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Filière maïs
La consommation de maïs devrait augmenter de 25 % dans les dix ans à venir

La demande en protéine animale tirera le secteur vers le haut.

© mute_gemini (Pixabay)

Dans un rapport paru le 16 décembre 2021, la Rabobank, banque et services financiers néerlandais, projette une consommation globale de maïs en hausse de 25 % pendant la prochaine décennie. En conséquence, le commerce mondial de ce grain devrait également enregistrer une croissance remarquable, supérieure à celle de la consommation.

Principale raison de cette croissance, une augmentation sans cesse plus importante de la population mondiale : alors qu’il était communément admis qu’elle serait de 9 milliards d’habitants d’ici à 2050, le chiffre a atteint désormais les 10 milliards de personnes sur la planète au même horizon. Avec notamment l’Inde qui dépasserait la Chine.

Argentine, Brésil, Etats-Unis et Ukraine

Du coup, et en dépit d’une augmentation de la production de protéines d’origine végétale -qui ne serait plus vue comme une alternative mais comme complémentaire - la demande en protéine animale ne cessera de croître dans les années à venir. Donc celle en maïs aussi pour nourrir les cheptels animaux à travers le monde. Selon la Rabobank, les tensions géopolitiques, une offre en baisse en raison du changement climatique et des contraintes liées aux surfaces disponibles et aux rendements accentueront les échanges mondiaux sur cette matière première agricole.

Toujours selon le spécialiste néerlandais, les grands bénéficiaires de cette évolution sont déjà parmi les plus importants acteurs du secteur. L’Argentine, le Brésil, les Etats-Unis et l’Ukraine sont les mieux placés, en termes de potentiels de production, dans cette course à la production et aux échanges. Rabobank estime que c’est le Brésil qui possède le plus d’atouts pour être le leader de cette évolution. Autre précision fournie par Marcela Marini, analyste senior de la banche grains et graines oléagineuses de la banque, “l’Amérique du Sud sera en tête en matière de surfaces exploitées en maïs alors que les rendements seront le fer de lance des Etats-Unis et de l’Ukraine » d’ici à 2030. Les marges financières et les infrastructures donnant la capacité à livrer les pays importateurs seront des critères fondamentaux également.

Nouvelles pratiques de production à intégrer

Marcela Marini estime aussi que la capacité du Brésil à pouvoir récolter sur un même cycle de douze mois une récolte de soja et une récolte de maïs safrinha est un avantage certain puisque cela n’oblige pas le pays à augmenter ses surfaces exclusivement réservées au maïs en raison de la croissance mondiale de la consommation.

Toutefois, tous les grands pays producteurs devront intégrer les notions de développement durable, de production soutenable, de traçabilité des pratiques culturales ou encore de déforestation, les pays consommateurs étant de plus en plus en demande sur ces critères qui « auront tendance à impacter la compétitivité des producteurs à l’avenir ». L’analyste de Rabobank met en avant le fait que certaines très grandes entreprises utilisatrices de maïs ou de produits transformés à partir du maïs « désourcent » les matières premières ne respectant pas ces critères de développement durable. « Les nouvelles pratiques, et même certaines certifications qui pourraient s’appliquer au maïs, seront de plus en plus mises en pratique par les destinations d’importation, ce qui amènera les producteurs et la supply chain aval de la production à modifier leurs pratiques et ce qui changera aussi les dynamiques de marché » du marché international du maïs écrit Marcela Marini.

Rabobank estime que la production des quatre principaux pays exportateurs de maïs devrait augmenter de 159 Mt pour atteindre 682 Mt en 2030.

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