CIC : offre et demande mondiales 2005/06

Dans son dernier rapport paru le 29 septembre, le Conseil international des céréales (CIC) indique que les moissons étant désormais réalisées dans la plupart des pays de l’hémisphère Nord, la production mondiale de blé en 2005 est estimée à 609 Mt, soit 14 Mt de moins que le record de 2004.
Blé : baisse des prévisions
Les prévisions perdent 1 Mt par rapport au mois dernier, les réductions apportées aux chiffres de l’Union européenne, des Etats-Unis et de l’Argentine faisant plus qu’absorber les augmentations formulées pour la CEI et le Canada. Les conditions humides de la moisson ont abaissé la qualité du grain en Europe et au Canada et elles se solderont par de grosses disponibilités en blé fourrager. La récolte australienne va bénéficier de pluies opportunes mais une contraction marquée des superficies en Argentine fait craindre une baisse substantielle de la production.
La consommation mondiale de blé en 2005/2006 est estimée à 615 Mt, 2 Mt de plus que le mois dernier et une hausse de 2 Mt sur l’année précédente. L’utilisation dans l’alimentation humaine en Inde devrait être sensiblement plus forte qu’en 2004/2005 et l’on s’attend à un redressement de la production de farine aux Etats-Unis. Des disponibilités de blé de qualité moindre à prix compétitif vont doper l’utilisation de blé dans l’alimentation animale au sein de l’Union européenne.
Les échanges mondiaux de blé en 2005/2006 sont estimés à 109 Mt, comparables à l’an dernier et en hausse de 1 Mt sur le mois précédent. Les estimations d’importations pour l’Irak, le Nigeria et les Etats-Unis ont été révisées à la hausse. Les exportations américaines sont encore estimées à 26,5 Mt, avec un recentrage de la demande de blés de printemps sur les blés Hard Red Winter pour des considérations de qualité. Les prévisions d’exportations de l’Argentine sont plus faibles mais de bonnes moissons vont doper les ventes depuis le bassin de la mer Noire.
Les prévisions de stocks dans les cinq principaux pays exportateurs à la fin de 2005/2006 sont rognées de 1 Mt par rapport au mois dernier et passent à 51 Mt, en baisse de 2 Mt sur l’année précédente.
Les semis des cultures 2006 sont en cours dans l'hémisphère Nord. Le temps sec pourrait affecter les perspectives du blé d’hiver aux Etats-Unis et en certains points de la CEI, mais les conditions humides en Europe centrale et orientale ont retardé les semis.
Maïs : estimations en augmentation
Les nouvelles prévisions de production de maïs pour 2005 du CIC, se montent à 666 Mt, 4 Mt de plus que le mois dernier, principalement du fait des meilleures perspectives avancées pour les Etats-Unis, où l’endommagement des cultures par les ouragans a été somme toute modeste. La Chine reste bien placée pour rentrer une autre imposante récolte après de bonnes pluies. Les basses températures et des sols assoiffés entravent les semis en Argentine, où les agriculteurs pourraient donner la préférence au soja. La faiblesse des prix découragent les semis en Afrique du Sud.
La consommation mondiale de maïs en 2005/2006 est désormais estimée à 667 Mt, 2 Mt de plus que les prévisions antérieures. Suite à une nouvelle importante récolte, l’utilisation de maïs dans l’alimentation animale aux Etats-Unis (148 Mt) restera élevée, tandis qu’un volume record de 73 Mt sera destiné à l'alimentation humaine et aux usages industriels, dont la moitié pour la fabrication d'éthanol. La précarité des disponibilités va saper la part du maïs dans l’alimentation animale au sein de l’UE à raison de 5 Mt par rapport à l’an dernier.
Le total des échanges de maïs en 2005/2006 devrait augmenter à 77 Mt, avec en particulier une vive demande en provenance de l’Amérique latine. En Asie Pacifique, les problèmes liés à la santé animale, notamment la grippe aviaire, continuent de comprimer les besoins d’importations de céréales fourragères. Les exportations américaines devraient grimper de 7 Mt pour atteindre 53 Mt en 2005/2006. Les expéditions argentines vont bon train du fait de la concurrence réduite de la Chine.
La hausse des estimations de production américaine se retrouve dans une hausse des projections de stocks de maïs à 53 Mt à la fin de 2005/2006, soit seulement 2 Mt de moins que l’an dernier.
Orge : sans changement
Les totaux mondiaux concernant la production, l’utilisation, les échanges et les stocks 2005/2006 sont tous inchangés par rapport aux prévisions du mois d’août.
La production est placée à 137 Mt, soit 15 Mt de moins que l’an dernier. Le temps humide au Canada et dans l’UE a réduit la quantité d’orge propre à un usage brassicole. On s’attend à une importante récolte et de qualité en Russie et en Australie. Le total de la consommation d’orge est estimé à 141 Mt. L’utilisation dans l’alimentation animale sera moindre qu’en 2004/2005 en raison de la baisse de la production et d’une concurrence accrue exercée par les autres céréales. Les échanges mondiaux sont estimés à 17 Mt, niveau identique à l’an dernier, car une hausse des importations d’orge brassicole par la Russie et un accroissement des importations d'orge fourragère par l'Afrique du Nord compensent une réduction des achats du Proche-Orient asiatique. Le total des stocks est projeté à 23 Mt, 4 Mt de moins qu’en fin 2004/2005.