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Semences de colza
Les Allemands choisissent des hybrides

En Allemagne, les hybrides de colza restaurés occupent 45 % des surfaces cultivées. L´expérience allemande apporte à la France des enseignements pour adapter ce type variétal à son contexte pédoclimatique.


Près d´1,3 million d´hectares, une surface en progression, presque 100 % de semences certifiées : l´Allemagne est le pays rêvé pour les semenciers colza. L´importance des semences certifiées tient en partie à la promotion qui en est faite. « Nous avons une société commerciale, le « Rapool-ring » qui regroupe quatre semenciers détenant ensemble 80 % du marché allemand des variétés de colza, explique Dietmar Brauer, directeur de l´un de ces semenciers : NPZ Lembke. Cette organisation coopère étroitement avec les commissions et associations contribuant à la promotion et l´amélioration du colza. »

L´utilisation des hybrides restaurés (de type MSL/NPZ) pour près de moitié de la surface ne laisse pas d´autre choix. Hubert Hébinger, ingénieur de la région Est du Cetiom, et Xavier Pinochet, responsable du Service Systèmes de cultures du même institut apportent des explications plus concrètes : « Le marché allemand semble davantage préoccupé qu´en France par les conditions d´implantation, la protection contre la mouche du semis ou les limaces et l´aptitude à constituer un couvert apte à résister au froid. Ce sont autant de raisons qui expliquent l´intérêt plus grand porté aux traitements de semences, aux hybrides et aux semences certifiées. »
Responsable développement international de NPZ Lembke, Frank Grosse, ajoute : « Les densités de semis en baisse et le laps de temps limité qui existe entre récolte et semis nécessite un recours aux semences certifiées pour assurer la réussite de ses semis. De plus, ces semences certifiées sont protégées avec des TS fongicides et insecticides (endosulfan, imidaclopride) permettant de lutter notamment contre des ravageurs à l´automne qui sont plus présents en Allemagne qu´en France. »

Les hybrides aiment les conditions difficiles
60 euros par hectare : les semences de variété hybrides sont deux fois plus chères que celles des lignées en Allemagne. « Les hybrides extériorisent d´autant mieux leur supériorité en rendement vis-à-vis des lignées que les conditions de culture sont difficiles voir franchement mauvaises, constate Frank Grosse. Il cite les résultats d´une enquête ayant porté sur environ 2 500 agriculteurs et sur plusieurs années : « Le rendement et sa régularité sont les deux raisons dominantes qui orientent le choix des agriculteurs vers les hybrides. Selon cette enquête de terrain, les hybrides étaient supérieurs de 12 % aux lignées en moyenne sur les rendements. »

Le spécialiste de NPZ énumère un certain nombre de situations où les hybrides se comportent mieux que les lignées : « Les hybrides ont une meilleure capacité à tolérer les semis tardifs. Ils font preuve d´une plus grande vigueur dès les premiers stades. Par contre, ils ne sont pas adaptés aux semis très précoces (de début août en Allemagne). Le colza hybride valorise mieux des milieux à faible potentiel comme des sols sableux par exemple. Grâce à sa vigueur et à la puissance de son système racinaire, il se révèle supérieur aux variétés classiques dans les situations de non labour. »
Remarque d´importance : en France, deux types d´hybrides restaurés sont sur le marché : ceux produits avec le système d´hybridation Ogu-Inra comme Extra, Explus, Elvis. et ceux dits MSL (mâle stérilité Lembke) ou NPZ comme Talent, Pronto, Banjo. C´est uniquement ce dernier type d´hybride qui est utilisé en Allemagne. Il présente des différences avec les hybrides Ogu-Inra en particulier sur le taux de glucosinolates, la sensibilité à la verse. Des différences qui vont s´amenuisant.

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