Sécheresse : l’agroforesterie et les haies aident les sols
La lutte contre l’érosion et la meilleure infiltration de l’eau dans le sol sont deux impacts positifs importants des arbres. Mais quid de la concurrence avec les cultures ?
Les arbres et arbustes présentent des atouts favorables au réservoir en eau utilisable par les plantes. Leur feuillage protège le sol de la pluie et du vent et réduit efficacement la perte d’eau par ruissellement et la perte de sol due à l’érosion. Les déchets des arbres peuvent accroître la rugosité de la surface du sol et la stabilité des agrégats du sol.
Tandis que les racines des arbres peuvent augmenter la porosité du sol, ce qui entraîne une augmentation de l’infiltration de l’eau et limite finalement l’érosion hydrique. Le système racinaire des arbres permet de retenir la terre des sols en pente ainsi qu’une partie de l’eau tombée en hiver. Les arbres permettent d’abaisser la température en été de 5 à 10 °C à l’ombre. L’évapotranspiration peut ainsi être réduite.
L’ascenseur hydraulique redistribue l’eau
Autre atout de l’arbre : le processus appelé ascenseur hydraulique et celui des réseaux mycorhiziens partagés qui permettent une remontée et une redistribution de l’eau dans le profil du sol. Mais ces effets n’ont pas été quantifiés et les arbres peuvent aller puiser l’eau très profondément et cela pourrait induire une forte dessiccation des couches de sol très profondes. Toutefois, cet effet négatif pourrait être partiellement compensé par une infiltration accrue de l’eau dans le sol. Malheureusement, les références scientifiques sur les interactions sol-racine-biotope souterrain dans la régulation des processus hydriques en agroforesterie manquent.
La concurrence peut être réduite
Malgré ces atouts, les réticences envers les arbres sont encore légion ! La concurrence pour l’eau entre les arbres et les cultures a souvent été démontrée. Mais les arbres ont des systèmes racinaires plus profonds que les cultures annuelles. La sélection des essences et des techniques de taille permettent de les forcer à développer davantage leur exploration racinaire en profondeur plutôt qu’en surface. Il serait alors possible de limiter leur concurrence sur les prairies et autres cultures.