Maïs grain : comment s’annonce la récolte 2024 ?
Des surfaces plus importantes, des rendements qui seraient dans la moyenne quinquennale, la récolte 2024 de maïs grain est attendue à la hausse. Franck Laborde, président de l’AGPM et des experts locaux livrent leurs avis sur les rendements attendus et le démarrage des récoltes.
Des surfaces plus importantes, des rendements qui seraient dans la moyenne quinquennale, la récolte 2024 de maïs grain est attendue à la hausse. Franck Laborde, président de l’AGPM et des experts locaux livrent leurs avis sur les rendements attendus et le démarrage des récoltes.
« La campagne 2024 de maïs grain a connu un démarrage difficile avec des retards de semis importants dans toutes les régions et risque de se finir dans des conditions humides, avec des maturités retardées de 15 jours en moyenne », résume Franck Laborde, président de l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM). Les récoltes viennent de démarrer dans certaines régions (ouest, sud) et pourraient s’étaler jusqu’en novembre, avec des risques qualitatifs et surtout une humidité des grains importante. De façon générale, les maïs seront « plus humides que d’habitude, ce qui va engendrer des frais de séchage plus importants », estime le président de l’AGPM.
Quels sont les rendements attendus pour la récolte de maïs grain 2024 ?
« Les rendements devraient être dans la moyenne quinquennale, mais inférieurs à ceux de 2023, avec une hétérogénéité liée aux dates de semis », indique Franck Laborde, qui ajoute que la règle qui fait que les maïs semés tôt font les meilleurs rendements devrait encore se vérifier cette année. Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture table sur une récolte 2024 de maïs grain (dont semences) à 14,4 millions de tonnes. « Elle serait supérieure de 11,4 % à 2023 et de 8,2 % par rapport à la moyenne 2019-2023, sous l’effet d’une hausse des surfaces cultivées estimées à 1,61 million d’hectares (+ 22,8 % par rapport à 2023) », peut-on lire sur la note de conjoncture du mois de septembre. Le rendement est estimé à 89,2 q/ha, « très en deçà du niveau haut de 2023 (98,3 q/ha), mais dans la moyenne quinquennale (88,2 q/ha) ». Dans le détail, il serait de 83,2 q/ha en non irrigué et de 110,6 q/ha en irrigué.
Le président de l’AGPM adhère aux prévisions d’Agreste et précise même « ce sera peut-être un peu mieux » s’il n’y a pas d’accident climatique d’ici les récoltes. La campagne n’est pas terminée et il va être important pour les producteurs de « rentrer une récolte de bonne qualité pour satisfaire les marchés », car outre des frais de séchage qui seront plus élevés, « les cours sont sous pression » en raison d’une disponibilité mondiale en maïs importante.
Quelles sont les prévisions dans les régions productrices de maïs grain pour la récolte 2024 ?
Franck Laborde fait état de quelques remontées des régions. Dans les Landes, « les potentiels sont encourageants et prometteurs », l’Alsace prévoit de « bons rendements », malgré les craintes liées à la brutale chute des températures de la mi-septembre, et les producteurs de la vallée du Rhône, souvent soumis à des étés très chauds et secs, auront cette année des frais d’irrigation moins élevés que d’habitude. Frédéric Wiart, responsable collecte chez Vivescia, coopérative présente dans le Grand Est, prévoit « des rendements entre 9,5 et 9,7 t/ha, ce qui est plutôt élevé pour la région ». En Charente, Lise Gouaud-Lecoq, chargée de mission à la chambre d’agriculture, parle de « rendements plutôt bons mais hétérogènes, conséquence de semis très étalés ».
Quel est le point à retenir de cette campagne maïs grain 2024 ?
La hausse des surfaces de maïs, de plus de 10 % par rapport à 2023, est pour l’AGPM un des éléments majeurs de cette campagne. Faisant suite à une baisse continue des surfaces depuis 10 ans, cette augmentation est d’abord la conséquence de la baisse des surfaces en céréales de cette campagne 2024. Mais son président tient à souligner le fait que le maïs revient sur certaines exploitations, même dans des régions où il n’était pas présent, bien souvent pour casser les rotations et régler des problèmes de désherbage. Un point positif qui ne doit pas faire oublier les inquiétudes de la filière sur plusieurs sujets que sont l’irrigation, la fin du S-métolachlore, ou encore la concurrence déloyale des grands pays exportateurs, rappelle Franck Laborde.