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Transition énergétique
Des solutions existantes et à venir pour verdir la flotte fluviale

Face à un cadre de plus en plus strict en termes d’émissions polluantes, des technologies existent pour améliorer l’efficacité environnementale des systèmes de propulsion des bateaux.

© VNF/Didier Gauducheau

« Il va falloir progresser par étapes pour atteindre le zéro émission au plus tard en 2050 », a déclaré Didier Léandri, président délégué général des Entreprises fluviales de France, à l’occasion du webinaire, organisé par Voie navigables de France (VNF) le 31 mars et intitulé « Les solutions technologiques disponibles pour le verdissement de la flotte fluviale ». Un avis partagé par Thierry Guimbaud, directeur général de VNF : « Les objectifs à 2030 et à 2050 peuvent faire peur, d’où l’importance de marquer des jalons, des bornes, et de communiquer dessus. »

Une réglementation ambitieuse  

Dans le cadre de la déclaration signée à Mannheim, le 17 octobre 2018, les Etats membres de la commission centrale pour la navigation du Rhin (CCNR - Allemagne, Belgique, France, Pays-Bas et Suisse) se sont engagés à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et les émissions polluantes de 35 % d’ici 2035 (par rapport à 2015) et mettre un terme – « autant que possible » – à ces émissions d’ici 2050, rappelle Thomas Royal, chef du développement économique du transport fluvial et des ports intérieurs au ministère de la Transition écologique.

Un système de label pour la protection de l’environnement et du climat dans la navigation intérieure est en préparation à l’échelle de l’UE « pour une mise en œuvre envisagée en 2023 », ajoute-t-il.

Une progression par étapes

En plus de la conduite économe, la limitation des émissions de GES et de polluants passera, à court terme, par l’utilisation du GNL (gaz naturel liquéfié), d’agrocarburants - comme l’Oleo100 (cf. encadré) et le HVO (huile végétale hydrogénée) – ou autres carburants de synthèse, tel le GTL (gas-to-liquid) d’un coût à peine plus élevé (+0,03 €/l) que le GNR (gazole non-routier). Pour accompagner le développement de carburants alternatifs dans la vallée de la Seine, VNF, Haropa, GRTgaz et la Banque des Territoires ont signé une convention de partenariat de vingt-quatre mois pour faire émerger une cohérence d’avitaillement en bord de voie d’eau.

Avant de passer au tout électrique, à moyen terme, une alternative est « l’hybridation des moteurs (thermique et électrique) qui présente l’avantage de la modularité », explique Didier Léandri.

A plus long terme, le développement de l’hydrogène permettra d’atteindre le zéro émission.

Un soutien nécessaire des pouvoirs publics

Si les solutions technologiques existent ou sont en cours de développement, l’aspect financier est primordial pour les professionnels du transport fluvial. « Nous souhaitons la neutralité économique par rapport aux solutions traditionnelles », insiste Didier Léandri.

Si la baisse des coûts de production des nouveaux systèmes de motorisation passera par le passage de l’élaboration de prototypes à leur industrialisation, les fabricants « ont besoin du soutien des pouvoirs publics », souligne Mickaël Matrat, chef de projet Carburants à l’IFP Energies nouvelles.

Les atouts écologiques de l'Oleo100

La société La Compagnie fluviale de transport (CFT), filiale de Sogestran, est le premier transporteur fluvial à choisir Oleo100, une énergie 100 % végétale produite à partir de colza par Saipol et jusqu’ici proposée aux flottes captives de poids lourds routiers. Le premier chargement sur l’automoteur « Sandre », choisi pour son activité au cœur de Paris, s’est effectué le 29 mai 2020 pour une expérience d’une durée de six mois. Ce test a permis de mettre en évidence « une baisse des émissions de CO2 entre 60 % et 75 %, et une division par quatre des émissions de particules fines », résume Matthieu Blanc, directeur Métier fluvial à La Compagnie fluviale de transport.

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