Nous connaissons déjà, dans les grandes lignes, l'ampleur la baisse annuelle de la production française de blé tendre : un recul de presque 10 Mt, passant de 35 Mt à 26 Mt environ entre 2023 et 2024. Mais qu'est-ce que cela représente en termes de pertes financières pour les agriculteurs ? Selon l'AGPB (Association générale des producteurs de blé), « le coup accusé par les céréaliers pourrait dépasser les 1,6 milliard d'euros (Md€) en 2024 », peut-on lire dans un communiqué du 30 juillet 2024.
« La récolte globale de blé en 2024 pourrait tomber à 26 Mt contre 36 Mt en moyenne », selon l'AGPB
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Cette déclaration fait suite à une visite du ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, ce lundi 29 juillet en Eure-et-Loir, sur invitation du syndicat, afin de lui faire constater les dégâts. Le ministre a d'ailleurs promis d'agir après la fin des travaux de moisson. Rappelons qu'en plus de la baisse de la production, les cours mondiaux se sont repliés ces derniers mois, aggravant la situation financière des agriculteurs.
Une liste détaillée de demandes aux autorités
Afin de pallier à cette situation de crise, l'AGPB, via son président Eric Thirouin, a transmis une liste de requêtes aux autorités :
- Exonération de 50 % de la dotation pour épargne de précaution (DEP) ;
- Diminution de la taxe sur le foncier non bâti (TFNB) ;
- Prise en charge des pertes à 100 % pour les agriculteurs ayant contracté une assurance multirisque climatique (MRC) ;
- Activation des indemnités de solidarité nationale (ISN) ;
- Report d’annuité bancaires et rééchelonnement des plans de remboursements en concertation avec l’Etat et les banques ;
- Une aide exceptionnelle à l’ensemble des producteurs de grandes cutures ayant connu une baisse significative de rendements due aux conditions climatiques extrêmes ;
- Allègement significatif ainsi qu’une prise en charge totale ou partielle via le fonds national des charges sociales, ou la création d’une enveloppe supplémentaire.
Dernière demande : stopper l'interdiction de produits phytosanitaires en cas d'absence de solution viable. « Nous plaidons depuis des mois pour un texte de loi dédié à la protection des cultures qui prenne en compte un principe de bon sens : pas d’interdiction sans alternative réellement viable », rappelle Eric Thirouin.