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John Deere S770i
John Deere S770i - Une moissonneuse-batteuse valorisée par ses automatismes

L’été dernier, nous avons testé le second modèle de moissonneuse-batteuse de la série S700i du constructeur américain. Équipée d’une barre de coupe de 9,15 mètres, elle a avalé près d’une centaine d’hectares de blé.

Dévoilée en 2017, la série S700, comprenant cinq modèles, a succédé à la S600 lancée en 2012. Son rotor à flux variable à toujours un profil très effilé, et le caisson de nettoyage en alu gagne en poids et en superficie de grille inférieure. Quatre vis à auget acheminent le grain vers le caisson. Une grille de préséparation, ventilée, divise le flux de matière et la répartit de manière homogène sur la grille supérieure du caisson. Cette nouvelle gamme bénéficie de nombreux automatismes, à commencer par l’ICA 2 qui optimise les réglages en fonction des caractéristiques de la récolte. À cela, s’ajoute une évolution de l’Harvest Smart (gestion de l’avancement en fonction du taux de perte, de la charge du moteur et de la charge au rotor). L’ajustement automatique des grilles et des vents (ATA) en fonction de la pente (montée/descente) fait aussi partie du package d’automatismes, tout comme l’Active Yield (système de pesée en trémie) et le Machine Sync, qui pilote le tracteur lors du déchargement en roulant.

En cabine, le Command Center (ou l’optionnelle console GSD 2630) laisse place à la console GSD 4600, de dimension similaire à la GSD 2630. Le nouveau monolevier CommandPro accueille un nombre plus important de boutons personnalisables (jusqu’à sept), ainsi qu’une molette pour une navigation dans le terminal, sans avoir à lâcher la main du monolevier.

Enfin, le compartiment moteur bénéficie d’une meilleure isolation contre l’accumulation de résidus et donc contre les risques d’incendie.

On aime

Performances

Simplicité de conception

Automatismes utiles

On aime moins

Les limites de battage en présence de « vert »

Calibrage capteur humidité (sans l’option Active Yield)

En action : Performante et confortable

 

 
 © L. Vimond
Les bons rendements de 2018 ont permis de tester le plein potentiel de la machine. Dans du blé à 80 quintaux, la vitesse d’avancement avoisine les 6 km/h, avec la coupe de 9,15 m et en broyant la paille. Elle est forcément réduite dans le vert avec ce genre de machine à rotor. Côté réglage, nous nous laissons guider par l’ICA2, qui ajuste automatiquement les paramètres de battage et de nettoyage, en fonction des conditions. Le rotor tourne à 850 tr/min avec un écartement du contre-rotor de 16 mm en journée. La vitesse des vents atteint 1 130 tr/min et l’ouverture des grilles, 16 mm pour la grille supérieure et 6 mm pour l’inférieure. La prégrille est largement plus ouverte et la grille de fin légèrement refermée. Au niveau du broyeur, dommage qu’il faille activer à chaque demi-tour le système de compensation du vent.

 

 

 
 © G. Coisel
Sur la route, nous avons apprécié l’abaissement du régime moteur à 1 600 tr/min à 25 km/h, limitant la consommation de carburant et le bruit en cabine. La machine essayée bénéficie obligatoirement de la transmission ProDrive, du fait de son train de chenilles suspendues, qui a l’avantage de limiter le gabarit routier de la moissonneuse, tout en délivrant un confort de conduite étonnant.

 

 

 
 © L. Vimond
En cabine, l’ergonomie des commandes est travaillée et le confort au rendez-vous. Un code couleur distingue les boutons de la transmission et du moteur des autres fonctions (battage ou autres réglages). Le joystick est bien étudié, avec sept boutons programmables. Il commande toutes les fonctions principales liées à l’avancement et au battage. En bout d’accoudoir, le terminal contrôle l’intégralité de la moissonneuse-batteuse, des organes de battage au téléphone, en passant par le guidage… Différents menus d’affichage, ajustables à souhait, sont disponibles. Un second écran, installé sur le montant droit, indique le régime moteur, la vitesse d’avancement ou encore les pertes de grain et la hauteur de coupe…

 

La gamme

 

 
 © John Deere
L’offre en moissonneuses-batteuses monorotors de John Deere se compose de cinq modèles. Les S760 et S770 abritent un moteur John Deere de 9 l, développant 387 et 455 ch, tandis que les S780, S785 et S790 embarquent un bloc 13,5 l, délivrant respectivement 547, 579 et 625 ch. Exception faite du premier modèle, ces machines bénéficient en option de nouvelles chenilles recevant cinq galets et une série de balanciers, utiles au confort et à la traction. Ces mêmes modèles (S770 à S790) peuvent être déclinés en version HillMaster (pas de chenilles) pour les pentes importantes. La trémie est alors limitée à 10 600 l et le débit de vidange réduit à 120 l/min (contre 14 100 l et 135 l/min pour les S780 à S790 classiques).

 

Par ailleurs, John Deere propose une dizaine de gammes d’outils frontaux : coupes classiques, à tablier télescopique, à tablier flexible, à tapis, drapers, drapers flexibles, pick-up à double tapis et becs maïs.

