Aller au contenu principal

Apport d'azote : quelles conséquences sur les cultures face au manque de pluie ?

L’absence de pluviométrie pendant plus d’un mois va avoir des conséquences sur les cultures, en particulier sur l'apport d'azote. La pluviométrie des prochaines semaines va être déterminante pour recharger les nappes phréatiques et limiter les restrictions d'eau.

Le manque d'eau sur céréales peut limiter fortement l'efficience du premier apport d'azote.
Le manque d'eau sur céréales peut limiter fortement l'efficience du premier apport d'azote.
© J.-C. Gutner

Plus d’un mois sans pluie ! « Depuis le 21 janvier, on n’a pas observé de précipitations », communiquait Météo France le 21 février, soit 31 jours consécutifs, du jamais vu durant l'hiver. Quelles sont conséquences sur les grandes cultures ? Sur les nappes phréatiques ? Faut-il s'attendre à des restrictions d'eau précoces ?

« La sécheresse ne s’exprime pas sur les céréales pour le moment, sauf dans des cas extrêmes dans le Sud-Est. La plupart des cultures montrent un bon enracinement car les pluies de l’automne n’ont pas été très éloignées de la normale, rassure Jean-Charles Deswarte, d’Arvalis. L’enjeu porte davantage sur l’assimilation de l’azote. Il peut y avoir des situations où des cultures développées vont commencer à décrocher à cause d’un besoin en azote. » Le stress sur les plantes sera davantage dû à un défaut d’assimilation de l’azote plutôt qu’à un manque d’eau dans les jours ou semaines qui viennent, en commençant par les sols les plus superficiels.

La fin du mois de février est la période du premier apport d’azote sur blé. « S’il y a cet apport et qu’il pleut 7 à 10 mm au moins, cela sera suffisant avec la rosée en plus pour dissoudre l’élément fertilisant et le rendre assimilable. Mais très vite, la plante va ressentir un manque d’eau et consommer moins d’azote si la sécheresse s’installe ensuite », explique Jean-Charles Deswarte.

Un état des nappes phréatiques très préoccupant

À la date du 21 février, des pluies modérées étaient annoncées pour les jours qui suivent, puis le retour d’un temps sec à partir du week-end. « S’il n’y a pas de pluie la semaine prochaine, cela commencera à être inquiétant car on approche du stade « épi 1 cm » de la céréale, avec un besoin en azote que les conditions de sécheresse empêcheront de satisfaire », observe le spécialiste d’Arvalis. Les cultures peuvent encaisser une carence précoce jusqu’à un certain point. Cela va se jouer à quelques semaines. « Même sans pluie, en situation superficielle notamment, on ne pourra pas se permettre d’attendre. Un apport d’azote devra être réalisé même en étant faiblement efficace », juge Jean-Charles Deswarte.

En outre, l’absence de précipitations pèse sur l’alimentation des nappes phréatiques, ce qui va avoir des conséquences à plus long terme. « Au 1er janvier, le niveau des nappes était peu satisfaisant, notamment dans le Bassin parisien et le couloir Rhône-Saône », communiquait le BRGM en début d'année. Les pluies infiltrées durant l’automne ont été  insuffisantes pour compenser les déficits accumulés durant l’année 2022. L'absence de précipitations depuis plusieurs semaines ne permet pas d'améliorer cette situation déjà dégradée. On peut s’attendre à des répercussions avec probablement des restrictions d’eau à prévoir très tôt en termes d’irrigation dans diverses régions.

 

Sécheresse : les cultures vont commencer à souffrir
© BRGM

Les plus lus

<em class="placeholder">Paysage avec diversité culturale.</em>
Telepac 2025 : la rotation des cultures de la BCAE 7 n’est plus obligatoire

La version révisée du plan stratégique national (PSN) de la PAC 2023-2027 vient d’être validée par l’Europe. Pour la PAC…

<em class="placeholder">Tracteur réalisant un désherbage mécanique sur une parcelle en AB.</em>
Telepac : quelles aides bio pour la PAC 2025 ?

À quelles aides de la PAC avez-vous droit en 2025 si vous convertissez votre exploitation au bio ou si vous êtes déjà en bio…

<em class="placeholder">Jany Valin agriculteur dans la Marne dans la cour de sa ferme devant son tracteur</em>
Peuplier : « Ma production dans la Marne a dégagé une marge nette de 19 670 euros en 2024 »

Jany Valin, agriculteur à Vitry-le-François, dans la Marne, s’est lancé depuis vingt ans dans la production de peupliers en…

Label HVE sur une photographie de céréales.
HVE : comment bénéficier du crédit d’impôt HVE en 2025 ?

La loi de finances 2025 a de nouveau reconduit le crédit d’impôt HVE (Haute valeur environnementale) pour un an. Les…

<em class="placeholder">Plante de datura stramoine en fleur. </em>
« La télédétection du datura par drone me coûte 72 €/ha, mais c’est un outil de lutte indispensable sur mon exploitation des Pyrénées-Atlantiques »

Anne Darrouzet est agricultrice en bio à Bougarber, dans les Pyrénées-Atlantiques. Elle a mené pendant des années une…

champs de céréales bio
Comment obtenir le crédit d’impôt bio en 2025 ?

Le crédit d’impôt en faveur de l’agriculture biologique a été prolongé jusqu’à l’année 2025 par la loi de finances 2022 avec…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures