Macroéconomie
Inflation modérée des produits de base (dont alimentaire) selon l’OCDE
L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) table sur un net rebond de la croissance mondiale grâce aux campagnes de vaccination contre la Covid-19. Mais il faut rester prudent, tant le contexte actuel semble incertain.
L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) table sur un net rebond de la croissance mondiale grâce aux campagnes de vaccination contre la Covid-19. Mais il faut rester prudent, tant le contexte actuel semble incertain.
L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) se veut rassurante. Selon son dernier rapport sur les perspectives économiques, publié le 31 mai, l’inflation des produits de base (notamment alimentaires) devrait sans doute augmenter en 2021 et en 2022, mais rester modérée.
L’OCDE prévoit une inflation médiane au sein des économies avancées (Zone Euro, Etats-Unis…) à 1,85% fin 2021, contre 1,75% lors du premier trimestre 2021, pour retomber à 1,58% fin 2022.
Les raisons de cette légère poussée de l’inflation sont multiples, mais l’une d’entre elles ressort particulièrement selon l’organisation internationale, à savoir la hausse du coût du fret maritime. Ce dernier devrait se maintenir à un niveau assez élevé. En effet, la pandémie de Covid-19 a engendré « des goulets d’étranglement », les mesures de restrictions des déplacements des personnels ayant généré des baisses de productivité dans les ports, et donc des retards de livraison des marchandises. Ces marchandises se faisant plus rares, les prix progressent. Des pays maintiendront ces mesures le temps que la pandémie se résorbe, et les problèmes de congestion se poursuivraient. Ajoutons à cela les difficultés logistiques intérieures et la hausse des coûts du pétrole.
Autre facteur potentiel de la poussée de l’inflation : l’excès d’épargne accumulée par les populations du fait de la pandémie. Si une partie de cette épargne servirait aux remboursement de dettes, une autre partie se dirigerait vers la consommation.
Le rapport estime néanmoins que les campagnes de vaccination dans les pays permettraient à l’offre de circuler plus rapidement, limitant l'inflation, et justifiant le faible taux attendu fin 2022, explique l’organisation internationale.
La campagne de vaccination et la levée des restrictions de déplacement des populations permettraient à l'économie des pays de rebondir de manière significative, ajoute l'organisme international. Ce rebond de croissance serait inégal selon les régions du globe (cf. tableau):
L’OCDE concède que ses prévisions d'inflation modérée en 2021 et 2022 pourraient s’avérer un peu trop optimistes, tout comme les taux de croissance. En effet, tout dépendra de l’intensité du nombre de faillites d'entreprises, difficilement prévisible, qui réduira le potentiel de production, et donc l’offre disponible. Ensuite, « les tensions sur la demande pourraient porter l’inflation à des niveaux bien supérieurs aux anticipations. Dans les économies de marché émergentes, les risques à la hausse concernant l’inflation tiennent à de nouvelles dépréciations des taux de change et à un renchérissement des prix dans l’alimentation et l’énergie, qui pourraient entraîner un désencrage des anticipations d’inflation, en particulier dans les pays où la crédibilité de banque centrale est déjà affaiblie », alerte le rapport.
Sans oublier que les variants constituent une menace sérieuse, rappelle l'OCDE.