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COT'Hebdo Oléoprotéagineux et coproduits
Flambée des prix du tournesol, mais léger repli des cours de colza

L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole), des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) et des légumes secs sur le marché physique français entre le 28 août et le 4 septembre 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.

Flambée des prix du tournesol, mais léger repli des cours de colza
© Généré par l'IA

Les prix du colza ont légèrement reculé sur Euronext et le marché physique français, entre le 25 septembre et le 2 octobre. L’annonce de la Commission européenne sur le report d’un an de sa réglementation sur la non-déforestation (RDUE), qui devait entrer en vigueur au 1er janvier 2025, a plutôt soulagé les opérateurs.

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Les cours du tournesol sur les places hexagonales ont, quant à eux, nettement progressé sur la semaine, suivant la tendance haussière du canola à Winnipeg (rétention de la part des producteurs locaux), du soja à Chicago (grève des dockers dans 14 grands ports états-uniens), de l’huile de palme à Kuala Lumpur (recul du ringgit face aux monnaies étrangères), du pétrole à Londres et New York (intensification du conflit entre Israël et l’Iran). Stratégie Grains a abaissé sa prévision de production pour l’UE à 8,9 Mt pour 2024 (-400 000 t par rapport au mois précédent). En France, les opérateurs doivent composer entre semis tardifs de ce printemps et conditions particulièrement humides de ces dernières semaines pour espérer atteindre la norme de 9 % d’humidité à la récolte. Selon Terres Inovia, « il est urgent de les récolter à la première opportunité climatique », car il est « illusoire de vouloir récolter à la norme pour les parcelles dites noires ». L’institut technique estime « qu’il peut être préférable d’accepter de récolter un peu humide et d’engager des frais de séchage, plutôt que de prendre le risque de manquer une fenêtre de récolte et reporter le chantier ».

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Le marché physique français est relativement calme en colza comme en tournesol. En colza, sur Huningue, les opérateurs, bien couverts sur octobre-décembre, cherchent maintenant à s’approvisionner sur la période janvier-mars. En tournesol, à Bordeaux, les yeux se tournent davantage sur avril-juin.

Karine Floquet

Protéagineux

Baisse tarifaire

Les prix du pois fourrager sur le marché physique français ont reculé entre le 25 septembre et le 2 octobre. La demande est absente, se tournant désormais vers d’autres produits protéinés, sachant qu’il n’y a presque plus d’offres. Le marché intérieur continue de mieux rémunérer que le portuaire. La différence de prix pois/féverole revient à la normale, soit 5 €/t en faveur de la seconde.

Les exportations ukrainiennes de pois devraient atteindre 400 000 t au cours de l'exercice 2024-2025 en raison de la reprise de la production, a déclaré Andriy Bilenkyi au Trend&Hedge Club.

Selon Terres Inovia, « les potentiels de rendements en protéagineux de printemps sont globalement bons, en particulier en féverole. Si de très bons rendements sont observés (supérieur à 60 q/ha), certaines parcelles décrochent également (inférieur à 20 q/ha), amenant sur une moyenne, bien meilleure que les années passées, mais hétérogène (35 q/ha en pois et 36-38 q/ha en féverole). Cette variabilité s’explique par différents facteurs techniques ».

Tourteaux

Progression des cours

Les prix des tourteaux sur les places hexagonales sont en hausse d’une semaine sur l’autre, dans le sillage des graines et du CBOT (fermeté du soja). La grève des dockers états-uniens limite les possibilités d’importations, et la baisse de l’euro face au dollar renchérit leur coût. Le marché physique français est très calme, acheteurs et vendeurs se montrant très prudents dans un contexte de forte volatilité. Notons que la prime non-OGM en soja régresse, pour des raisons techniques, pour atteindre 190 €/t d’octobre à janvier. Il s’agit en réalité d’une compensation de la flambée du conventionnel. La progression des valeurs en tournesol et en colza est moins marquée.

Issues de meunerie

Cours sans évolution sur le marché francilien

Les prix des issues de meunerie en région Île-de-France n’ont pas évolué entre le 24 septembre et le 1er octobre, exception faite du remoulage demi-blanc dont les cours baissent. On observe de fait des tensions sur la logistique de ce coproduit, en raison des travaux de récolte en betterave qui monopolisent les camions. Ainsi, les coûts de transport augmentant, le prix de la matière première tend à décroître pour rester compétitif face à ses concurrents.

