Politique agricole
800 mesures publiques en soutien de l'agriculture décidées afin de lutter contre la Covid-19, selon l'OCDE!
L'Organisation de Coopération et de développement économique (OCDE) a étudié l'efficacité des politiques agricoles dans 54 pays. Les pays ont réalisé de gros efforts pour soutenir l'agriculture en période de pandémie de Covid-19.
L'Organisation de Coopération et de développement économique (OCDE) a étudié l'efficacité des politiques agricoles dans 54 pays. Les pays ont réalisé de gros efforts pour soutenir l'agriculture en période de pandémie de Covid-19.
Les gouvernements des pays n'ont pas ménagé leurs efforts afin de soutenir leur secteur agricole et permettre l'alimentation de leurs populations dans les meilleures conditions possibles en pleine pandémie de Covid-19, explique l'OCDE (Organisation de Coopération et de développement économique). Selon un rapport annuel publié le 22 juin sur le suivi et l'évaluation des politiques agricoles , "ce ne sont pas moins de 800 mesures gouvernementales qui ont été mises en place afin de répondre aux défis imposés par la pandémie", au sein des 54 pays étudiés.
Dans le détail, un peu moins de 70% de ces mesures ont visé à contenir les effets de la crise sanitaire sur les acteurs du secteur agricole/alimentaire, et devraient progressivement disparaître à mesure que la pandémie s'éloigne, rapporte l'OCDE.
Environ 20% des soutiens publics ont représenté des mesures d'urgence destinées à contenir la pandémie et à maintenir les chaînes d’approvisionnement alimentaires et agricoles.
Enfin, les 10% des aides publiques décidées restantes sont des mesures amenées à se maintenir même après la fin de la crise, permettant d'améliorer la résilience du secteur agricole à long terme.
L'OCDE réclame davantage d'investissements publics dans l'innovation agricole
Toutefois, l'organisation internationale déplore le fait que 11% des nouvelles mesures décidées sont "susceptibles de fausser les marchés ou de nuire à l’environnement". L'OCDE fait notamment référence aux restrictions aux exportations, notamment de céréales au départ de la Russie.
De manière globale, l'OCDE estime que le "soutien public à l’agriculture contribue peu à l’innovation, mais beaucoup aux distorsions". Elle estime que les 54 pays étudiés "ont consacré en moyenne 720 milliards de dollars par an au soutien du secteur agricole durant la période 2018-20", dont plus d'un tiers, soit 272 milliards de dollars, "a pris la forme d'interventions sur les prix de marché et a donc été financé par les consommateurs au travers de prix plus élevés, tandis que la part restante (447 milliards USD) a été constituée de transferts budgétaires à la charge des contribuables".
L'OCDE critique le fait que seulement "6% des transferts budgétaires (26 milliards de dollars par an) ont concerné des systèmes d'innovation agricole dont le rendement social est pourtant considérable. Les investissements dans l’innovation, la biosécurité et les infrastructures n’ont représenté que 76 milliards USD ou 17 % des transferts à l’agriculture, alors qu’ils sont potentiellement un important vecteur de croissance de la productivité et d’amélioration de la résilience – leviers essentiels pour assurer la sécurité alimentaire, des moyens de subsistance viables et une utilisation durable des ressources".
Bilan : "sur six dollars de soutien budgétaire consacrés à l’agriculture dans le monde, un seul est dépensé de telle manière qu’il favorise avec efficacité une amélioration durable de la productivité et la résilience de l’agriculture", a commenté dans un communiqué de presse Marion Jansen, Directrice de la Direction des échanges et de l’agriculture de l’OCDE. Cette dernière recommande donc, une fois la pandémie de Covid-19 passée, d'accroître l'action des gouvernements sur l'innovation.