Betterave : « Malgré 4 ans de pertes, j’ai encore envie d'y croire. »
Vincent Guyot, agriculteur à Étaves-et-Bocquiaux, dans l’Aisne, souligne l’intérêt de la betterave comme tête de rotation, mais déplore une marge insuffisante au regard d’autres cultures.
Vincent Guyot, agriculteur à Étaves-et-Bocquiaux, dans l’Aisne, souligne l’intérêt de la betterave comme tête de rotation, mais déplore une marge insuffisante au regard d’autres cultures.
"Je cultive des betteraves depuis dix ans. Depuis quatre ans je perds de l’argent mais je continue. L’intérêt agronomique de la betterave est indéniable : elle reste une excellente tête d’assolement dans ma rotation, en particulier dans les sols calcaires, où elle s’en tire mieux que les autres cultures de printemps. Ici, les rendements sont bons. Nous ne sommes pas concernés par les attaques de pucerons et de charançons.
Économiquement, la rémunération actuelle des betteraves ne permet pas de couvrir mes coûts de production. Comparée aux autres cultures, la marge reste ridicule. C’est pire en tenant compte de l’effet précédent, où la betterave fait moins bien qu’un pois protéagineux : un blé de betterave produit 20 quintaux par hectare de moins qu’un blé de pois, malgré un apport azoté plus élevé.
Je continue la betterave parce que je suis engagé par contrat jusqu’en 2027 avec Tereos, que j’ai une fibre betteravière et que j’ai encore envie d’y croire. La sucrerie est à 10 kilomètres de la ferme. Je rêve d’une betterave à 50 euros la tonne !"