À la loupe : Une machine intelligente

 

 
 © G. Coisel
L’automatisme ICA2 complète la première version qui permettait de suggérer des réglages en fonction du type de récolte et de certains critères comme la propreté ou les pertes de grain… Il va plus loin, en les adaptant automatiquement aux conditions de récolte, jouant notamment sur la vitesse des vents et l’écartement des grilles, en fonction de l’analyse d’une caméra de contrôle placée sur l’élévateur à grain et à ôtons. Le dispositif nous avertit, si la moissonneuse-batteuse ne peut pas atteindre les valeurs cibles. Couplée à l’Harvest Smart, la vitesse d’avancement varie en fonction des pertes, de la charge du rotor et de la charge du moteur.

 

 

 
 © John Deere
Le rotor est précédé d’un rouleau d’alimentation transversal. D’un diamètre de 430 mm, il se compose de 46 palettes et tourne à 1 000 tr/min. Il a pour but d’accélérer et de mettre en rotation la matière sur les 270 premiers degrés du rotor, via une pièce astucieuse composée de trois rampes pour charger le rotor sur sa périphérie. La forme conique du rotor et les spires favorisent son alimentation. Une deuxième partie de 762 mm de diamètre, composée de plots, assure le battage en forçant la friction en partie basse et le brassage et la séparation du grain en partie supérieure. La dernière partie, de 834 mm de diamètre bénéficie de dents de séparation. Enfin, un tambour de décharge à 10 lames de fer plat achemine la paille vers la sortie.

 

Les chenilles sont suspendues. Leur forme est triangulaire. Elle se compose d’une grande roue crantée montée sur ressort et de deux sous-ensembles à bascule.

 
 © L. Vimond
Le premier se compose d’un galet tendeur et d’un barbotin, le second, d’un galet tendeur et de deux barbotins. La bande de roulement en caoutchouc bénéficie désormais de cinq plis, contre quatre auparavant et d’une inclinaison des barrettes de 45°. Côté confort, les chenilles nous ont agréablement surpris par leur fermeté au champ, s’expliquant par la suppression des effets de tangage et du roulis que l’on retrouve avec des pneus, et leur confort sur route.

 

Entretien : Toujours très propre

 

 
 © L. Vimond
L’entretien quotidien se limite principalement au nettoyage des filtres à air. Le graissage s’effectue seulement toutes les 50 et 400 heures. Seule la coupe conserve quelques rares graisseurs de 10 heures. La plateforme, au-dessus de la machine, facilite l’accès au radiateur, au moteur puis à l’intérieur de la trémie. Elle reste étonnamment très propre, même au bout d’une centaine d’hectares.

 

Le regard de l’expert

 

 
 © L. Vimond
:-) En cabine, plus besoin de claquer la porte pour la fermer. L’insonorisation épate elle aussi.

 

 

 
 © L. Vimond
:-) Le multicoupleur, au niveau du convoyeur, permet de raccorder les connexions hydrauliques, électriques, mais également de verrouiller la coupe.

 

 

 
 © G. Coisel
:-) Les doigts de rabatteur sont en plastique dur. Ils sont tout aussi efficaces dans le versé et paraissent plus solides. Leur forme accompagne parfaitement la matière dans la coupe.

 

 

 
 © G. Coisel
:-/Le second écran d’affichage, sur le montant droit de la cabine est un peu masqué par le terminal en bout d’accoudoir, alors qu’il y aurait de la place plus en hauteur.

 

 

 
 © G. Coisel
:-/L’entraînement hydraulique des rabatteurs est appréciable, mais le passage des flexibles peut compliquer le détourage le long des haies.

 

 

 
 © L. Vimond
:- (Le passage en mode andain n’est pas des plus technologique et impose de relever manuellement une tablette spécifique

 

Fiche Technique

John Deere S770i

Moteur

Puissance maxi : 455 ch selon norme ECER120 + 34 ch de surpuissance pendant la vidange de la trémie

Cylindrée : 9 l

Type d’injection : Electronique

Norme et système antipollution : Phase 5 avec Bi turbo, EGR et SCR

Transmission

Type : Prodrive (à variation continue)

Nombre de gammes : 2

Système de battage/séparation

Type : Monorotor

Type d’entraînement : Variable à courroie trapézoïdale

Diamètre et longueur : 3124 et 762 mm partie battage et 834 mm partie séparation

Plage de vitesse : 210 à 1000 tr/min

Surface de séparation forcée : 3,16 m2

Système de nettoyage

Largeur du caisson : 1397 mm

Surface : 5,2 m2

Vitesse du ventilateur : 620 à 1350 tr/min

Système de retour d’ôtons : au rotor

Trémie/vidange

Capacité : 10 600 l

Vitesse de vidange : 120 l/s

Broyeur de paille et éparpilleur

Nombre de couteaux : 100

Type d’éparpilleur : Par le broyeur

Barre de coupe :

Type : 630X

Largeur de travail : 9,15m

Dimensions

Capacité du réservoir à carburant et AdBlue : 950 et 55 l

Hauteur hors tout : 4,87 m trémie ouverte

Longueur hors tout (sans la coupe) : 9,11 m avec vis repliable de 6,90m embout replié (position transport) 11 m en position travail

Largeur hors tout (avec les pneus) : 3,74 m pour le modèle essayé avec chenille de 762 mm

Garde au sol : 0,59 cm

Empattement : 3,60 m

Poids à vide : 22 830 kg

Rayon de braquage : 7,94 m

Monte pneumatique du modèle essayé : Chenilles de 762 mm de large

Budget

Prix catalogue du modèle essayé au 01/07/2019, sans/avec les options : 459 400/494 979 euros HT (MB + chenilles + coupe)

Pays de fabrication : Allemagne

Rédaction Réussir

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