Pollinisateurs : l’arrêté abeilles nouvelle version inquiète les apiculteurs
La version de l’arrêté abeilles envoyée début juin aux professionnels agricoles et apicoles est jugée insuffisamment protectrice par certaines organisations d’apiculteurs et d’environnementalistes.
La version de l’arrêté abeilles envoyée début juin aux professionnels agricoles et apicoles est jugée insuffisamment protectrice par certaines organisations d’apiculteurs et d’environnementalistes.
Le projet de révision de l’arrêté abeilles de décembre 2003 a été soumis aux professionnels participant à la concertation sur ce texte. « L’application sur une culture attractive en floraison ou sur une zone de butinage d’un produit autorisé est réalisée entre les deux heures qui précèdent le coucher du soleil et les trois heures qui le suivent », précise le texte. Les produits concernés sont les fongicides, herbicides et certains insecticides et acaricides comportant une mention autorisant ce type d’usage.
« La période de traitement peut être adaptée ou supprimée, pour des traitements le matin par exemple sous réserve de la mise en place de mesures apportant des garanties équivalentes en matière d’exposition des insectes pollinisateurs, » ajoute le texte.
« L’État doit revoir sa copie »
Le projet n’apporte pas de restrictions fortes par rapport aux règles déjà en vigueur, ce qui ne manque pas d’inquiéter les professionnels apicoles. « L’État doit revoir sa copie, selon l’Unaf (Union nationale de l'apiculture française). Le texte fait abstraction d’une partie importante des recommandations de l’Anses. Nous regrettons l’autorisation d’épandage des produits bénéficiant d’une dérogation avant le coucher du soleil durant les heures de butinage sans mesures d’atténuation. Le projet comprend de trop nombreuses dérogations et ne donne pour l’instant aucune garantie de protection réelle des insectes pollinisateurs. »
Le Réseau biodiversité pour les abeilles qui rassemble des agriculteurs et apiculteurs juge « la dernière version de l’arrêté plus raisonnable que les précédentes moutures » tout en exprimant sa crainte de voir « se tendre inutilement les relations entre les filières apicoles et agricoles ». L’organisation estime « globalement satisfaisant et efficace » l’arrêté actuel en demandant cependant « des sanctions plus lourdes en cas de non-respect ».