Matière organique : simuler les impacts des pratiques sur le stock de carbone du sol
Vaut-il mieux exporter des pailles et apporter du fumier ? Installer des couverts ? Des outils aident les agriculteurs à évaluer l'impact de différentes stratégies sur le statut organique des parcelles.
Vaut-il mieux exporter des pailles et apporter du fumier ? Installer des couverts ? Des outils aident les agriculteurs à évaluer l'impact de différentes stratégies sur le statut organique des parcelles.
Comment va évoluer la matière organique des parcelles, en cas d’export de pailles et import de fumier ou de lisier ? Il est particulièrement utile de maîtriser les impacts des différentes stratégies en cas d'échanges paille-fumier, afin d'opter pour la solution la plus adaptée. L’outil Simeos-AMG, mis au point par Agro-transfert et territoires avec plusieurs instituts techniques et de recherche, peut apporter des réponses grâce à ses simulations d’évolution. Disponible en ligne, il propose une version Découverte gratuite. Différents conseillers utilisent le logiciel pour estimer l’évolution sur plusieurs années du statut organique d’un sol selon les pratiques culturales et le pédoclimat.
L’agriculteur peut évaluer l’évolution du stock du carbone organique en variant sa rotation, rendements, gestion des résidus, couverts d’interculture ou associés, cultures dérobées, apports de produits résiduaires organiques, irrigation, type de sol, teneur initiale du sol en carbone organique et climat. Dans une simulation, 4 tonnes de matière sèche de pailles de blé retournées au sol apportent environ 400 kg de carbone humifié par hectare. Soit environ la même quantité qu’un couvert d’interculture d’une biomasse aérienne de 2 t MS/ha, selon Agro-transfert.
Perte de 1,2 t de matière organique par an avec des pailles exportées sans couvert
Les chambres d’agriculture disposent de données moyennes. Celle du Nord-Pas-de-Calais évalue les pertes en matière organique d’un sol à environ 1 200 kg/an pour un sol à 2 % de MO, en cas d’exportation de paille et sans couvert interculture. L’épandage de 30 t de fumier de bovins bien décomposé apporte approximativement 3,4 t de matière organique stable (30 t x 190 kg/t x 60 %) avec une valeur Ismo (Indice de stabilité de la matière organique) de 60 %. Ceci permet de couvrir les besoins d’une rotation sur trois ans. Les lisiers présentent peu ou pas d’intérêt pour la matière organique stable.