Les semences de ferme ont le vent en poupe
En ces temps de crise agricole, le match semences de ferme contre semences certifiées tourne à l’avantage des premières.
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Progression de 2,6 % des semences certifiées en blé tendre et de 14 % pour les semences de ferme, selon une enquête commandée par le Gnis(1). L’accroissement des surfaces semées en blé tendre entre les deux dernières campagnes explique ces deux progressions. Mais ce sont bien les semences de ferme qui augmentent le plus. Selon l’enquête, leur proportion est de 45 % en blé tendre contre 55 % pour les semences certifiées. Ce dernier taux se situait entre 57 et 58 % lors des trois campagnes précédentes.
En blé dur, la tendance est plus forte encore, le taux de semences certifiées représentant 70 % contre 74 % l’année précédente. En orge d’hiver, ce taux est à 73 % aux semis 2015 contre 75 % un an auparavant. Quant aux triticales, il tombe de 63 % en 2014-2015 à 55 % en 2015-2016.
Record d’activités des trieurs à façon
Les chiffres du Syndicat des trieurs à façon (Staff) confirment l’évolution. « Avec 108 150 tonnes et + 2 % en un an, nous enregistrons un record en termes d’activités des trieurs à façon adhérents du Staff", informe Sylvain Ducroquet, président du Staff évoquant les semences de ferme professionnelles, c'est-à-dire traitées et triées par des entreprises. Le marché des semences de ferme est évalué à 400 000 tonnes. Selon l’enquête BVA, plus d’un tiers des agriculteurs effectuent eux-mêmes le triage et/ou le traitement de la semence et plus de la moitié est assurée par des professionnels. « Notre activité devrait encore progresser vu le contexte de prix des blés peu valorisés », estime Sylvain Ducroquet. L’enquête le confirme : pour 72 % des agriculteurs, le recours à un trieur à façon est un moyen de réduire ses charges avant tout. Les semenciers sont bien obligés de constater une relative désaffection pour les semences certifiées à cause du climat économique défavorable pour les agriculteurs, même si la qualité de ces semences est reconnue.
(1) Enquête BVA auprès de 612 agriculteurs en décembre 2015.