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Blé : une agence remplace le Gasc pour les importations égyptiennes

Le Gasc (General Authority for Supply Commodities) est en charge des importations égyptiennes de matières premières alimentaires depuis des décennies.

Le drapeau égyptien.
Concernant les importations égyptiennes de matières premières agroalimentaires, le Gasc sera remplacé par l'agence Mostakbal Misr, d'après Reuters.
© TheDigitalArtist-Pixabay

Le média Reuters avait annoncé le 6 décembre 2024 que l'agence Mostakbal Misr, dépendant de l'armée égyptienne, remplacerait le Gasc (General Authority for Supply Commodities) concernant les achats nationaux de matières premières agricoles (blé, huiles, etc.). Le lendemain, l'agence Interfax a rapporté que le syndicat représentant les producteurs et les exportateurs russes de céréales, la Rusgrain Union, a bel et bien reçu une notification officielle de cette évolution de la part des autorités égyptiennes.

Lire aussi : Moins de blé dans le pain : comment l’Égypte compte réduire ses importations ?

Rappelons que l'agence Mostakbal Misr, créée en 2022 par décret présidentiel, avait à l'origine pour mission de remettre en état des terres cultivables. Mais depuis, son mandat s’est élargi, pour inclure des secteurs clés de l’économie nationale, explique Reuters.

L'Agence Mostakbal Misr espère recourir davantage aux achats directs

Une lettre acquise par le média, adressée à la ministre de l'Agriculture russe Oksana Lutest, indique que l’organisme Mostakbal Misr est devenu le responsable exclusif des importations égyptiennes de produits alimentaires. Le document stipule également qu'il prévoit de recourir aux achats directs, parallèlement aux appels d’offres internationaux, afin de rationaliser les coûts.

Des traders de céréales circonspects

L'agence Mostakbal Misr s'était déjà immiscée dans des achats égyptiens de grains par le passé. Des traders avaient témoigné au média leurs préoccupations quant à ses capacités à remplir les missions du Gasc, en charge des importations nationales depuis des décennies. Ils craignent en effet que l'institution ne dispose ni de l'expérience, ni des moyens financiers nécessaires. 

La lettre acquise par Reuters tente de rassurer sur ce point : « Le ministère de l’Approvisionnement garantit que l’agence a la capacité financière d’honorer tous les engagements découlant des appels d’offres et des achats directs ». Un trader anonyme répond au média que « sur le long terme, la nouvelle organisation aura sans doute les moyens de ses ambitions. À court terme en revanche, il y aura peut-être des difficultés. (...) Les conditions du Gasc pour les appels d’offres internationaux ont été établies au fil de nombreuses années. On leur fait confiance et ce n’est que lorsqu’il y a la confiance suffisante que l’on peut faire de gros achats, avec plusieurs millions de dollars en jeu ».

« Sur le long terme, la nouvelle organisation aura sans doute les moyens de ses ambitions. À court terme en revanche, il y aura peut-être des difficultés. (...) Les conditions du Gasc pour les appels d’offres internationaux ont été établies au fil de nombreuses années. On leur fait confiance et ce n’est que lorsqu’il y a la confiance suffisante que l’on peut faire de gros achats, avec plusieurs millions de dollars en jeu », selon un trader anonyme.

Les opérateurs russes font officiellement le deuil du Gasc

De son côté, le syndicat Rusgrain Union a déclaré à Interfax, via son dirigeant Eduard Zernin, que « désormais, nous pouvons certainement parler de la fin de l’ère du Gasc, jusqu’à récemment le plus grand importateur de blé et d’autres produits agricoles de base ». Il ajoute espérer que la nouvelle agence Mostakbal Misr « ne se contentera pas de prendre comme base l’expérience accumulée du Gasc, mais l’améliorera également, en tenant compte des capacités et des technologies d’aujourd’hui ».

« Désormais, nous pouvons certainement parler de la fin de l’ère du Gasc », déclare à Interfax Eduard Zernin, dirigeant de la Rusgrain Union.

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