En Bretagne, les prix du son fin farine ont perdu 2 €/t entre le 25 septembre et le 2 octobre, en raison d'un raison d'un réajustement technique. L'offre et la demande sont limitées. En départ Isère, les prix du son ont de nouveau progressé, gagnant 10 €/t d'une semaine sur l'autre, un intérêt acheteur apparaissant sur un marché peu vendeur. Dans le secteur de Marseille, les cotations sont reconduites, faute d'élément nouveau.

Coproduits de l’amidonnerie

Evolution contrastée des prix

Les cours des drêches de blé et de maïs ont cédé un peu de terrain dans l'ensemble entre le 25 septembre et le 2 octobre sur les places physiques hexagonales, conséquence d'un marché présentant un électrocardiogramme plat. Notons qu'à Gand, un léger renchérissement des valeurs est à signaler, conséquence de la baisse de l'euro face au dollar, qui accroît le coût des importations.

Les cours du corn gluten feed ont grimpé d'une semaine sur l'autre, dans le sillage des céréales et des tourteaux.

Coproduits laitiers

Légère hausse de la cotation en poudre de lactosérum

Le prix de la poudre de lait à destination de l'alimentation animale sur le marché physique français n'a pas évolué en disponible entre le 26 septembre et 3 octobre. Si les prix en Hollande et Allemagne se sont également avéré stable d'une semaine sur l'autre, la tendance est plutôt baissière en inter-négoce. En poudre de lactosérum à destination de l'alimentation animale, le cours en disponible sur le marché physique français a très légèrement progressé sur la période.

Farine de poisson

Baisse tarifaire de l’origine péruvienne

L'activité a été particulièrement importante la semaine dernière pour les farines de poisson péruviennes. Les producteurs ont baissé leur prix et les acheteurs chinois ont acheté en quantité.

Produits déshydratés

Baisse des cours en pulpe de betterave

Les prix de la luzerne déshydratée sur le marché physique français sont reconduits entre le 25 septembre et le 2 octobre. Ceux de la pulpe de betterave déshydratée se sont repliés de 5 €/t d'une semaine sur l'autre. Le marché est relativement calme.

Pailles et fourrages

Prix reconduits

Les prix des pailles et fourrages sur le marché physique français sont reconduits entre le 25 septembre et le 2 octobre. Le marché est très calme et stable en départ Sud-Est, et en général.

« Les surplus fourragers sont une ressource importante [pour la méthanisation] mais qui dépend fortement des stratégies des agriculteurs sur leur exploitation. »  Telle est l’une des conclusions de l’Étude de nouveaux gisements de biomasse végétale fermentescible, et des conditions de leur mobilisation pour la méthanisation, commandé par FranceAgriMer auprès de Solagro, association d’ingénierie, conseil et formation en énergie et environnement. Actuellement, si la production de fourrages (prairies et maïs ensilage) en France atteint près de 75 millions de tonnes de matière sèche par an (MtMS/an), pour une surface fourragère de 14 Mha (50 % de la SAU), les besoins des herbivores s’élèvent à près de 62 MtMS/an (dont 56 MtMS/an de matière sèche pour les seuls bovins), ce qui permet de dégage un surplus de l’ordre de 10 à 12 MtMS/an. Ce surplus est « incompressible » car nécessaire en tant que stock de report interannuel, pour pallier aux freintes, aux aléas climatiques et aux exportations (à l’exemple du foin de Crau). Cependant, en cas de décapitalisation, un potentiel de ressource méthanisable pourrait être dégager. « Une réduction de cheptel de 23 % pour les bovins lait et de 30 % pour les bovins viande [soit en suivant le même rythme de décapitalisation que celui observé sur la période 2020-2022] générerait une biomasse additionnelle accessible à la méthanisation (toutes choses égales par ailleurs) de l’ordre de près de 11,5 MtMS/an, se décomposant en 3,7 MtMS de maïs ensilage, 4,5 MtMS de foin (ou d’ensilage d’herbe) et 3,2 MtMS d’herbe prélevée

La rédaction

À surveiller

Soja

  • Avancée de la récolte aux États-Unis.
  • Attention au déficit hydrique au Brésil, qui ralentit les travaux d’emblavement.
  • Nouvelles prévisions de surfaces en Argentine.
  • Dynamique des exportations états-uniennes.

Colza

  • Suivi de l’escalade entre l’Iran et Israël, et impact sur les cours de pétrole.
  • Niveau de la récolte canadienne de canola.
  • État des cultures de colza en France, niveau des surfaces.
  • État des cultures de colza en Ukraine.

Tournesol

  • Suivi de l’effet des précipitations sur les récoltes françaises.
  • Échos de rendements en France.
  • Suivi de la récolte en Ukraine.
  • Niveau de l’huile de palme à la Bourse de Kuala Lumpur.

Kévin Cler

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