Assemblée générale du Snia
Fabricant d’aliments cherche protéines “alternatives”
Si la nutrition animale adhère à la montée en gamme, elle s’interroge sur la capacité de l’agriculture française à subvenir à ses besoins en bio et non OGM.
Si la nutrition animale adhère à la montée en gamme, elle s’interroge sur la capacité de l’agriculture française à subvenir à ses besoins en bio et non OGM.
Bio, local, nourris sans OGM, label, certifié… Les segmentations sont multiples en productions animales avec un même besoin : une nutrition animale spécifique qui doit, notamment, sécuriser ses apports de protéines. Car contrairement aux apports en énergie, cette fraction fait largement appel à l’importation même si la France est l’un des pays les moins dépendants dans l’UE. En effet, 52 % des apports protéiques totaux en nutrition animale sont hexagonaux, à comparer avec l’autonomie qui n’est que d’un tiers pour l’ensemble de l’UE.
Quelque 58 % des apports de protéines restent toutefois le fait des matières premières riches en protéines, en tête desquelles les tourteaux de soja suivis des tourteaux de colza et de tournesol, fourrages déshydratés, drêches de céréales et protéagineux contribuant dans une moindre mesure.
En 2028, l’approvisionnement en bio et non OGM pourrait atteindre 52 %
Selon Antoine Henrion, président de Terres Univia, qui intervenait à l’assemblée générale du Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale (Snia), le 17 mai à Rodez, les cinq principales filières animales françaises (volaille de chair, volaille de ponte, porc, bovin lait, bovin viande) pourraient au total multiplier par trois leur demande en alimentation alternative (bio et non OGM) dans les dix prochaines années.
Le bio resterait assez stable, aux alentours de 5 %. Ce secteur a, en effet, connu une belle croissance, puisque désormais la France produit 467 400 t d’aliments bio dans vingt-six usines, contre un tout petit peu plus de 300 000 t en 2015. Mais cette croissance devrait se calmer. La tendance sera plus à la relocalisation des approvisionnements d’où l’importance capitale du plan Protéines dans ce secteur.
Le plus gros des volumes deviendrait en fait non OGM. Actuellement, 183 usines sont certifiées Oqualim STNO, ce qui signifie qu’elles sont capables de garantir aux éleveurs le « nourri sans OGM (< 0,9 %) » ou le « issu d’animaux nourris sans OGM (0,9 %) » qui monte tant dans la filière Volailles que la filière Lait.
Mais il leur faudra des ressources : de 15 % actuellement, le segment non OGM pourrait en effet passer à 47 % dans dix ans avec une incertitude de taille : si l’ensemble des signes officiels de qualité se dirige vers du non OGM origine France, le secteur devrait trouver 19 % de ses ressources non OGM dans l’Hexagone. La charte Soja de France n’y suffira pas.