Une mission scientifique sur l'agroécologie
Marion Guillou, ex-Pdg de l’Inra et présidente d’Agreenium, a conduit une mission pour le ministère de l'Agriculture dont l'objet était l'analyse des pratiques actuelles de l’agroécologie en France
et dans le monde.
Pas facile de combiner compétitivité économique et préservation de l’environnement.
Marion Guillou, ex-Pdg de l’Inra et présidente d’Agreenium, a conduit une mission, à la demande du ministre de l’Agriculture, visant à analyser les pratiques actuelles de l’agroécologie en France et dans le monde, et à proposer des solutions de mise en œuvre à plus grande échelle, sachant que « déjà 10 % des agriculteurs essaient des choses ». Des équipes de l’Inra ont rencontré tous les groupes d’agriculteurs engagés dans cette démarche afin de repérer les freins et les leviers. « Produire mieux exige de produire autrement en adaptant ses pratiques et son système au milieu pédoclimatique, et à l’organisation économique et sociale. Il n’y a pas de prêt-à-porter », considère Marion Guillou. Pour elle, il n’existe pas d’opposition entre économie et environnement. Mais elle est bien consciente que le passage d’un modèle à l’autre constitue une prise de risque importante pour les agriculteurs. « Ne soyez pas tout seul, leur adresse Stéphane Le Foll. Travaillez dans un cadre collectif, par exemple dans le cadre d’un groupement d’intérêts économiques et écologiques (GIEE) tel qu’il sera défini dans la loi d’avenir agricole. »
La réflexion doit être menée au niveau d’un territoire ou au sein d’une filière.
Débloquer les verrouillages
Pour Marion Guillou, « il existe actuellement des verrouillages » et rien ne se fera si les « conseillers », y compris de la distribution, ne sont pas impliqués dans le processus. Elle veut pour cela s’appuyer sur la formation « mais aussi sur la preuve par l’action des agriculteurs pionniers ».
Incitation financière : le certificat d’économie en phyto
La mission a fait une proposition originale. L’idée de Marion Guillou, présidente d’Agreenium, est de s’inspirer des certificats d’économie en énergie tels qu’ils existent actuellement , et qui donnent de bons résultats. « Le principe consiste à inciter le distributeur à faire des diagnostics, en ayant un objectif de baisse d’un certain pourcentage. S’il ne l’atteint pas ou s’il ne le fait pas, il doit acheter des certificats à des distributeurs qui ont atteint leur objectif. Plutôt que de taxer on rémunère les efforts. »