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Les exportations céréalières de Nord Céréales chutent de moitié sur la première partie de la campagne 2023-2024

Nord Céréales a enregistré une baisse de près de 50 % de ses chargements de céréales sur le premier semestre de la campagne commerciale 2023-2024.

Les installations de Nord Céréales sur le grand port maritime de Dunkerque.
© Dunkerque Port

« Sur la première moitié de la campagne commerciale 2023-2024, les sorties de céréales se sont avérées plus tardives qu’à l’accoutumée, ne débutant qu’en septembre, mais avec des volumes plus importants en décembre en lien avec les contrats de grains conclus entre la France et la Chine », explique Joël Ratel, directeur général de la Sica Nord Céréales, implantée sur le port de Dunkerque. 

Sur la période allant du 1er juillet au 31 décembre 2023, le terminal céréalier n’a exporté que 780 000 t, contre 1,466 Mt sur la campagne 2022-2023 à dates, soit une chute de 47 % d’un an sur l’autre. Dans le détail, les chargements de blé tendre ont baissé de 51 %, à 460 000 t sur le premier semestre 2023-2024 (contre 941 000 t sur juillet-décembre 2022), ceux d’orge fourragère de 39 %, à 320 000 t (contre 525 000 t).

Lire aussi : "Le port de Dunkerque présente une activité globalement en baisse en 2023"

Joël Ratel impute ce net repli des exportations de Nord Céréales aux gros soucis d’acheminement des grains de l’hinterland sur le port de Dunkerque sur la période de novembre à janvier, en raison de la fermeture des écluses sur les canaux dues aux crues qu’a connu la région. « Les livraisons des organismes stockeurs s’en sont trouvées complexifiées », explique-t-il.

Lire aussi : "Exportations – Nord Céréales a augmenté ses chargements de 40 % en 2022-2023"

En termes de destinations, 523 000 t sont parties sur la Chine, en quasi majorité de l’orge fourragère (avec seulement un bateau de blé tendre). Le deuxième pays importateur est l’Egypte, avec 193 000 t de blé tendre exclusivement. Puis viennent l’Algérie (avec 32 000 t de blé tendre) et le Maroc (avec 30 000 t de blé tendre).

Concernant l’activité à l’importation, Nord Céréales n’a déchargé que 40 000 t de pellet de bois sur le premier semestre 2023-2024, contre 23 000 t sur la même période la campagne précédente. Pour l’instant, le silo portuaire dunkerquois n’a pas importé de maïs. 

De bonnes perspectives d’exportation sur le tout début d’année

« Le début du second semestre de la campagne commerciale 2023-2024 s’annonce plus encourageant avec un volume significatif sur la Chine et le Maroc sur janvier-février », se réjouit Joël Ratel. 

« On se rend compte qu’aujourd’hui, nous n’avons que deux principales destinations de nos céréales en ce début d’année 2024, à savoir le Maroc et le Chine, voire l’Egypte dans une moindre mesure », poursuit-il. Ce manque de diversité de débouchés s’explique par la forte concurrence de la Russie, qui a conduit à une première moitié de campagne assez morose en termes de chargements. « Il serait souhaitable que la seconde partie de 2023-2024 soient plus dynamique sur le grand export pour que nos silos soient vides en mai-juin, afin d’accueillir dans de bonnes conditions la nouvelle récolte. Et ce, dans un contexte où l’Union européenne consomme beaucoup de blé ukrainien et où l’amidonnerie française et européenne fonctionne au ralenti, en lien avec la baisse de la consommation alimentaire », indique Joël Ratel.

Mais le directeur général de Nord Céréales reste optimiste : « alors que notre objectif d’exportations en 2023-2024 s’élevait à 2 Mt en début de campagne, nous espérons aujourd’hui charger entre 2 Mt et 2,2 Mt au 30 juin, soit le même tonnage que la campagne dernière ».

L’optimisme de mise pour la prochaine campagne

Concernant les semis d’automne sur l’hinterland du port de Dunkerque, les chiffres à aujourd’hui, c’est-à-dire sans tenir compte des potentiels retournements de parcelles de blé tendre, qui ont été victimes de mauvaises conditions de semis, et des modifications d’assolements envisageable au printemps, montrent une baisse de 5 % à 6 % de la sole semée. Quant aux orges, semées en début octobre, soit avant que les champs ne deviennent impraticables en raison des fortes précipitations, cela devrait bien se passer, hormis bien évidemment sur les parcelles inondées. 

« Mais rien n’est joué. Tout dépendra des assolements de printemps et du niveau des rendements, qui n’étaient pas exceptionnels l’an dernier. Si nous avons de bonnes conditions climatiques jusqu’en juillet, l’augmentation des rendements pourrait compenser le repli de la sole ensemencée », tempère Joël Ratel.

Rappelons par ailleurs, que les nouvelles capacités de stockage de Nord céréales, qui s’élèvent à 30 000 t, seront opérationnelles en octobre 2024 et permettront d’atteindre un total de 330 000 t pour la prochaine campagne. 

 

Les crues ont perturbé l’acheminent des grains par la voie d’eau

L’acheminement des céréales par péniche est revenu à la normale depuis la mi-janvier, à la suite de la réouverture des écluses après l’épisode de crues passé. Cet arrêt de la circulation fluviale est un coût supplémentaire pour les organismes stockeurs qui ont dû, au dernier moment, transporter leurs grains par camion. De notre côté, nous avons ouvert nos portes la nuit pour gérer ce flux de poids lourds non programmés. Le fret ferroviaire a en revanche bien fonctionner. Sur le premier semestre de la campagne 2023-2024, l’approvisionnement de nos silos portuaires s’est effectué majoritairement par la voie d’eau, avec 445 000 t (contre 638 000 t l’an dernier sur la même période), puis vient la route avec 318 000 t (contre 750 000 t) et le train avec 90 000 t (contre 112 000 t). En termes de part modale, le fret fluvial représente 52,2 % (contre 42,5 %), le fret routier 37,3 % (contre 50 %) et le fret ferroviaire 10,5 % (contre 7,5 %).

Propos recueillis le 24 janvier 2024

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