Aller au contenu principal

Décarbonation - Les fabricants d’aliments pour animaux réduisent leur empreinte environnementale

Réduire l’impact environnemental des sites industriels de la nutrition animale est un des leviers d’actions pour réduire l’empreinte carbone des productions animales sans réduire le cheptel, rappellent les intervenants du O’Congrès de Tecaliman qui se tenait à Pont-Péant (Ille-et-Vilaine) en amont du salon Space de Rennes. 

Parmi les postes d’économie d’énergie, les transports sont sous les feux de la rampe.
© Yanne Boloh

Le maintien de l’élevage, gage de pérennité de l’industrie de l’alimentation animale, sera facilité par l’efficience environnementale de toute la filière, résume Franck Ducatel, président de Tecaliman. Il intervenait lors du O’Congrès du Centre technique de la nutrition animale, lundi 15 septembre, la veille du salon Space de Rennes. « Les formules d’aliments de demain seront différentes car les matières premières changent. Cela impactera aussi le fonctionnement des usines », résume Fabrice Putier, directeur du centre technique. 

Lire aussi : Space 2024 - La baisse des fabrications d'aliments pour animaux est moins marquée cette année qu'en 2023

Economies d'énergie

Toute l’industrie cherche à réduire dans le même temps sa facture énergétique après l’explosion des cours en 2022. L’observatoire de la performance énergétique, géré par Tecaliman permet aux adhérents de comparer leurs performances par rapport à un panel d’usines en tout anonymat et de déterminer les axes de progrès.

Les économies d’énergie vont de pair avec la décarbonation, notamment dans les chaufferies vapeur avec différents leviers, de l’installation d’un bruleur modulant à la régulation de l’oxygène en passant par l’installation d’un économiseur et d’un condenseur sur les fumées. L’instrumentation (comptage vapeur, gaz, eau) est obligatoire dans ce dernier cas et bénéficie d’une prime CEE (Certificat d'économie d'énergie) si elle est associée à un contrat d’entretien. 

La recherche des fuites constitue aussi un réel levier d’économie. Premier poste de consommation d’énergie dans l’usine avec 44 % du coût de fabrication, la granulation a été regardée de près durant la crise énergétique. Mais ses avantages (réduction de la masse volumique, des transferts inter-lots et de démélange, amélioration de la qualité sanitaire et de la digestibilité, …) lui conservent tous ses intérêts. 

Autre poste d’économie d’énergie, les transports sont également sous les feux de la rampe, que ce soit via leurs carburants ou l’optimisation dont la demande récurrente de la profession pour le passage du poids total en charge de 32 à 35 t pour les camions porteurs à 4 essieux.

Emissions de CO2

Par ailleurs, la règlementation encadre de plus en plus l’expression des actions entreprises, que ce soit l’étiquetage environnemental ou la diffusion des informations sur la durabilité. « Les demandes en matière de RSE progressent extrêmement vite avec notamment l’exigence des rapports CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) applicable depuis le 1er janvier 2024 et donc à remplir dès cette année », détaille Stéphane Landreau directeur Vifs LDC Amont. 

La première question reste la mesure des impacts et leur reporting (support de communication). L’idée générale reste de déterminer comment il est possible de s’améliorer et « surtout de ne pas opposer une viande à une autre », poursuit le responsable. 

Pour les filières animales, l’alimentation des animaux et, plus particulièrement les matières premières qui la compose, constitue le premier poste d’émission. « Un porc au portail de la ferme représente autour de 3 kg de CO2 équivalent par kilogramme de poids vif », ajoute Clément Mauboussin, responsable environnement de la Cooperl. Outre la réduction de l’impact carbone possible via l’aliment (par exemple jusqu’à -10 % avec des matières premières moins impactantes), l’évacuation des déjections fréquente (moins de 4 heures après leur émission) combinée à la méthanisation peut ainsi réduire de 20 à 25 %  les émissions de méthane. Autre exemple, une volaille conventionnelle représente autour de 2,569 kg de CO2/kg de poids vif à la sortie de la ferme dont 75 % liés à l’aliment. Là encore, ses matières premières jouent un rôle prédominant. 

Mais les usines peuvent aussi agir même si au final elles ne représentent, en tant que site industriel 0,7 % des émissions d’un kilogramme d’aliment ou 0,3 % des émissions pour un kilogramme de poulet. « Les 8 sites de nutrition animale de LDC, qui produisent environ 1 Mt d’aliments, représentent 9629 t de CO2. Pour autant, c’est un élément qui permet d’embarquer les équipes sur le sujet du bas carbone. Nous sommes en train de finaliser la rédaction de notre politique environnementale, mais l’objectif est déjà de réduire de 3,5% par an ce qui représente -40 % entre 2022, quand nous avons engagé toutes les mesures, et 2035 », explique Stéphane Landreau. Tout y contribue, l’optimisation des process, les investissements dans les usines, la substitution des matières premières mais aussi le travail avec les éleveurs soutenu avec le financement des audits CAP'2ER (Calcul automatisé des performances environnementales en élevage de ruminants). 

Lire aussi : Tecaliman élargit ses services à tous les grains

Les plus lus

Engrais chimique en granulé
Marché des engrais : demande encore timorée et prix en repli

Dans un contexte de cours du blé français au plus bas et des trésoreries affectées dans les fermes, l'activité est limitée.

La main d'une personne avec une poignée de blé au dessus d'un tas de blé.
Récolte 2025 : une bonne qualité des blés français et des exportations tirées par le Maroc

À l’issue de son conseil spécialisée de la rentrée le 17 septembre, FranceAgriMer a présenté la mise à jour de ses…

Antoine Hacard, président de La Coopération agricole - Métiers du grain et Catherine Matt, directrice
La profession céréalière se réjouit de la levée des taxes sur les importations d'engrais états-uniens

L’AGPB et La Coopération agricole – Métiers du grain s’inquiètent de la remontée des prix des engrais depuis le printemps, et…

FranceAgriMer atténue la lourdeur des bilans français des céréales

L’Établissement public a abaissé sa prévision de stocks finaux pour 2025-2026 en blé tendre, orge et maïs grain. Les…

Culture de soja.
La profession agricole veut profiter du nouveau report du RDUE pour le simplifier

Pour la seconde fois, la Commission européenne propose de reporter d’un an l’entrée en application de la RDUE, la…

Graphique prix blé orge maïs France du 25 septembre 2025
Marché des céréales du 25 septembre 2025 - Les prix du blé tendre se maintiennent au-dessus des 190 €/t sur Euronext

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 24 et le 25 septembre 2025, expliquée par La Dépêche-Le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne