« On s’attend à une baisse des dégâts de sangliers cette année »
Agriculteur céréalier à Archingeay (Charente-Maritime), Cédric Tranquard est président de la commission faune sauvage à la FNSEA. Il fait le point sur les mesures prises avec les fédérations de chasseurs contre les dégâts de grand gibier.
Agriculteur céréalier à Archingeay (Charente-Maritime), Cédric Tranquard est président de la commission faune sauvage à la FNSEA. Il fait le point sur les mesures prises avec les fédérations de chasseurs contre les dégâts de grand gibier.
Quelle est la situation en matière de dégâts de grand gibier et d’indemnisations actuellement ?
C. T. : Près de 50 millions d’euros ont été versés par les fédérations départementales de chasseurs au titre des indemnisations, pour 11 000 hectares de dégâts déclarés comprenant 90 % de maïs. L’an dernier, nous avons signé avec la FNC et chambres d’agriculture France un accord tripartite avec un objectif de réduction de dégâts de sangliers de 30 % en trois ans. Cela repose notamment sur la facilitation de la régulation des sangliers, via des autorisations préfectorales pour des tirs possibles toute l’année. Il y a de bons retours dans certains départements, pas dans d’autres. Au global, on sent une diminution de surface de dégâts cette campagne, mais il reste des récoltes à faire. Selon des données provisoires, on peut s’attendre à une baisse de 10 à 15 % par rapport à 2023.
Que pouvez-vous conseiller aux agriculteurs touchés par ces dégâts ?
C. T. : Il y a des départements où il y a des désaccords. Je prône les discussions entre chasseurs et agriculteurs, avec des accords bipartites entre associations (ACCA) ou fédérations de chasseurs et agriculteurs pour, par exemple, la pose et l’entretien de clôtures. J’encourage à ce que les agriculteurs aident à cet entretien et que les FDC jouent le jeu également. Que les chasseurs travaillent à diminuer les populations de sangliers et que les agriculteurs soient facilitateurs des actions menées. Mais la présence d’une clôture ne dispense pas de demander des indemnisations s’il y a eu des dégâts malgré tout. Dans l’accord signé en 2023, nous avons obtenu une diminution du seuil de dédommagement à 150 euros par exploitation (contre 280 euros avant, par culture et par déclarant).
Que souhaiteriez-vous à l’avenir pour limiter davantage les dégâts de gibier en cultures ?
C. T. : Dans la LOA, il serait bien d’inscrire une régulation un peu plus importante des Esod (espèces susceptibles d’occasionner des dégâts), car les indemnisations se limitent aux dégâts de grand gibier. Or, des dommages sont occasionnés par d’autres animaux comme des pigeons et corvidés dont certaines espèces sont protégées comme les choucas. Quid de l’indemnisation dans ce cas ?