Le tracteur Kubota M6121 est dérivé de la gamme M7002, avec un équipement typé manutention. Visant les exploitations de polyculture-élevage, ce modèle se démarque des M7002 par quelques détails techniques pour un positionnement prix inférieur. Il reçoit ainsi un relevage arrière moins puissant (de série) et un pont avant de plus faible capacité. Il conserve en revanche le moteur Kubota 4 cylindres 6,1 l de 115 ch (130 ch maxi et 150 avec boost à la prise de force et au-dessus de 20 km/h) et la transmission semi-powershift à cinq gammes et six rapports sous charge. Le M6121 est équipé d’usine avec un chargeur frontal à parallélogramme hydraulique LK2100H, issu d’un accord avec le spécialiste MX. Celui-ci s’accompagne d’un joystick intégré à la console de droite. Pour assurer de bonnes performances au chargeur, le tracteur bénéficie en série d’un circuit hydraulique load sensing 110 l/min. En cabine, le constructeur mise sur la simplicité des commandes en ne proposant ni terminal, ni accoudoir multifonction. Les distributeurs profitent de commandes mécaniques et les automatismes se cantonnent à la transmission.
Les conditions du test
Réalisé sur la deuxième quinzaine de mai, l’essai du Kubota a profité de la météo clémente en multipliant les travaux. Au travail du sol, le tracteur a été attelé à un lourd déchaumeur porté à trois rangées de dents de 4,50 m, ainsi qu’à une herse rotative et une fraise de 3 m. Il a également fait ses preuves à la fenaison avec trois outils : une faucheuse portée de 3,50 m, une faneuse 8 toupies et un andaineur à 2 rotors. Enfin, le chargeur a permis de manipuler des balles sur la cour de ferme.
Les plus
Capacité de traction
Moteur coupleux
Simplicité des commandes
Visibilité
Les moins
Automatisme de transmission
Implantation du joystick
Accès à la jauge à huile
Hauteur de cabine
Au travail « Le gros 4 cylindres a de la ressource »
Avec le déchaumeur à dents planté à 12-15 cm dans une prairie tassée par les vaches cet hiver, le tracteur avance à 8-8,5 km/h. Lesté d’une masse de 1,5 t sur le relevage avant, ce gros 4 cylindres offre une bonne capacité de traction. Dans les passages les plus durs, le moteur coupleux tient la charge. Attention toutefois aux passages de gammes qui coupent l’élan du tracteur. Heureusement, le bon étagement des rapports permet de les éviter. Pour les travaux plus faciles, à la herse rotative et à la fraise, le moteur est très à l’aise, y compris en sélectionnant la 540 Eco avec la fraise.
À la fenaison, le Kubota n’a pas besoin de faire étalage de sa puissance. Le régime économique de prise de force est de mise, nous permettant d’abaisser le régime moteur jusqu’à 1 100-1 200 tr/min avec la faneuse. On profite du confort délivré par la cabine et le pont avant suspendus. Ce confort de conduite se retrouve sur la route, où l’on atteint rapidement les 50 km/h, grâce à la vigueur du moteur. Que ce soit au champ ou au transport, nous n’avons pas été convaincus par l’automatisme de la transmission. Outre les deux modes champ et route, le premier n’assurant pas le passage des gammes, on peut ajuster la chute de régime moteur. Mais il manque un réglage de la progressivité du passage des rapports, qui n’est pas assez souple à notre goût. On a préféré rester en manuel.
Au chargeur, le circuit hydraulique load sensing assure des mouvements rapides. La visibilité est très bonne, tout comme la maniabilité, vu la taille de l’engin. En revanche, la hauteur de la cabine est limitante pour l’accès aux bâtiments. Habitués des chargeurs MX, nous ne sommes pas dépaysés. Même si les capacités du chargeur sont largement suffisantes, il est dommage que Kubota ne propose pas le choix d’un second modèle supérieur de la gamme MX, qui permettrait de lever encore plus haut.
L’attelage arrière inspire confiance. Le relevage aux bras assez longs soulève très facilement le lourd déchaumeur à dents. Les trois distributeurs hydrauliques sont placés un peu trop en retrait pour les outils qui ont des flexibles courts. À l’avant, le relevage est bien intégré, mais il lui manque des commandes de levée/descente.
