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« Je fais l’impasse en azote sur tournesol et lin grâce à un couvert à base de légumineuses »

Chef de culture de la Ferme de Saint-Lubin (Val-d'Oise), Frédéric Rémy utilise une forte proportion de légumineuses dans les couverts d'interculture, dans une stratégie d'agriculture de conservation des sols et de fourniture d'azote.

Frédéric Rémy, chef de culture à la ferme de Saint-Lubin, Val d'Oise."Le couvert composé de féverole, notamment a produit 9 t/ha de matière sèche le 28 octobre dernier. Il a été détruit en novembre."
Frédéric Rémy, chef de culture à la ferme de Saint-Lubin, Val d'Oise."Le couvert composé de féverole, notamment a produit 9 t/ha de matière sèche le 28 octobre dernier. Il a été détruit en novembre."
© C. Gloria

« Depuis cinq ans avant tournesol, lin et sarrasin, je sème un couvert à forte proportion de légumineuses pour l’interculture longue qui se compose de féverole (80 kg/ha), vesce commune de printemps (10 kg/ha), trèfle d’Alexandrie (3 kg/ha), avoine brésilienne (15 kg/ha) et phacélie (1,5 kg/ha) pour un coût de semences de l’ordre de 50 €/ha. Le semis est réalisé le plus rapidement possible après récolte du blé, début août, avec un passage de herse pour homogénéiser le matelas de paille généré par la moisson.

Ce couvert a produit 9 t/ha de matière sèche (MS) le 28 octobre. Selon la méthode Merci, cela a permis le piégeage de 255 unités d’azote dont 94 unités disponibles pour la culture suivante. Le reste alimente le système de culture et on le retrouve dans les reliquats azotés. Ces informations sont intégrées dans le calcul du bilan pour la fertilisation. Pour un tournesol dont le besoin est de 80 unités et un lin fibre de 40 unités, il n’y aura pas d’apport d’engrais azoté. Mais la production de biomasse du couvert dépend fortement de la pluviométrie. En 2020, il n’avait produit que 4,3 t/ha MS avant sa destruction.

Le couvert est détruit quand il arrive à maturité, au stade boutons floraux, avant qu’il ne se lignifie trop. Avec le passage d’un rouleau Cambridge, la destruction a eu lieu le 18 novembre en 2021, mais plus tard lors de la campagne précédente, le 10 janvier. L’idéal est d’intervenir sur un sol gelé avec une bonne portance. Un passage d’un déchaumeur Lemken Rubin est réalisé ensuite sur 5 cm de profondeur pour mélanger le couvert à la terre. Cela fait également office de faux semis contre les graminées et améliore la structure du sol, lui permettant de mieux se réchauffer et se ressuyer au printemps avant les semis d’avril. La féverole est le gros moteur de ce couvert. La vesce vient en appoint, en étant mieux adaptée aux sols séchants.

 

 
Le couvert se compose de féverole (80 kg/ha), vesce commune de printemps (10 kg/ha), trèfle d’Alexandrie (3 kg/ha), avoine brésilienne (15 kg/ha) et phacélie (1,5 kg/ha) pour un coût de semences de l’ordre de 50 €/ha.
Le couvert se compose de féverole (80 kg/ha), vesce commune de printemps (10 kg/ha), trèfle d’Alexandrie (3 kg/ha), avoine brésilienne (15 kg/ha) et phacélie (1,5 kg/ha) pour un coût de semences de l’ordre de 50 €/ha. © F. Rémy

 

En outre cette année, la féverole utilisée comme plante compagne du colza à 65 kg/ha (+ un peu de sarrasin) s’est fortement développée également avec une estimation de 60 unités d’azote restituées à la culture. »

Ferme de Saint-Lubin. 400 ha dont 50 % blé (87 q/ha en 2021), colza, lin fibre semences, tournesol, sarrasin, féverole, pois. Sols limono-argileux et argilo-calcaires. En agriculture de conservation des sols : semis direct d’été et d’automne, TCS 5 cm au semis de printemps.

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