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Nutrition animale : Afyren propose des acides organiques biosourcés

Afyren, spécialiste de la production par fermentation de biomolécules issues de la valorisation de la biomasse non alimentaire, annonçait, le 12 mai, la signature d’un contrat stratégique avec un fabricant d’aliments pour animaux européen pour la fourniture d’un acide organique issu de son usine Afyren Neoxy, implantée à Saint-Avold près de Metz (Moselle).

La première usine d’Afyren , baptisée Afyren Neoxy et implantée à Saint-Avold près de Metz (Moselle), est focalisée sur les coproduits sucriers.
© Afyren

Le contenu des contrats signés avec les fabricants d’aliments pour animaux européens, dont Afyren souhaite conserver l’anonymat, n’est pas communiqué pour des raisons de confidentialité de la part des deux partenaires. Nicolas Sordet, directeur général d’Afyren, précise seulement que l’entreprise est capable de produire sept molécules organiques différentes, dont trois sont destinées à l’alimentation animale.

Il s’agit principalement, dans l’ordre croissant du nombre d’atomes composant la chaîne carbonée, de l’acide acétique, l’acide propionique, l’acide butyrique, l’acide valérique et l’acide caproïque. Si elles peuvent être produites à partir de produits pétroliers, Afyren se distingue dans le fait qu’elles sont biosourcées. Elles sont synthétisées par fermentation à partir de coproduits de l’industrie sucrière, à savoir la mélasse et la pulpe de betterave. Mais l’entreprise n’exclut pas à l’avenir d’utiliser des coproduits issues de céréales.

Si la première usine, baptisée Afyren Neoxy et implantée à Saint-Avold près de Metz (Moselle), est focalisée sur les coproduits sucriers, le process des prochaines unités de production peut s’adapter à d’autres types de biomasse. « C’est une de nos forces ! », s’exclame Nicolas Sordet, directeur général d’Afyren.

Une première usine en ordre de marche, deux autres dans les tuyaux

La première usine d’Afyren est située dans le Grand Est, soit à l’épicentre des productions sucrières française et allemande. Sa capacité de production, « industrielle », s’élève à 16 000 t/an de molécules biosourcées et un volume comparable d’engrais. Elle permet de desservir la clientèle européenne. Les deuxième et troisième usines, en cours de réflexion, seront situées aux Etats-Unis et en Asie, pour se rapprocher des clients non européens. Dotées d’une capacité de production comprise entre 16 000 t et 32 000 t, elles devraient démarrer, respectivement, fin 2024 et courant 2025. Le tout dans l’objectif d’atteindre leur pleine capacité de production en 2027, sur un marché en croissance.

Des molécules biosourcées à faible empreinte carbone

Les molécules biosourcées, au même titre que leurs homologues issues du pétrole, sont assimilables par l’ensemble des espèces d’animaux d’élevage, avec des performances techniques identiques. La différence provient de la démarche de sourcing, qui induit une moindre utilisation d’eau et des émissions de CO2 divisées par cinq (-82 à -83 % par rapport aux mêmes molécules pétrosourcées, selon l’Analyse du cycle de vie ou ACV), sans oublier un retour au sol des résidus de fermentation sous forme d’engrais.

L’utilisation de molécules biosourcées entre dans une logique d’économie circulaire et de production durable bas carbone. Des sujets, comme la politique du carbone vert, peuvent devenir de véritables problématiques dans un avenir proche pour les entreprises. « Utiliser les acides organiques d’Afyren, plutôt que des molécules pétrosourcées, prend alors tout son », insiste Nicolas Sordet. Ainsi, les fabricants d’aliments pour animaux peuvent « trouver du sens à utiliser des molécules biosourcées, et non pétrosourcées ». De fait, le réchauffement climatique constitue un « enjeu énorme pour le secteur agricole et les produits d’Afyren représentent une solution qui peut aider l’agriculture à réduire son empreinte carbone ».

Répondant à la logique de production bas carbone, l’approvisionnement en biomasse s’effectue dans un rayon de collecte d’une centaine de kilomètres autour de l’usine en moyenne (jusqu’à 300 km ponctuellement), afin de limiter les émissions de CO2. Même démarche intellectuelle concernant la livraison des clients : l’usine de Saint-Avold commercialise ses produits en Europe.

Des acides organiques durables compétitifs

En termes de coût de production, si Afyren achète sa biomasse - matières premières agricoles également utilisées en nutrition animale - au prix de marché, l’entreprise a construit son activité dans l’objectif d’être compétitif par rapport aux produits de l’industrie pétrolière, tout en apportant quelque chose de plus : une démarche bas carbone. Et ce, même si « certains clients sont prêts à payer plus cher des molécules biosourcées », car cela correspond à leur philosophie d’entreprise.

Afyren contractualise sur le long terme ses achats de coproduits avec ses fournisseurs, afin d’avoir de la visibilité et une certaine stabilité dans son approvisionnement en matières premières. Outre les critères standards de commercialisation de la mélasse et de la pulpe de betterave, Afyren exige des coproduits non OGM et tracés, deux critères incontournables dans certaines réglementations en alimentations humaine et animale.

Un chiffre d’affaires en devenir

Si Afyren n’a pas de chiffre d’affaires en tant que société pour 2021, l’entreprise n’a pas d’objectif en la matière pour 2022. Pour rappel, le site de Saint-Avold, dont les travaux se sont terminés début 2022, a démarré son activité fin mars et vise la livraison de ses premières productions dans le courant de l’année. « L’usine devrait générer un chiffre d’affaires de 35 M€ quand elle atteindra sa pleine capacité de production. »

« L’introduction d’Afyren en bourse [le 1er octobre 2021 sur Euronext Growth à Paris] s’est bien passée puisqu’elle nous a permis de récolter 70 M€ », se réjouit Nicolas Sordet. Et d’ajouter : « Cette somme doit nous permettre, en premier lieu, de payer nos charges d’exploitation jusqu’à ce que l’entreprise soit rentable et, en second lieu, de financer nos deux prochaines usines ».

En termes de R&D, Afyren travaille à la production d’autres molécules complémentaires à destination de la nutrition animale, qui représente un secteur important pour l’entreprise. « Mais les recherches en la matière ne sont pas assez avancées pour pouvoir communiquer dessus », précise Nicolas Sordet.

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