"L’E10 leader des essences durant le premier semestre 2017"
La filière bioéthanol s’attend à ce que le SP95-E10 soit la première essence consommée en France courant 2017, devant le SP95, en raison des signes haussiers de la demande.
La demande de bioéthanol se porte bien selon les représentants de la filière présents lors d’une conférence de presse le 26 janvier à Paris. D’après le collectif bioéthanol, le SP95-E10 représente 35,5 % des essences consommées en 2016, soit près de 3,5 milliards de litres, contre 33,2 % en 2015. Dans le même temps, la part du SP95, première essence consommée en France, passe de 45,8 % à 42,3 % sur la même période. « Nous nous attendons à un croisement des courbes durant le premier semestre 2017, voire dès février 2017 », se réjouit Sylvain Demoures, secrétaire général du SNPAA. Les raisons avancées sont la croissance du marché de l’essence, les prix avantageux du biocarburant par rapport à son homologue fossile (0,05 €/litre en moins en moyenne), et l’accessibilité au biocarburant sur tout le territoire. Autre bonne nouvelle pour la filière, la croissance de la consommation de Superéthanol E85 de 11 % entre 2015 et 2016, à 95 950 m3, permise notamment par la hausse du nombre de stations-service qui le propose (+144, à 872 en 2016). Ensuite, « l’homologation des boîtiers essence E85 devrait être permise par la publication d’un arrêté prévu pour mi-avril 2017 », indique Nicolas Rialland, responsable bioéthanol et bioénergies à la CGB. Ce dernier en profite pour saluer l’entrée depuis janvier 2016 sur le marché français de l’ED95, carburant contenant au moins 90 % d’éthanol, consommé par les cars, bus et poids lourds.
La filière sereine face à la menace brandit par Bruxelles
Cette tendance haussière s’observe dans un contexte où la Commission européenne a proposé en novembre dernier de limiter à 3,8 % l’usage de la 1re génération à l’horizon 2030. « Ce n’est qu’une proposition. Les discussions devraient durer deux ans. Jusqu’ici, le parlement et le Conseil européen ont toujours été avec nous, et nous saurons leur faire entendre raison », rappelle Sylvain Demoures.