Apport d'azote : quelles conséquences sur les cultures face au manque de pluie ?
L’absence de pluviométrie pendant plus d’un mois va avoir des conséquences sur les cultures, en particulier sur l'apport d'azote. La pluviométrie des prochaines semaines va être déterminante pour recharger les nappes phréatiques et limiter les restrictions d'eau.
L’absence de pluviométrie pendant plus d’un mois va avoir des conséquences sur les cultures, en particulier sur l'apport d'azote. La pluviométrie des prochaines semaines va être déterminante pour recharger les nappes phréatiques et limiter les restrictions d'eau.
Plus d’un mois sans pluie ! « Depuis le 21 janvier, on n’a pas observé de précipitations », communiquait Météo France le 21 février, soit 31 jours consécutifs, du jamais vu durant l'hiver. Quelles sont conséquences sur les grandes cultures ? Sur les nappes phréatiques ? Faut-il s'attendre à des restrictions d'eau précoces ?
« La sécheresse ne s’exprime pas sur les céréales pour le moment, sauf dans des cas extrêmes dans le Sud-Est. La plupart des cultures montrent un bon enracinement car les pluies de l’automne n’ont pas été très éloignées de la normale, rassure Jean-Charles Deswarte, d’Arvalis. L’enjeu porte davantage sur l’assimilation de l’azote. Il peut y avoir des situations où des cultures développées vont commencer à décrocher à cause d’un besoin en azote. » Le stress sur les plantes sera davantage dû à un défaut d’assimilation de l’azote plutôt qu’à un manque d’eau dans les jours ou semaines qui viennent, en commençant par les sols les plus superficiels.
La fin du mois de février est la période du premier apport d’azote sur blé. « S’il y a cet apport et qu’il pleut 7 à 10 mm au moins, cela sera suffisant avec la rosée en plus pour dissoudre l’élément fertilisant et le rendre assimilable. Mais très vite, la plante va ressentir un manque d’eau et consommer moins d’azote si la sécheresse s’installe ensuite », explique Jean-Charles Deswarte.
Février 2023 devrait terminer avec un déficit de l'ordre de 50% de précipitation. Facteur aggravant ? C'est le 16ème mois déficitaire depuis août 2021.
— Dr. Serge Zaka (Dr. Zarge) (@SergeZaka) February 17, 2023
Pour le moment, la sécheresse de 2022 se répercute sur 2023 en sautant la saison de recharge.
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Un état des nappes phréatiques très préoccupant
À la date du 21 février, des pluies modérées étaient annoncées pour les jours qui suivent, puis le retour d’un temps sec à partir du week-end. « S’il n’y a pas de pluie la semaine prochaine, cela commencera à être inquiétant car on approche du stade « épi 1 cm » de la céréale, avec un besoin en azote que les conditions de sécheresse empêcheront de satisfaire », observe le spécialiste d’Arvalis. Les cultures peuvent encaisser une carence précoce jusqu’à un certain point. Cela va se jouer à quelques semaines. « Même sans pluie, en situation superficielle notamment, on ne pourra pas se permettre d’attendre. Un apport d’azote devra être réalisé même en étant faiblement efficace », juge Jean-Charles Deswarte.
En outre, l’absence de précipitations pèse sur l’alimentation des nappes phréatiques, ce qui va avoir des conséquences à plus long terme. « Au 1er janvier, le niveau des nappes était peu satisfaisant, notamment dans le Bassin parisien et le couloir Rhône-Saône », communiquait le BRGM en début d'année. Les pluies infiltrées durant l’automne ont été insuffisantes pour compenser les déficits accumulés durant l’année 2022. L'absence de précipitations depuis plusieurs semaines ne permet pas d'améliorer cette situation déjà dégradée. On peut s’attendre à des répercussions avec probablement des restrictions d’eau à prévoir très tôt en termes d’irrigation dans diverses régions.