe.
En pulpe de betterave déshydratée, le cours en départ Marne sur la nouvelle récolte est sans changement d'une semaine sur l'autre, sur un marché de nouveau calme. Le retour des pluies est bénéfique aux cultures. Le spectre de la sécheresse disparaît peu à peu.
Pailles et fourrages
Repli des prix en foin de Crau
Sur le Centre et le Bassin parisien, il n'y a plus de stock de paille (blé et orge) ni de consommation en ce printemps. Le marché, non coté en récolte 2024, attend les prochaines moissons pour définir les cotations relatives à la récolte 2025.
En départ Nord-Est, les prix de la paille (blé et orge) en récolte 2024 sont nominalement reconduits entre le 27 mai et le 4 juin, restant dans une large fourchette allant de 90 à 130 €/t en fonction des départements et fournisseurs. Concernant la récolte 2025, il n'est pas encore possible de se projeter, car tout dépendra de la météo au moment de la récolte céréalière. La seule chose que l'on peut dire, c'est qu'il n’y aura pas de réserve de paille de blé issue de la récolte 2024 ; en revanche, il risque de rester un stock de paille d’orge issue de la récolte 2024 car elle est encore disponible un peu partout.
Les cours en foin de Crau (cotations commerciales) ont reculé entre le 27 mai et le 4 juin, de 10 €/t en récolte 2024 et de 20 €/t en récolte 2025. Le Comité de foin de Crau (cotations de référence) n'a quant à lui pas encore édité de prix en récolte 2025, en raison du faible nombre de transactions commerciales. Aucune tendance tarifaire ne se dégage à ce jour.
La rédaction
À surveiller
Soja
- Avancée des semis aux États-Unis.
- Conditions de culture aux États-Unis, qui ne cessent de se dégrader.
- Demande chinoise avec la reprise des négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.
- Arrivée progressive des origines brésilienne et argentine sur le marché mondial.
- Rapport USDA sur l'offre et la demande agricole mondiale, à paraître le 12 juin.
Colza
- Amélioration des conditions de culture en France et en Europe, avec un temps plus humide.
- Disponible exportable en Ukraine et en Russie.
- Avancée des semis au Canada.
- Conséquences des incendies au Canada sur les conditions de culture dans les Prairies.
Tournesol
- Hausse prévue de la production dans l'Union européenne, en Ukraine et en Russie pour 2025-2026.
- Conditions de culture en France et en Europe.
- Baisse attendue de la production en Argentine, après le record de 2024-2025.
- Demande en huile de tournesol par l'Inde.
Karine Floquet