UE : de moins en moins de fermes… de plus en plus grandes
L’Europe perd des agriculteurs. Près d’une exploitation agricole sur quatre a disparu dans l’Union entre 2003 et 2013 : c’est ce que révèle la dernière enquête sur la structure des exploitations agricoles diffusée fin novembre par Eurostat, l’organisme en charge des statistiques de l’Union. L’Union comptait en 2013 10,8 millions d’exploitations, contre plus de 14 millions en 2003. Ce n’est pas en France que la restructuration est la plus marquée. L’Hexagone n’a perdu « que » 23 % de ses fermes, tandis qu’en Italie, leur nombre s’est réduit pratiquement de moitié. Mais c’est la Bulgarie qui affiche les plus grosses pertes, avec une baisse de 67 % sur la décade. Seule l’Irlande fait exception, avec une progression de presque 3 %.
La ferme moyenne européenne compte 16 hectares
Au final, l’Europe ne perd pas de surface agricole. Celle-ci a même très légèrement progressé (+0,1 %) entre 2003 et 2013. La réduction du nombre des fermes est à mettre en relation avec la hausse des surfaces moyennes des exploitations. Partout, elles ont augmenté. La ferme européenne moyenne compte désormais 16 ha contre 11,7 dix ans plus tôt. Ce chiffre reste toutefois encore faible. Il montre que la restructuration n’est probablement pas terminée. En Italie, les fermes ne font encore que 12 ha en moyenne (6,7 ha en 2003). Même chose en Bulgarie, où elles n’ont pas encore franchi la barre des 20 ha (4,4 ha en 2003). Il reste encore du chemin à parcourir avant de parvenir aux 133 ha de moyenne des exploitations tchèques, qui ont presque doublé depuis 2003 (79 ha). Avec presque 59 ha de moyenne, la France est plutôt bien placée sur le podium. Elle rivalise avec l’Allemagne (58,6 ha)… Mais pas avec le Royaume-Uni, où une ferme compte en moyenne 94 ha.
L’agrandissement des exploitations devrait avancer assez naturellement. L’enquête d’Eurostat montre qu’en 2013, 31 % des fermes européennes étaient gérées par des exploitants âgés de 55 à 64 ans. Cessions et reprises sont à prévoir dans les années qui viennent.