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Partage de la ressource en eau : quelles solutions pour le secteur agricole ?

Six structures agricoles se sont donné rendez-vous au Salon de l’agriculture pour présenter les initiatives relatives au partage de la ressource en eau autour d’un même credo : « Les solutions pour demain se construisent aujourd’hui ».

Le préfet Frédéric Veau (à gauche), délégué interministériel en charge du suivi des conclusions du Varenne agricole de l'eau et de l'adaptation au changement climatique, a participé aux échanges de la profession consacrés au partage de la ressource en eau.
Le préfet Frédéric Veau (à gauche), délégué interministériel en charge du suivi des conclusions du Varenne agricole de l'eau et de l'adaptation au changement climatique, a participé aux échanges de la profession consacrés au partage de la ressource en eau.
© H. Challier

1 mois sans pluie cet hiver : ce contexte inédit n’est pas sans raviver les débats autour de l’utilisation de la ressource en eau. La question s’est donc trouvée au cœur des débats lors du Salon de l’agriculture 2023, durant lequel les enjeux liés à la souveraineté alimentaire ont été largement rappelés.

Des solutions développées localement

Des initiatives témoignant de la collaboration de la profession agricole avec les acteurs locaux sur la gestion de l’eau ont été présentées le 1er mars lors d’une conférence de presse réunissant des associations d’irrigants (AFEID, AFA, AIRMF, ANDHAR), Irrigants de France et Chambres d’agriculture France. « La gestion de l’eau en agriculture, c’est mettre à disposition des cultures la quantité d’eau nécessaire au moment où elle est nécessaire et évacuer l’eau en excès », résument les protagonistes. Et pour cela, plusieurs solutions développées localement peuvent être inspirantes.

Retenues collinaires de substitution selon les recommandations de la LPO

Dans les Alpes-de-Haute-Provence, la création de retenues collinaires profite au maraîchage de plein champ, aux grandes cultures et aux fourrages, mais aussi… aux oiseaux et aux batraciens ! Le projet, mené sur le territoire des bassins versants du Cavalon et du Large, prend en compte les recommandations de la Ligue protectrice des oiseaux (LPO) notamment sur la mise en place d’aménagements favorables à la biodiversité. Aussi, la superficie des retenues collinaires prend en compte les besoins de reproduction et d’alimentation des oiseaux et batraciens.

Réutilisation des eaux usées et drainage en ACS

À Roquefort-des-Corbières, dans l’Aude, un projet de réutilisation des eaux usées pour irriguer les vignes présente des intérêts comme celui de « recycler les nutriments tels que l’azote et le phosphore » même si le risque sanitaire de ce type de pratique fait l’objet d’une vigilance.

En Vendée, l’initiative présentée soulève la question de la gestion de l’eau au travers du drainage. Sur l’exploitation agricole de Ludovic Navarre, à Essarts-en-Bocage, la mise en œuvre d’un projet de drainage rime avec agriculture de conservation des sols et ses fondamentaux : non-labour, couverture du sol, etc.

Des travaux ont été effectués, après étude pédologique, relevé topographique et étude réglementaire, pour l’implantation d’un réseau de drains enterrés sur près de 20 ha. Outre l’amélioration de la portance et de la structure du sol, l’agriculteur constate une meilleure résistance des cultures à la sécheresse.

Une approche transversale multisectorielle

Ces exemples d’initiatives locales mettent en perspective d’autres enjeux relatifs au partage de la ressource en eau. « Il faut une approche sectorielle mais aussi transversale », a rappelé Luc Servant, vice-président de Chambres d’agriculture France. La nécessité de concertation territoriale a également été pointée par le préfet Frédéric Veau, délégué interministériel en charge du suivi des conclusions du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique : « L’irrigation des cultures est importante, notamment pour la diversification, mais n’est pas une solution à tout. Les usages de l’eau sont pluriels, pour la production d’énergie, l’eau potable, l’agriculture mais aussi l’industrie. »

Les échanges se sont conclus sur une vision commune : il n’existe pas une seule solution nationale mais bien différentes possibilités locales élaborées en concertation avec les acteurs du territoire pour assurer un partage de la ressource en eau.

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