Volumes et qualité de retour pour la récolte 2017
Malgré quelques sueurs froides ce printemps et en début d’été, les moissons renouent dans l'ensemble avec les bons rendements, malgré certaines hétérogénéités.
Vite fait, bien fait : commencées plus tôt que d’habitude et terminées dans la plupart des régions à fin juillet, les moissons 2017 vont permettre d’oublier 2016. « La production française de céréales à paille retrouve un niveau plus habituel, proche, voire supérieur à la moyenne quinquennale 2012-2016 », indiquait début août FranceAgrimer, Arvalis et Terres Inovia dans un communiqué commun. À 36,8 Mt en blé tendre, 12,3 Mt en orges et 2,1 Mt en blé dur, les volumes, sans être exceptionnels, rentrent dans les clous. Surtout, la qualité est au rendez-vous avec des grains bien secs et des poids spécifiques très élevés, largement au-dessus des minimas contractuels. Cerise sur le gâteau, les teneurs en protéines dépassent dans la plupart des cas 12 %. En corollaire, les orges brassicoles sont un peu trop protéinées, mais cela ne semble pas trop pénalisant. En colza, les performances sont quant à elles excellentes. Le rendement moyen de 35,8 q/ha, supérieur de 7 % à la moyenne quinquennale, compense largement la baisse de près de 6 % des surfaces : la récolte en volume dépasserait de plus de 10 % le cru 2016. S’ils ont freiné les potentiels de rendements, les déficits hydriques et excès de températures de fin de cycle n’ont pas eu que des effets négatifs.
Une forte hétérogénéité entre parcelles et entre régions
Tout le monde n’est cependant pas logé à la même enseigne : « Il est fréquent d’observer des écarts de rendements allant du simple au double au sein d’une même exploitation selon les types de sol et les précédents », relève dans un communiqué Michel Portier, directeur général d’Agritel. L’extrême hétérogénéité des rendements constitue pour la société de conseil un fait marquant de la moisson. La Picardie, la Champagne-Ardenne mais aussi des zones intermédiaires telles que le Poitou-Charentes, la Bourgogne et la Lorraine en pâtiraient. « Dans les départements lorrains, le manque de pluie et les épisodes de gel ont nui au développement du blé », confirme Agreste, qui estime dans ces zones les rendements en retrait de 17 % par rapport à la moyenne 2012-2016. Heureusement, les prix peuvent encore faire la différence. L'énorme récolte russe s'annonce toutefois pénalisante.