Vague à venir d’orges tolérantes à la JNO

Amistar, Domino, Rafaela : il existe trois variétés d’orges d’hiver véritablement développées en France présentant le caractère de tolérance à la JNO. Amistar a été la première d’entre elles à être inscrite, en 2013. Mais trois variétés, c’est peu pour contrer la maladie d’autant plus qu’elles ne sont pas reconnues pour leurs qualités brassicoles. « Depuis deux ans, il y a une bonne dynamique de la part des sélectionneurs autour de cette thématique de la tolérance à la JNO. Nous avons environ 25 variétés en cours d’inscription (en première ou deuxième année d’étude) présentant ce caractère », informe Louis-Marin Bossuet, qui suit les inscriptions de variétés d’orge au Geves (groupe d’étude et de contrôle des variétés et des semences). Mais seule une partie de ces variétés passeront le cap de l’inscription au catalogue officiel. « En orge, le taux d’inscription est de 15 à 20 % globalement. Mais les variétés présentant le caractère de tolérance à la JNO bénéficient d’un coup de pouce, à savoir qu’elles peuvent faire deux points de moins en rendement par rapport à ce qui est exigé pour une obtention classique. » Le taux d’inscription sera donc plus élevé.
Se passer d’insecticides
La tolérance à la JNO est gouvernée par un gène, Ryd2. Elle ne permet pas de supprimer complètement l’impact du virus mais l’efficacité est suffisante pour se passer d’une protection insecticide, selon les semenciers qui commercialisent les variétés concernées. Des recherches sont en cours pour trouver d’autres gènes de tolérance ou de résistance aux virus de la JNO. En espérant des variétés à la hauteur sur le plan des qualités brassicoles, on peut s’attendre légitimement à une forte augmentation de l’offre commerciale de variétés tolérantes à la JNO en orges dans un futur proche. En blé pour le moment, il n’en est rien mais cette céréale est beaucoup moins affectée par la JNO.