Une plante sur mille est invasive sur les milliers d’espèces introduites







Datura, xanthium, ambroisie… ces adventices de nos cultures ont comme point commun d’être exotiques et invasives. Elles ont été introduites accidentellement au gré des échanges commerciaux dans le monde. Ainsi, l’ambroisie à feuilles d’armoise serait arrivée en 1860 avec des semences de trèfles. Le datura est utilisé comme plante ornementale et elle vient d’Amérique.
« Mais sur les milliers de plantes exotiques qui ont été introduites en Europe, seules 1 % des espèces sont arrivées à se maintenir et 0,1 % sont devenues invasives, précise Guillaume Fried, du laboratoire de la santé des végétaux à l’Anses. Deux tiers des introductions sont intentionnelles notamment en tant que plantes ornementales (40 %) et aussi pour l’agriculture (6 % : pomme de terre, maïs…). Dans le tiers restant d’introductions involontaires, 9 % des espèces sont arrivées en contaminant des lots de semences importées. »
Capacité à se propager loin du pied mère
Une plante devient invasive quand elle arrive à se répandre rapidement et qu’elle forme des peuplements assez denses pour avoir un impact sur l’environnement (cas de la jussie dans les cours d’eau), sur la santé des gens (ambroisie provoquant des allergies…) et/ou sur l’agriculture (adventices).
L’impact économique n’est pas négligeable puisqu’il a été évalué à 12 milliards d’euros par an sur l’Union européenne. L’arrachage de la jussie sur les milieux aquatiques coûte à elle seule 360 000 euros par an pour la région Pays de la Loire. Et l’ambroisie qui fait tant parler d’elle touche 6 à 12 % de la population en Rhône-Alpes.
Les remboursements annuels de médicaments pour soigner les allergies provoquées coûtent 14 millions d’euros pour cette région. La gestion des organismes exotiques envahissants au sens large nécessite un arsenal législatif qui se fait encore attendre aux niveaux européen et national — l’ambroisie est gérée par arrêtés préfectoraux — et des moyens financiers à la hauteur des enjeux.
Guillaume Fried a consacré un ouvrage aux plantes invasives :
Guide des plantes invasives, aux éditions Belin.