Produits phytosanitaires : les CEPP peinent à être appliqués
Les distributeurs ont des objectifs à remplir en termes de Certificats d’économie de produits phyto (CEPP) se rapportant au recours aux solutions alternatives aux produits. L’évolution est lente.
Les distributeurs ont des objectifs à remplir en termes de Certificats d’économie de produits phyto (CEPP) se rapportant au recours aux solutions alternatives aux produits. L’évolution est lente.
Depuis 2016, les entreprises distribuant des phytos doivent favoriser des solutions alternatives à ces produits, donnant lieu à des certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP). Les distributeurs se voient fixer des objectifs à atteindre, sous peine d’encourir des sanctions. Selon le bilan publié par le ministère de l’Agriculture, 20 % d’entre elles seulement ont réussi à atteindre ces obligations en 2020. Ce chiffre recule à 9 % pour les 50 premières entreprises (représentant 54 % des obligations de certificats).
Pour Claudine Joly, chez France Nature Environnement, il y a un manque d’efficacité flagrant du dispositif des CEPP. « À l’origine, si l’objectif de mise en œuvre de ces CEPP n’était pas atteint, une sanction financière était prévue, qui avait le mérite de la progressivité. Elle a été remplacée par une suppression d’agrément de vente, qui est une sanction inapplicable en pratique. Une grande majorité des structures commercialisant les produits n’atteignent pas les objectifs, sans être sanctionnés pour autant. »
En 2020, 82 actions étaient reconnues officiellement comme permettant de réduire les phytos (par exemple l’usage d’une variété tolérante ou d’un antilimaces à base de phosphate ferrique). C’est 17 de plus en un an, déclinées sous la forme de 400 nouvelles références (produits, variétés, outils d’aide à la décision…). C’est encore trop peu, selon les distributeurs, pour leur permettre de répondre aux objectifs.