Fiche Technique
Moteur
• Puissance nominale (97/68EC) sans/avec boost : 115/135 ch à 2 100 tr/min
• Puissance maxi (97/68EC) sans/avec boost : 130/150 ch à 1 900 tr/min
• Couple maxi : 600 Nm à 1 500 tr/min
• Cylindrée : 6 124 cm3
• Norme et système de dépollution : Stage IV avec EGR, DOC, FAP et SCR
• Capacité d’huile du moteur : 22 l
• Intervalle de vidange : 500 h
Transmission
• Type : Semi-powershift à 6 rapports sous charge (3 en marche arrière) et 5 gammes robotisées
• Nombre de rapports (AV/AR) : 30/15
• Nombre de rapports entre 4 et 15 km/h : 15
• Régime moteur à 40 km/h : 1 525 tr/min
• Régimes de prise de force et régimes moteur correspondants : 540/540E/1000/1000E à 2 005/1 608/1 995/1 600 tr/min
Circuit hydraulique
• Type, débit, pression : load sensing, pompe à cylindrée variable
110 l/min à 200 bars
• Volume d’huile hydraulique exportable : 40 l
• Nombre de distributeurs : 3 méca arrière
Relevage
• Capacité aux rotules sur toute la course (AV/AR) : 3 900/7 500 kg (9 400 en option)
Dimensions
• Capacité du réservoir (GNR/AdBlue) : 330/38 l
• Hauteur hors tout : 3,03 m
• Empattement : 2,72 cm
• Rayon de braquage : 5,30 m
• Poids à vide : 6 800 kg
• PTAC : 11 500 kg
• Monte pneumatique du modèle essayé : 580/70R 38 et 480/70 R28
Prix catalogue au 01/07/19 (tracteur + chargeur) : 113 002 euros HT
En cabine « On est rapidement à l’aise »
La cabine à quatre montants offre une bonne visibilité sur l’avant et les côtés. Le grand pare-brise, complété par le petit toit vitré, est appréciable au chargeur. En revanche, l’emplacement très reculé du grand pare-soleil est à revoir. Le volume de l’habitacle est bien valorisé avec un siège passager confortable en similicuir, comme le siège conducteur. C’est un avantage pour le nettoyage. Les espaces de rangements ne sont pas très nombreux. La climatisation manuelle est efficace, mais un peu bruyante à pleine puissance. Ça gâche un peu la bonne insonorisation de la cabine.
L’essentiel des commandes est regroupé sur la console de droite, y compris celles de la clim et le poste radio. Le code couleur et la répartition logique des commandes rendent la prise en main très rapide. L’ergonomie est bonne, mis à part l’implantation du monolevier du chargeur, qui est trop décalé sur la droite pour avoir une position confortable. Il serait mieux placé en bout d’accoudoir. Pour le reste, le levier de transmission - avec des boutons pour l’inverseur, les gammes et le mode auto - est agréable à manier. Il pilote également le relevage. On apprécie les deux régimes moteur mémorisables. Vu la polyvalence du tracteur, des réglages plus fouillés de la transmission et un automatisme de prise de force pourraient se justifier.
Le tableau de bord fait également dans la simplicité. Son écran central affiche les informations essentielles, la navigation dans les menus s’effectuant depuis trois boutons regroupés avec les commandes de phares de travail, en dessous du tableau de bord. À ce sujet, on peut s’étonner que le tracteur soit beaucoup mieux doté à l’avant, qu’à l’arrière où l’on trouve seulement deux projecteurs sous le toit de cabine. À la base de la colonne de direction, les boutons pour la gestion du FAP et celui des warnings ne sont pas idéalement positionnés, tout comme celui du coupe-batterie, qui ne se voit pas au premier coup d’œil. La commande d’inverseur est agréable à manier, malgré un commodo un peu trop rapproché.
Entretien « Un chargeur pas gênant, sauf pour la jauge »
À l’avant du moteur, une fois le grand capot soulevé, on accède directement au filtre à air, qui est devant les radiateurs. Ces derniers se déploient à l’aide de vérins à gaz, mais l’espace entre eux n’est pas énorme pour les souffler complètement. L’adaptation du chargeur est bien intégrée, facilitant l’accès aux filtres à huile et à gazole à droite du moteur. Une exception toutefois de l’autre côté du moteur, la jauge à huile est plus difficilement atteignable. Au niveau du marchepied de droite, on profite d’une vue directe sur le bol décanteur à gazole. Située sous le catalyseur SCR, la batterie est bien protégée dans un logement muni d’une trappe. Le SCR n’entrave pas la visibilité, tout comme le FAP implanté sous le capot moteur.