Monoculture de maïs : « J'économise 120 unités d’azote avec un couvert d’interculture féverole-vesce »
Daniel Philippe, maïsiculteur à Saint-Antoine-sur-L’Isle (Gironde), a réduit de 120 unités ses apports d’azote sur maïs grâce au couvert vesce-féverole en interculture, qui est également favorable pour la structure du sol.
Daniel Philippe, maïsiculteur à Saint-Antoine-sur-L’Isle (Gironde), a réduit de 120 unités ses apports d’azote sur maïs grâce au couvert vesce-féverole en interculture, qui est également favorable pour la structure du sol.
« Entre deux maïs, après avoir testé d’autres couverts, je suis rapidement passé à la féverole que j’associe à de la vesce. Dans mes conditions de sols limono-sablo granuleux, la féverole s’en sort bien tous les ans. La vesce compense la moindre capacité de la féverole à pousser sur les sols sableux. La féverole est l’espèce qui restructure bien le sol, est facile à détruire, et génère des économies substantielles d’engrais azoté.
La méthode Merci indique une restitution de 60 unités d’azote par la féverole la première année, sur les 140 unités emmagasinées par la plante. Au bout de quelques années de couvert d’interculture avec cette espèce, j’estime que la légumineuse restitue la quasi-totalité de son azote au maïs qui suit. En conséquence, j’ai réduit de 120 unités mes apports d’engrais sur les 300 unités d’azote dont le maïs a besoin.
Je sème entre 80 et 120 kg/ha de féverole associée à 15 à 30 kg/ha de vesce, très rapidement après la récolte du maïs (avec broyage sous cueilleur) qui se déroule la première quinzaine d’octobre. Plus la teneur du sol en sable est élevée, moins je mets de féverole et plus je sème de la vesce en compensation. La féverole est semée avec un épandeur à engrais et la vesce avec un semoir à petites graines sur un déchaumeur Vaderstad. Je pense augmenter la densité du couvert de 20 kg/ha de féverole en plus et de 5 kg/ha de vesce pour mieux contrôler l’infestation des adventices.
La destruction du couvert peut se faire peu de temps avant le semis du maïs, en recherchant une bonne humidité du sol en surface pour le semis à suivre. C’est important quand on a choisi de ne plus travailler le sol. J’effectue deux passages de déchaumeur Vaderstad Carrier en croix pour une bonne destruction du couvert et la création d’un mulch préservant bien l’humidité en dessous. Les passages me prennent quatre hectares à l’heure. Les maïs s’enracinent bien derrière des couverts très développés. Quand ce n’est pas le cas, je peux être amené à faire un décompactage pour améliorer la croissance du maïs. »