Les chasseurs appelés à intervenir dans la lutte contre les oiseaux
La lutte des corvidés et des pigeons peut être réalisée par les chasseurs... Sous conditions.
La lutte des corvidés et des pigeons peut être réalisée par les chasseurs... Sous conditions.
A l'origine de nombreux dégâts dans les semis de tournesol et de maïs en particulier, pigeons et corvidés sont des espèces considérées comme "chassables" pendant la période de chasse. De fait, la chasse est un moyen de réguler les populations. « Les dates varient selon les départements », précise Jean-Pierre Arnauduc, directeur technique à la Fédération nationale des chasseurs. En dehors de la saison, pour pouvoir réguler leur population et ainsi éviter les dégâts lors des semis de printemps, ces oiseaux doivent être classés « susceptibles d’occasionner des dégâts », nouvelle appellation de « nuisibles », via une dérogation de la directive Oiseau européenne. Pour l’obtenir, les dégâts d’oiseaux doivent être importants et une présence significative doit être reconnue.
« On évalue cette présence significative à plus de 500 captures par an et par espèce, ajoute Jean-Pierre Arnauduc. Les dégâts d’une espèce sont dits 'importants' lorsqu’ils sont évalués à plus de 10 000 euros par an. » Dans ce cas, le département est alors vulnérable aux dégâts. « Cela dépend des cultures implantées dans ces zones », poursuit-il. La décision de classer les corvidés dans cette catégorie est prise par le ministre de l’Écologie. Le préfet publie ensuite des arrêtés précisant les modalités de prélèvement. Cette décision est valable trois ans. Pour les pigeons, le classement, défini par le préfet, est revu chaque année.
Des modalités définies par les préfets
Une fois les espèces classées « susceptibles d’occasionner des dégâts », les chasseurs obtiennent l’autorisation de les réguler hors de la saison de chasse, les périodes étant définies par le préfet. « La destruction est vue comme une opération de dernier recours quand tout autre moyen de protection a échoué, comme par exemple l’effarouchement », indique Terres Inovia dans une note de février 2017. Selon les départements, la corneille noire, le corbeau freux et le pigeon ramier peuvent être tirés posés ou au vol. Seuls les corvidés (corbeaux freux, corneilles noires) peuvent être piégés dans des cages avec l’utilisation d’appâts carnés. Dans ce cas, l’agrément n’est pas obligatoire. Toutefois, les opérations de piégeage doivent être déclarées en mairie et le carnet de prises doit être tenu à jour.