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Colza
L’OROBANCHE POURSUIT SA PROGRESSION

De nombreuses communes en Poitou-Charentes signalent la présence d’orobanches sur les colzas. Le Cetiom a dressé une liste des sensibilités variétales.

«En 2007, nous avons répertorié 288 communes touchées par l’orobanche sur colza en Poitou- Charentes et dans des départements limitrophes. En 2006, la plante adventice avait été signalée sur 170 communes. Nous assistons à une extension de ce parasite », affirme Jean- Pierre Palleau, même si l’ingénieur du Cetiom reconnaît que la progression des chiffres entre les deux années vient aussi des efforts de sensibilisation en 2007 sur la reconnaissance de cette plante. L’orobanche rameuse (Phelipaea ramosa) parasite littéralement ses victimes : colza, chanvre, tabac, melon et certaines adventices. Par le biais d’un suçoir qui se fixe sur les racines de la plante hôte, elle pompe les éléments nutritifs nécessaires à sa croissance. La plante est dépourvue de chlorophylle. Au début de son développement, il n’est pas facile de la détecter. On remarquera indirectement sa présence par un défaut de croissance du colza (manque de vigueur, nanisme, chlorose).

AU NIVEAU DES RACINES
En arrachant les pieds chétifs de colza, on peut vérifier si ceux-ci sont parasités ou non au niveau des racines. L’orobanche émet des tiges à partir de son point de fixation. Au printemps, les tiges émergent du sol. Elles ont l’apparence de pousses d’asperges. La plante fleurit en même temps que le colza, avec de jolies fleurs bleues violacées. Depuis deux campagnes, le Cetiom met en place des essais variétaux visant à hiérarchiser le comportement de chaque variété face à l’infestation enorobanches. Certaines variétés sont classées comme « ayant un très bon comportement », comme Shakira,Aviso,Grizzly, Campala…

PLUS DE DIX ANS DANS LE SOL
« Cela ne signifie pas que ces variétés sont résistantes à l’orobanche, tient à préciser Jean- Pierre Palleau, car des orobanches restent malgré tout en petite quantité dans les parcelles de ces variétés. » Les variétés classées sensibles composent une liste nettement plus longue.Existe-t-il des moyens directs de se débarrasser des orobanches ? Très difficile. La plante ne manque pas de ressources. Elle produit de 100 000 à 1 million de graines par pied! Et ces graines peuvent se conserver plus de dix ans dans le sol. Les labours profonds, l’allongement des rotations, des semis différés à début septembre, le nettoyage des outils à la sortie des parcelles, le désherbage soigné… sont autant de moyens de défavoriser le développement de l’orobanche.

UNE HERBICIDE TOTAL
Des plantes cultivées en interculture peuvent faire office de faux hôtes en provoquant la germination des graines d’orobanches sans que celles-ci puissent se développer au-delà. La moutarde des champs est un bon candidat à ce type d’interculture qui a pour effet de réduire le stock grainier de l’orobanche. Il n’existe pas de produit chimique permettant de détruire efficacement la plante sans porter atteinte au colza. En présence d’orobanche et avant floraison, ne pas hésiter à arracher les plants ou détruire les foyers touchés avec un herbicide total de type Round-up. L’orobanche ne doit pas passer. !
Christian Gloria

Des fiches sur l’orobanche sont téléchargeables sur le site www.cetiom.fr

PROPAGATION
Transmettez vos observations
Entre 40 000 et 60 000 hectares de colza ont été touchés par l’orobanche en 2007. Le Poitou-Charentes est particulièrement concerné mais également des départements voisins comme la Vendée, le sud du Maine-et-Loire, le nord de la Dordogne ou encore le Tarn-et-Garonne, le Gers… Dans l’Aube et la Haute- Saône, la plante parasite également le chanvre. De façon à faire progresser la connaissance de la propagation de l’espèce, toute observation d’orobanche en culture peut être transmise à votre technicien ou directement à Jean-Pierre Palleau, Cetiom, 0546073829 (palleau@cetiom.fr).

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