Guerre en Ukraine : le maïs argentin est au rendez-vous !
Avec un potentiel à l’export d'environ 36 Mt, l'Argentine est particulièrement sollicitée en maïs par l'Europe, dans un contexte marqué par le manque d’offre ukrainienne. L’Espagne a assoupli ses règles sanitaires pour en faciliter l’importation depuis l’Argentine et le Brésil.
Avec un potentiel à l’export d'environ 36 Mt, l'Argentine est particulièrement sollicitée en maïs par l'Europe, dans un contexte marqué par le manque d’offre ukrainienne. L’Espagne a assoupli ses règles sanitaires pour en faciliter l’importation depuis l’Argentine et le Brésil.
Les fabricants européens d’aliments pour animaux, confrontés au manque de l’offre ukrainienne en maïs et en tourteaux de tournesol, se tournent vers leurs fournisseurs basés en Argentine. La récolte des lots de maïs et de soja a commencé dans le pays sud-américain, le seul au monde - avec les États-Unis - capable d’exporter au cours de ces prochaines semaines des volumes pouvant compenser, au moins partiellement, le manque ressenti du côté de la zone mer Noire. Car au Brésil, la moisson des maïs safrinha, qui apportent le gros des volumes à l’export, ne commence qu’en juin.
« En Argentine, la campagne de maïs connaît deux temps forts : en mars, avec la récolte des variétés précoces, puis en juin, avec celle des variétés tardives qui représentent désormais 70 % de notre sole de maïs », nuance l’analyste argentin Pablo Adreani.
Une production nationale de maïs à près de 52 Mt
La Bourse aux céréales de Buenos Aires prévoit une moisson nationale de maïs de 51,7 Mt. « Cela nous permet d'envisager un volume d’exportation situé entre 35 et 37 Mt en 2022, soit un peu moins que les 40 Mt de maïs grains exportés l’an dernier », indique un autre analyste argentin, Sebastián Galvaldá, directeur de Globaltecnos.
Selon lui, déjà 23 Mt de maïs grain issues de cette récolte argentine 2021/2022 ont été commercialisées, soit la quasi totalité du contingent d’exportation dit « d’équilibre », censé garantir une offre locale abondante dans une démarche anti-inflationniste. Déterminé par le gouvernement argentin, il est fixé, au 22 mars, à 25 Mt, mais devait progressivement être relevé d’ici la fin de campagne.
Le directeur du Centre des exportateurs de céréales, Gustavo Idígoras, confirme que « l’offre argentine de maïs sera abondante lors de cette campagne d’export, à même de couvrir n’importe quel déficit de l’Espagne », a-t-il assuré début mars au media argentin Ámbito financiero.
Le manque de l’offre ukrainienne en maïs a de fait poussé l’Espagne à assouplir, le 14 mars dernier, ses règles sanitaires relatives au taux de résidus de phytos maximum autorisés dans les lots de maïs, portant sur six produits. Vu de Buenos Aires, on se réjouit que de telles barrières non tarifaires soient ainsi levées, même provisoirement. Apparemment, le ministère de l’Agriculture espagnol a réussi à obtenir l’aval de Bruxelles requis, en invoquant un risque d’abattages massifs d’animaux en Espagne, faute de pouvoir les alimenter.